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Le Figaro, le 29/12/2020
Par Claude Sicard*
FIGAROVOX/TRIBUNE – Avec la Reconquista espagnole du XVIIe siècle, l’occidentalisation de la Turquie par Mustapha Kemal (dit Atatürk) est le seul exemple en Europe d’une résistance efficace à une islamisation progressive de la société, estime le consultant international Claude Sicard.
Dans le discours qu’il a prononcé après l’attentat de la Préfecture de police de Paris, en octobre 2019, Emmanuel Macron a manifesté sa volonté de mener un combat contre ce qu’il a appelé «l’hydre islamiste». Il y eut, ensuite, le discours des Mureaux, le 2 octobre dernier, dans lequel il a mis en cause, très clairement, l’islam radical, déclarant: «Il y a dans l’islam radical -puisque c’est le cœur du sujet- une volonté revendiquée de contrevenir aux lois de la République». Et il a affirmé, à nouveau, à cette occasion, sa ferme détermination à lutter contre «ce qui met en danger notre République», précisant que l’islam est «une idéologie qui affirme que ses lois propres sont supérieures à celles de la République».
La question qui se pose est toute simple: peut-on réellement lutter avec succès contre l’islam? Politiquement, c’est très difficile, et, par ailleurs, notre gouvernement se trouve limité dans ses moyens d’action par la Convention européenne des droits de l’homme. Le Conseil de l’Europe qui veille à la bonne application de cette convention dit, en effet, dans l’une de ses recommandations adressées aux gouvernements des pays membres, la recommandation 1500, à l’article 3: «Les musulmans sont chez eux en Europe». Et si l’on s’en réfère à l’ histoire pour nous éclairer, elle nous apprend que les musulmans ont une résilience extraordinairement forte: l’islam est leur identité et ils sont prêts à mourir pour la défendre, d’autant que leur Prophète leur a dit: «La terre appartient à Dieu et à son envoyé».
Emmanuel Macron en est donc, maintenant, à la préparation de nouveaux textes législatifs et un projet de loi sera présenté au Parlement en février prochain. Il ne portera pas, comme cela avait été indiqué, le nom de «loi contre les séparatismes», mais celui de: «Loi confortant les principes républicains». On voit donc, déjà , une première reculade dans le combat que l’on veut engager: on avait pourtant mis le mot «séparatisme» au pluriel, mais on craint de s’attirer les foudres des pays musulmans. Il ne faudrait pas que la France paraisse viser tout particulièrement l’islam.
Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, et avec nos lois coraniques nous vous dominerons
Le cheikh Youssouf al Quaradaoui, l’un des principaux dirigeants de l’Union des organisations européennes islamiques
Au moment donc où notre gouvernement s’apprête à mener avec détermination un lutte contre «l’hydre islamiste» on ne peut que s’interroger sur les moyens dont nous disposons pour la mener. Ce combat va être extrêmement difficile, et son issue est des plus incertaines. Emmanuel Macron l’a reconnu, lui-même, dans son discours des Mureaux, disant que nous n’avons pas d’autre arme à notre disposition que de «faire entrer la République dans le concret des vies», et d’instiller, chez tous, un «patriotisme républicain».
Il s’agit d’armes d’une portée très limitée. Les islamistes en sont conscients, et l’on se souvient que le cheikh Youssouf al Quaradaoui, l’un des principaux dirigeants de l’Union des organisations européennes islamiques (UOEI) nous avait avisés, en 2002, des ambitions des musulmans, disant péremptoirement: «Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, et avec nos lois coraniques nous vous dominerons».
Il est intéressant, donc, d’examiner les leçons que l’on peut tirer d’expériences déjà effectuées par d’autres États qui avaient entrepris de mener un combat contre l’installation de l’islam dans leur pays: les cas sont extrêmement rares, et nous n’en voyons, en fait, que deux. Mais il y aurait aussi le combat que mènent actuellement les autorités chinoises contre les Ouighours, une des cinquante-six ethnies qui composent la RDC. Ils vivent au Xinjang, et sont environ 11 millions aujourd’hui: on les accuse d’être des séparatistes.
Pour les assimiler, les Chinois ont créé des centres de rééducation, ils interdisent l’accès des jeunes aux mosquées, ils internent les hommes qui se laissent pousser la barbe et ils emprisonnent les personnes qui possèdent un coran chez elles. Cette expérience d’éradication de l’islam sur un territoire est trop récente pour que l’on puisse en tirer une conclusion. Et, au demeurant, les méthodes employées ne sont pas transposables.
L’islam, cette théologie absurde d’un bédouin immoral est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies
Mustapha Kemal
Il faut donc examiner, en premier, l’expérience d’éradication de l’islam menée au siècle dernier en Turquie par cet homme d’État extraordinaire que fut Mustapha Kemal, qui prit le nom d’Atatürk, c’est-à -dire «le père de la Turquie». Il était convaincu que l’islam était la cause du déclin de l’empire ottoman, et il voulut donc occidentaliser à vive allure son pays.
