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Le Monde, le 06/12/2019
TRIBUNE
par Anne-Clémentine Larroque
Historienne
L’annonce du retrait des troupes américaines a augmenté la capacité de nuisance d’Ankara aux dépens des Européens et relancé le débat, éminemment politique, du rapatriement des combattants terroristes étrangers, analyse l’historienne dans une tribune au « Monde ».
Le renvoi des djihadistes dans leur patrie a constitué, pour l’administration Trump, la suite logique et non discutable de sa victoire sur l’organisation Etat islamique, quitte à donner aux Turcs, par le retrait des forces américaines de la zone frontière, une vraie capacité de nuisance aux dépens des Européens. Ce départ relance le débat sur le rapatriement de ceux que les autorités françaises appellent les « CTE », combattants terroristes étrangers, au moment où l’opposition des points de vue entre Paris et Washington n’a jamais été aussi évidente.
« La mort cérébrale de l’OTAN », diagnostiquée par Emmanuel Macron [le 7 novembre dans un entretien publié dans The Economist], remet en question toute la stratégie défensive de Donald Trump au Moyen-Orient qui propose à son tour à la France le renvoi « de beaux combattants de Daech ». Cette joute traduit à quel point le sujet du rapatriement est devenu de plus en plus politique.
L’offensive lancée, il y a deux mois par le président turc Recep Tayyip Erdogan contre les kurdo-arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), a donné aux anciens combattants de l’EI une valeur symbolique encore accrue. Dans ce contexte, le maintien de la sécurité des camps syriens regroupant 12 000 djihadistes a posé immédiatement problème. Un quart d’entre eux sont d’origine étrangère – dont 60 Français – et leur sort dépend directement des autorités kurdes syriennes livrées à la menace turque. Kurdes et Turcs demandent le rapatriement mais pour des raisons différentes. Les Kurdes évoquaient dès le printemps des raisons logistiques et sécuritaires. La Turquie, en revanche, annonce des expulsions sans négociation pour asseoir son hégémonie avec un chantage ouvert à une Union européenne qui n’a jamais voulu d’elle. Washington aussi défend fermement le rapatriement.
Des rapatriements au compte-gouttes
En Asie centrale comme dans les Balkans les autorités ont accepté le rapatriement de plusieurs dizaines de leurs ressortissants. Plus de 200 personnes annoncées à nouveau par le Kazakhstan alors qu’une quarantaine avait déjà été évacuée de Syrie en janvier. Il en est de même pour l’Ouzbékistan et le Kosovo. A l’inverse, les pays d’Europe de l’Ouest n’ont pas adopté la même option. En août, le secrétaire d’Etat américain tentait de convaincre le premier ministre canadien Justin Trudeau de faire revenir la trentaine de Canadiens retenus dans les camps kurdes. Sur cette question la politique d’Ottawa était comparable à celle de Paris. Un plan de rapatriement aurait été pourtant encore possible au printemps 2018. Mais, depuis, le débat intérieur s’est nettement durci et l’opposition conservatrice a jeté l’opprobre sur le gouvernement Trudeau pour avoir permis le retour de quatre djihadistes. L’opinion publique s’y opposait très largement comme dans la grande majorité des pays occidentaux
Les rapatriements s’effectuent au compte-gouttes – en Allemagne, en Belgique, en Autriche, au Danemark comme en France – et concernent en majorité les enfants, alors que les femmes bénéficient d’un traitement appréhendé selon le niveau d’implication dans les organisations terroristes. Pour les combattants, la réflexion est renouvelée. Au printemps et à des degrés différents, les Européens avaient massivement rejeté le principe du rapatriement au nom d’une idée défendue par la France : la nécessité de juger les terroristes sur le territoire où ils ont commis des exactions, à l’instar des treize Français remis à l’Irak en février. La position s’est même radicalisée dans les pays ayant systématisé la déchéance de nationalité – rejetée en France sous le mandat de François Hollande : une centaine de Britanniques combattants de l’EI ont été déchus, y compris des femmes.
Seulement sur place, la situation s’est tellement dégradée que le risque de voir les djihadistes occidentaux s’échapper des camps voire être relâchés par les Kurdes ou les Turcs reste bien réel. Dans ces conditions, les Etats européens doivent eux-mêmes fixer leurs nouvelles limites et répondre à la question de la sauvegarde de la sécurité nationale mise à mal sur zone par une nouvelle donne très périlleuse. Le danger d’un retour clandestin dans leurs pays des combattants terroristes est aussi une réalité.
Rapport de force
Les démocraties d’Europe de l’Ouest ont bien conscience d’être prises dans le jeu de puissance exercé par une Turquie qui joue le rapport de force. En 2016, un accord conclu entre celle-ci et l’UE limitait les flux migratoires du Moyen-Orient vers l’Europe. Face aux menaces de sanctions économiques des pays occidentaux contre son offensive, Ankara commence à expulser des combattants djihadistes qu’il détenait. Il a même renvoyé en Allemagne des salafistes non visés par des mandats d’arrêt par Berlin.
Enfin, le défi posé par les Turcs aux pays occidentaux se double d’une instrumentalisation de la situation des prisonniers par l’organisation terroriste elle-même. Le 16 septembre, Abou Bakr Al-Baghdadi avait diffusé un discours par message audio faisant le bilan des cinq années du califat autoproclamé et appelant ses partisans à redoubler d’efforts pour libérer les prisons. « ô soldats du Califat (…) libérez les captifs (…) Ne manquez pas de les sauver, si vous êtes déterminés à briser leurs chaînes par la force ». Il continuait en évoquant la lourde condition des femmes qui « souffrent dans les camps de déplacés et les prisons d’humiliation ».
L’évasion de 800 proches de djihadistes, profitant des combats opposant Turcs et Kurdes au nord de la Syrie un mois après ce discours, a démontré que l’EI n’a pas eu besoin d’intervenir directement. Cela annonce en revanche de potentielles attaques dans les prisons et les camps, d’autant que si le territoire de l’EI n’est plus, la nébuleuse djihadiste continue à se déployer dans le monde et gagne du terrain.
Anne-Clémentine Larroque est historienne.
Spécialiste de l’islamisme, elle a notamment écrit « L’Islamisme au pouvoir. Tunisie, Egypte, Maroc » (PUF, 2018).
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