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Le Point, le 13/01/2021
De notre correspondant en Asie, Jérémy André (Hongkong)
LETTRE D’ASIE. Les données brésiliennes sur le vaccin Sinovac ont exagéré son efficacité, revue à seulement 50 %. Un revers pour les ambitions de Pékin.
Jean-Luc Mélenchon plaide pour que la France commande des vaccins à la Chine. Si les données scientifiques confirmaient son efficacité et l’absence de danger, j’accepterais moi-même de me faire inoculer un vaccin chinois. Pourtant, pour avoir enquêté dessus, je connais très bien les mensonges aux conséquences désastreuses des autorités de Wuhan lors de l’apparition du Covid-19. Les essais cliniques étant sous-traités à d’autres pays, on pouvait espérer que le vaccin chinois serait à l’abri d’un énième scandale. Cependant, ce mardi, l’Institut Butantan de Sao Paolo, en charge de l’étude, a revu significativement à la baisse l’efficacité du Sinovac dans ses résultats préliminaires, de près de 30 %. A peine cinq jours après avoir publié une efficacité de 78 %, l’Institut a dû corriger ses données, sous la pression de scientifiques suspectant une manipulation, à seulement 50,4 %, tout juste au-dessus du seuil de 50 % requis par l’Organisation mondiale de la santé pour un usage grand-public. Les premières mesures de l’efficacité excluaient les cas très peu symptomatiques.
Hongkong, où je réside, s’est justement procuré ce vaccin chinois au côté de l’allemand BioNTech et du suédo-britannique AstraZeneca. Si cela peut rassurer les Français sur la lenteur de leur propre campagne de vaccination, celle de Hongkong, qui a pourtant un indice de développement et une richesse par habitant supérieurs, ne commencera que mi-février. Le gouvernement local a sécurisé en décembre 7,5 millions de doses de chacun des fournisseurs, avec pour objectif de stocker 4 doses par habitant (pour une population d’environ 7,5 millions). Il vise donc encore à garantir un quatrième fournisseur pour une quantité équivalente aux trois premiers.
Choix cornélien entre trois vaccins
Chacun des vaccins a ses avantages et ses inconvénients. Le BioNTech (conçu par la société allemande du même nom et connu ailleurs sous le nom de Pfizer, qui le produit et le distribue aux États-Unis) a l’efficacité la plus forte, réduisant de 95 % les infections. Mais il exige un respect de la chaîne du froid et une capacité de conservation à – 70 °C, ce qui fera qu’il ne pourra être inoculé que dans des centres équipés de super-congélateurs – mis à rude épreuve dans une région tropicale – et disposant qui plus est de standards de laboratoires pour préparer les solutions. Dans l’ancienne colonie britannique, il devrait être le premier disponible dans les semaines à venir et sera produit en Europe et distribué par Fosun Pharma, une compagnie chinoise.
L’AstraZeneca (réalisé en partenariat avec l’université d’Oxford) a une efficacité de 90 % avec deux doses, et a l’avantage de pouvoir être stocké dans un réfrigérateur entre 2 et 8 °C, mais il ne sera disponible à Hongkong que durant l’été. Le Sinovac (nom de la société qui le produit, le vaccin étant baptisé Coronavac), le plus fameux « vaccin chinois », peut aussi être entreposé en réfrigérateur. Il devait arriver à Hongkong en janvier, mais sa distribution a été décalée d’un mois, retardant d’autant la campagne de vaccination qui ne saurait commencer sans le champion national. Alors que BioNTech et AstraZeneca sont fondés sur la nouvelle technologie des vaccins à ARN, qui active le système immunitaire avec seulement des brins d’ARN, le Sinovac est un vaccin « classique », produit à partir du virus inactivé. Contrairement à ses concurrents, le vaccin chinois n’a pas encore publié dans une revue scientifique ses résultats définitifs d’essais de phase 3, la plus élargie et devant ouvrir les autorisations de mise sur le marché. D’où les discussions très vives autour des résultats préliminaires publiés par les autorités sanitaires des pays tests. Fin décembre, la Turquie annonçait une efficacité à 91 % à deux doses. Les chiffres brésiliens revus à la baisse (50,4 %) et des données publiées lundi par l’Indonésie (65 %) ne concernent que la première dose mais présagent d’une efficacité plus basse à deux doses. La révision brésilienne n’indique pas nécessairement une efficacité nulle, ou une manipulation, mais en réduit significativement les ambitions.
Les populations n’auront de toute manière pas forcément le choix entre les vaccins, même quand les autorités ont fait des commandes auprès de plusieurs fournisseurs, du fait des tensions de l’approvisionnement durant cette première année. À Hongkong, le gouvernement a par exemple averti que chaque catégorie serait vaccinée avec la marque disponible au moment où elle serait prévue dans la campagne vaccinale. L’attestation de vaccination devrait en outre devenir un sésame dans le monde de l’après-Covid, en particulier pour les déplacements à l’international. Des compagnies aériennes réfléchissent en effet à un passeport sanitaire électronique, et à réserver leurs vols aux personnes vaccinées, qui à Hongkong pourraient qui plus est être dispensées des trois semaines de quarantaine à l’hôtel aujourd’hui obligatoires. Un argument de poids pour un grand voyageur qui a été enfermé, comme moi, 70 jours en 2020.