Benoist-Mechin, dans son ouvrage «Mustapha Kemal ou la mort d’un empire», rapporte les propos très sévères que tenait Mustapha Kemal sur l’islam, comme par exemple celui-ci: «Depuis des siècles, les règles et les théories d’un vieux cheikh arabe et les interprétations abusives de générations de prêtres crasseux et ignares ont fixé à la Turquie tous les détails de la vie civile: l’islam, cette théologie absurde d’un bédouin immoral est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies».
Arrivé au pouvoir en 1923, Mustapha Kemal abolit le sultanat, puis, ensuite, le califat. Ainsi, put-il doter la Turquie d’institutions démocratiques, faisant de ce pays une république. Parmi les grandes reformes opérées par Mustapha Kemal il faut mentionner la fonctionnarisation des imams et la création de la Diyanet, un Secrétariat d’État chargé de les rémunérer et de les contrôler, l’adoption du code civil de la Suisse et du code pénal de l’Italie, il suppression des écoles religieuses, le remplacement des caractères arabes par les caractères latins dans l’écriture, la réforme du statut de la femme, le remplacement du calendrier musulman par le calendrier grégorien, l’obligation faite aux Turcs de se vêtir à la manière occidentale, le fez pour les hommes étant remplacé par un chapeau ou une casquette, la transformation en musée de la basilique Sainte Sophie qui était devenue une mosquée, etc…
La liste est tout à fait impressionnante. Apres sa mort, en 1938, les militaires parvinrent à préserver pendant de nombreuses années l’œuvre kémaliste, mais, aujourd’hui, il en va tout autrement. La Turquie est menée d’une main très ferme par Recep Tayyip Erdogan, un président qui est un sunnite très proche des Frères Musulmans. Il a fondé son succès sur la frustration qu’avait causé dans les couches populaires le retrait par Mustapha Kemal de la composante islamique dans l’identité des Turcs, et il a peu à peu gommé l’héritage d’Atatürk pour promouvoir un islamo-nationalisme.
Philippe III constatant qu’il était finalement impossible d’intégrer tous ces musulmans ordonna leur expulsion par le décret du 22 septembre 1609.
Les militaires s’opposèrent à lui, mais, finalement, il réussit à les maitriser, parvenant à faire échouer leur dernier coup d’État, en 2016. Recep Erdogan a construit de très nombreuses mosquées, dont celle de Camlica, à Istanbul, qui peut contenir 63.000 fidèles, et il a reconverti en mosquée la basilique Sainte Sophie dont Mustapha Kemal avait fait un musée. Et aujourd’hui, Recep Tayyip Erdogan se fait le leader du monde sunnite.
Autre exemple: la vaine tentative faite par les Espagnols, au lendemain de la Reconquista, au XVIIe siècle, pour éradiquer l’islam de leur pays: Ils voulurent contraindre tous les musulmans du pays à se convertir au catholicisme. Les cavaliers d’Allah s’étaient élancés à la conquête du monde, sitôt après la mort du Prophète, en 632, et ils étaient venus s’installer en Espagne, au début du VIIIe siècle, parvenant à occuper toute la péninsule ibérique pendant un peu plus de sept siècles.
La Reconquista de l’Espagne s’acheva seulement en 1492, et les rois catholiques, après avoir repris Grenade, voulurent redonner son unité à leur pays. Pour cela ils imposèrent aux musulmans la religion catholique, et ceci se fit par un simple décret promulgué en février 1502. Ils résistèrent farouchement, et il y eut de nombreuses révoltes, dont celle des Alpujarras qui dura trois ans, de 1568 à 1571, les musulmans bénéficiant du soutien de la régence d’Alger qui leur dépêcha une quarantaine de galères qui amenèrent sur place quelque 4.000 hommes.
Philippe III constatant qu’il était finalement impossible d’intégrer tous ces musulmans ordonna leur expulsion par le décret du 22 septembre 1609. On estime qu’ils étaient environ 400.000 en Espagne: ceci eut lieu, donc, un peu plus de 100 ans après la fin de la Reconquista. Cet événement est connu sous le nom «d’expulsion des Morisques d’Espagne» (1609-1612): on les expédia en Afrique du nord, principalement sur Oran et Alger.
L’islam est un marqueur puissant de la personnalité des musulmans, et il est illusoire de penser qu’ils soient prêts à l’abandonner
Les brefs rappels historiques que nous venons de faire montrent combien l’islam est un marqueur puissant de la personnalité des musulmans, et il est illusoire de penser qu’ils soient prêts à l’abandonner. La sourate du coran 9,33 dit: «C’est Lui qui a envoyé Son message avec la bonne direction et la religion de la vérité, afin qu’elle triomphe sur toute autre religion quelque répulsion qu’en aient les associateurs».
La résilience des musulmans est extrêmement forte, d’autant qu’ils seront soutenus dans leur combat par les pays musulmans, et tout particulièrement par la Turquie, comme cela a commencé d’ailleurs à se faire.
*Claude Sicard
est consultant international, auteur de Le face à face Islam Chrétienté: quel destin pour l’Europe?,
et L’islam au risque de la démocratie, préface de Malek Chebel (Ed .François Xavier de Guibert).
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