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Le Monde, le 17/11/2017
Par Allan Kaval (Kamechliyé (Syrie), envoyé spécial)
Aucun départ n’est plus prévu depuis de longues années en gare de Kamechliyé. Des locomotives diesel et leurs wagons rouillent sur des rails qui ne mènent plus nulle part et les voies désaffectées évoquent des trajets que la guerre a rendu inconcevables. Les trains ne roulent plus, mais ceux qui contrôlent la majeure partie de la ville ont trouvé une nouvelle affectation à la gare. Elle abrite les bureaux de l’encadrement politique kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS), victorieuses de l’organisation Etat islamique (EI) à Rakka, à 230 kilomètres de ce terminus frontalier de la Turquie.
Perpendiculaires aux voies ferroviaires, les lignes de front continuent de changer dans l’est de la Syrie. Les djihadistes, en déroute, ne contrôlent plus que quelques enclaves désertiques. Au bout du chemin de fer qui part de Kamechliyé, Deir ez-Zor a été reprise par les forces du régime syrien, qui continuent à avancer sur la rive droite de l’Euphrate. Damas a par ailleurs lancé un nouvel assaut sur la localité d’Al-Boukamal, dernier fief de l’Etat islamique sur la frontière avec l’Irak. Les FDS, soutenues par la coalition internationale, s’apprêtent à réduire les dernières poches de l’EI sur la rive gauche du fleuve et se sont déjà emparées des champs de pétrole et de gaz avoisinants. La chute du « califat » de l’EI a enfanté une géographie nouvelle avec laquelle ceux qui occupent l’ancienne gare de Kamechliyé doivent désormais composer.
« En Syrie, il n’y a plus que deux forces qui comptent sur le terrain : nous et le régime, lance le « camarade » Badran, l’un des principaux cadres de l’appareil kurde dans le nord de la Syrie. Soit il y a confrontation et c’est le chaos, soit on ouvre un dialogue en vue d’une solution politique. Nous préférons le dialogue. » Officiellement, l’encadrement politique des FDS, issu de la matrice idéologique et militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), actif en Turquie depuis les années 1980, revendique l’instauration en Syrie d’un système fédéral. L’enjeu est la reconnaissance par le régime syrien de l’autonomie des vastes territoires kurdes, mixtes ou arabes passés sous leur contrôle à la faveur de la lutte contre l’EI. Pas question d’une quelconque quête d’indépendance.
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Déclarations hostiles
Depuis la chute de Rakka pourtant, les déclarations en provenance de Damas sont hostiles. Faisant fi des précautions de l’encadrement kurde des FDS, elles tendent à l’accuser d’ambitions sécessionnistes. Le 7 novembre, Bachar Al-Assad a indiqué que la guerre se poursuivrait après la victoire de ses troupes à Deir ez-Zor et qu’elle pourrait être portée contre ceux qui cherchent à  « diviser et à affaiblir les Etats ». Ces commentaires ont été diffusés après une rencontre avec Ali Akbar Velayati, le conseiller diplomatique du Guide suprême iranien, qui avait indiqué à Beyrouth le 3 novembre que le régime syrien et ses alliés « libéreraient » Rakka des FDS dans un « avenir proche ».
C’est cependant sur un autre allié de Bachar Al-Assad que l’encadrement kurde entend miser pour pousser le régime à une solution négociée. « L’Iran a une position idéologique rigide sur le retour du régime sur tout le territoire, constate le « camarade » Badran, mais la Russie est plus ouverte. Une solution de type fédéral lui permet de garder toutes les cartes en main sur le terrain syrien. » Cette volonté de rapprochement avec Moscou pourrait surprendre de la part d’une force armée soutenue par les Etats-Unis depuis 2015 dans le cadre de la guerre contre l’EI. Elle relève pourtant d’une évaluation pragmatique du rapport de force. Les dirigeants kurdes n’ont pas cessé d’entretenir des relations, y compris militaires, avec la Russie dans l’enclave d’Afrin, au nord-ouest d’Alep, contrôlée par les FDS. Le dénouement de la guerre contre l’EI lui permet aujourd’hui d’affermir ces liens dans le domaine politique.
« Après Rakka, les Etats-Unis ont promis qu’ils feraient des pas en avant pour que nous ayons une reconnaissance, mais, ce que nous comprenons, c’est que les Américains n’ont qu’une stratégie militaire en Syrie. Pas de vision politique. Les Russes, eux, ont un projet », résume le « camarade » Badran à Kamechliyé. La voie de cette coopération politique avec la Russie est cependant étroite et suspendue aux relations entre Moscou et Ankara. La ville russe de Sotchi, sur les bords de la mer Noire, devait accueillir le 18 novembre le premier congrès pour le dialogue national en Syrie. Une rencontre qui vise à contourner les négociations de Genève, sous l’égide de l’ONU, pour parvenir à une solution politique en Syrie grâce à des forces qui ne sont pas hostiles à la Russie. Exclus des négociations de Genève et d’Astana du fait de l’opposition de la Turquie, les FDS auraient eu l’occasion d’apparaître pour la première fois dans un cadre officiel, pourvoyeur de légitimité.
En raison de l’hostilité de la Turquie et des rebelles syriens qui lui sont alliés, le sommet de Sotchi a été repoussé. Vu d’Ankara, l’encadrement des FDS n’est que le prolongement du PKK, qui mène dans le sud-est de la Turquie une guerre de guérilla depuis 1984. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avant de rencontrer Vladimir Poutine à Sotchi, avait réitéré sa menace d’une opération militaire turque contre l’enclave kurde syrienne d’Afrin. Une offensive qui ne peut être envisagée sans l’assentiment de Moscou.
Malgré cet environnement diplomatique chargé, dont ils ne peuvent que subir les remous, les dirigeants kurdes syriens entendent profiter de leurs gains sur le terrain pour arracher un soutien russe. Des rencontres avec des délégations venues de Moscou ont eu lieu cet automne à Kamechliyé, ville toujours connectée à Damas par son aéroport, resté aux mains du régime. « Nous pourrons trouver à l’avenir un compromis avec les Russes, qui, à leur tour, pourront influencer le régime », estime Ilham Ahmed, coprésidente du Conseil démocratique syrien, la façade politique des FDS.
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Atouts de poids
Dans les négociations qu’il souhaite établir avec le régime, le leadership kurde jouit d’atouts majeurs. En tant qu’alliés exclusifs au sol de la coalition contre l’EI dirigée par les Etats-Unis, les FDS ont pris le contrôle de territoires très étendus et d’infrastructures stratégiques. Depuis l’été 2016, elles contrôlent Manbij, une ville majoritairement arabe devenue un carrefour commercial important entre les zones FDS, la Turquie voisine et les zones qu’elle contrôle avec ses alliés syriens de l’opposition anti-Assad et les territoires sous la mainmise du régime. En plus de la ville de Rakka, encore largement déserte et massivement détruite, les FDS tiennent également les barrages de Tichrine et celui de Tabqa, la plus grande installation hydroélectrique du pays.
S’ajoutent à ces prises de guerre les puits pétroliers de la province de Deir ez-Zor, dont le vaste champ d’Omar, près de la frontière irakienne, passé sous le contrôle des FDS fin octobre. « Nous nous sommes engagés loin de nos bases, dans la bataille de Rakka notamment, pour avoir plus de poids face au régime après l’Etat islamique. Aujourd’hui, ces acquis renforcent notre position et nous permettront de sauvegarder l’autonomie du cœur de notre territoire, le long de la frontière turque », indique un conseiller politique de premier plan de l’encadrement kurde des FDS.
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