Comme en France, Hongkong est marqué par une profonde crise de défiance envers les autorités, après la désastreuse gestion du mouvement démocratique de 2019, la répression en 2020 et d’innombrables couacs dans la gestion du Covid-19, pourtant bien meilleure qu’en Occident.
Comme en France, les vaccins seront tous gratuits à Hongkong. Comme en France, le gouvernement hongkongais a défini des groupes cibles prioritaires, les personnes vulnérables et équipes soignantes. C’est par eux que la campagne de vaccination commencera mi-février. Comme en France, elle a pris un peu de retard – les livraisons de Sinovac ayant été moins rapides qu’annoncé. Enfin, comme en France, Hongkong est marqué par une profonde crise de défiance envers les autorités, après la désastreuse gestion du mouvement démocratique de 2019, la répression en 2020 et d’innombrables couacs dans la gestion du Covid-19, pourtant bien meilleure qu’en Occident. Défiance dans les autorités qui se traduit dans une défiance envers le vaccin. D’après un récent sondage mené par l’association Youth New World, 40 % des jeunes ne feraient pas confiance aux vaccins. Et sur la population générale, seuls 37 % des personnes interrogées par l’université chinoise de Hongkong seraient prêtes à se faire vacciner.
Les mêmes théories du complot fantaisistes sur la 5G et les « injections de micropuces » circulent, qui ont été systématiquement dénoncées sur le site du gouvernement. Outre l’opposition au régime communiste et à son emprise croissante à Hongkong, les zones d’ombre dans l’émergence et la gestion initiale du Covid-19, début 2020, le souvenir reste vif du scandale des vaccins de la société Changsheng de 2018, qui avait falsifié ses données, et produit, avec l’Institut des Produits biologiques de Wuhan, des centaines de milliers de vaccins pour enfants inefficaces – provoquant une perte de confiance dans les vaccins autant à Hongkong qu’en Chine continentale.
Dépolitiser la santé
Sinopharm, la maison mère de Sinovac, n’est cependant pas un outsider douteux comme Changsheng, mais tout simplement le champion national de l’industrie pharmaceutique chinoise. On pouvait préjuger que la sensibilité politique du succès du vaccin chinois lui interdirait de trafiquer grossièrement ses chiffres, ou de dissimuler un scandale sanitaire qui serait tôt ou tard révélé. N’ayant pas d’épidémie locale de grande ampleur, la Chine a été contrainte de sous-traiter les essais de ses vaccins à des pays émergents comme le Brésil, la Turquie ou l’Indonésie. Impossible pour les autorités chinoises ou Sinopharm d’imposer à plusieurs autorités sanitaires étrangères de falsifier leurs résultats expérimentaux ni de dissimuler des incidents graves. En cela, la correction des données publiées par l’Institut Butantan démontre l’efficacité de ces gardes-fous. De même, en novembre, le Brésil avait immédiatement suspendu ses essais à la suite d’un décès. Après enquête, celui-ci s’était révélé un suicide non-lié au vaccin, et les tests avaient repris.
Le souci pour Sinovac est que la propagande chinoise a placé la barre très haut. À l’écouter, le vaccin chinois devait être un médicament miracle et battre à plate couture ses concurrents occidentaux. Plus que n’importe quelle autre puissance, la Chine a fait de son vaccin un instrument de propagande et de diplomatie. Elle s’est présentée en bienfaitrice désintéressée prétendant fournir les pays en développement, avec un vaccin bon marché et facile à distribuer. Or, cette posture ne doit pas faire illusion : le monde émergent est d’abord pour elle un marché, et non une cause humanitaire. Elle n’a rejoint que tardivement l’initiative Covax de l’Organisation mondiale de la santé pour un accès équitable aux vaccins à l’échelle mondiale. Davantage pour souligner l’absence des États-Unis que pour y briller comme généreux donateur : l’Union européenne en restera le principal contributeur.
Contrairement à ce que la propagande chinoise a voulu faire croire, la course aux vaccins ne s’est pas soldée non plus par une victoire écrasante de la Chine. En 2020, celle-ci a largement exagéré son avance, par des injections spectacles sur ses scientifiques et sur sa population, brûlant les étapes des essais cliniques et faisant fi des règles de sécurité. Elle reste en réalité légèrement en retard sur les géants occidentaux. Les capacités de production chinoises ne sont d’ailleurs pas impressionnantes, surtout compte tenu de sa population : Sinovac pourra produire « seulement » 600 millions de doses en 2021 – un nain par rapport au BioNTech qui prévoit de fournir 2 des 5,3 milliards de doses mises au total sur le marché en 2021. La politisation excessive par la Chine de la course au vaccin risque de se retourner contre elle, si les données de phase 3 ne sont pas au rendez-vous. Dans des marchés comme le Brésil ou Hongkong où la défiance envers les autorités chinoises atteint un niveau critique et où son vaccin sera en compétition avec ses concurrents occidentaux, les résultats risquent d’être cruels.
https://www.lepoint.fr/monde/les-desillusions-du-vaccin-chinois-13-01-2021-2409369_24.php
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