Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a prévenu, samedi 1er mars en début de soirée, que la Turquie allait poursuivre les opérations militaires contre les insurgés kurdes en cas de non-respect de leurs engagements. « Si les promesses faites ne sont pas tenues et si une tentative est faite pour retarder (…) ou pour tromper, le péché sera sur nous », a déclaré M. Erdogan lors d’un dîner de rupture du jeûne du ramadan à Istanbul.
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé dans la matinée un cessez-le-feu avec la Turquie, après quarante ans de guérilla, d’attaques et de représailles, répondant à l’appel de son chef et fondateur, Abdullah Öcalan, précise-t-il dans un communiqué. « Afin d’ouvrir la voie à la mise en œuvre de l’appel d’Apo [« oncle », en kurde, surnom d’Abdullah Öcalan] à la paix et à une société démocratique, nous déclarons un cessez-le-feu à partir d’aujourd’hui », écrit le comité exécutif du PKK dans un message publié par l’agence ANF, proche du parti armé.
« Nous sommes d’accord avec le contenu de l’appel tel qu’il est, et nous déclarons que nous le respecterons et le mettrons en œuvre, précise encore le PKK. Aucune de nos forces ne mènera d’action armée à moins d’être attaquée. »
Le PKK réclame la liberté pour son fondateur, âgé de 75 ans, condamné à vie et emprisonné depuis vingt-six ans au large d’Istanbul. Ce dernier a appelé, jeudi, le PKK à se dissoudre et à déposer les armes, après quatre décennies de combat qui ont fait au moins 40 000 morts. « Le dirigeant Abdullah Öcalan doit pouvoir vivre et travailler en toute liberté physique et établir des relations sans entrave avec qui il veut, y compris ses amis », estime le PKK.