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Le Monde, le 27/10/2024
Par Harry Bellet (Istanbul)
Si le contenu de la foire Contemporary Istanbul laisse à désirer, l’hôtel de luxe qui l’abrite constitue une opération immobilière peu commune.
L’annexe du nouvel hôtel de luxe Rixos Tersane accueillant les exposants de la 19e édition de la foire Contemporary Istanbul, sur les berges de la Corne d’Or, en octobre 2024. CONTEMPORARY ISTANBUL/NIGEL RUBENSTEIN
Pour qui sort des foires Frieze de Londres ou Art Basel Paris, visiter Contemporary Istanbul, qui les suit dans le dense calendrier du mois d’octobre – elle s’est tenue du 23 au 27 –, peut créer un choc assez rude. Cinquante-trois galeries seulement (elles étaient 108 il y a dix ans) et aucune grande enseigne internationale, contrairement aux années précédentes, où l’on avait vu Marlborough, Lelong, Hervé Loevenbruck, Almine Rech ou Continua venir successivement tâter la température des eaux du Bosphore.
Désormais, la dominante oscille entre le décoratif – les galeries des Emirats arabes unis notamment – et un art local que l’on qualifiera poliment de baroque, ou de kitsch. Seul le parcours d’art public conçu par le directeur du Musée d’art et d’histoire de Genève, Marc-Olivier Wahler, apporte une touche de contemporanéité, au sens où on l’entend habituellement. S’y ajoute une intéressante sélection de jeunes artistes espagnols – leur pays est l’invité d’honneur de cette dix-neuvième édition – effectuée par l’ancien directeur du Musée Reina Sofia, Juan Manuel Bonet.
Pourquoi cette désaffection de la part des galeries d’avant-garde ? Istanbul compte pourtant une douzaine de riches familles passionnées d’art, dont beaucoup ont créé leurs propres musées, lesquels recèlent toutes les stars de l’art contemporain international. Pour prendre le seul cas du Sakip Sabanci Museum, fondé par une dynastie ayant fait fortune dans le coton, on peut y voir, jusqu’au 2 février 2025, une très complète exposition consacrée aux dernières années de l’œuvre de Georg Baselitz. Les principaux prêteurs sont les galeries Thaddaeus Ropac, White Cube et Gagosian, parmi les plus puissantes du monde.
Dans un tout autre registre en matière de moyens, qui sont, dans ce cas, bien plus minces, l’ancienne maison d’Emin Barin (1913-1987), l’homme qui a renouvelé et transmis l’art de la calligraphie en Turquie, abrite à la fois un centre de production et de restauration de livres renommé, et un lieu d’exposition un peu biscornu qui montre en ce moment une exposition collective, organisée notamment en collaboration avec l’université de Greenwich : 21 artistes épatants venus d’un peu partout.
Parmi les têtes chercheuses de l’art contemporain en Turquie, on doit aussi citer Beral Madra, critique et commissaire d’exposition, qui fut à la tête des deux premières biennales d’art contemporain d’Istanbul en 1987 et en 1989, mais aussi cinq fois responsable du pavillon turc à la Biennale de Venise, et anime depuis des décennies le BM Contemporary Art Center, un centre d’art des plus pointus. Si certains artistes turcs ont pris pied sur la scène internationale, c’est en grande partie grâce à elle. Mais on les voit rarement sur la foire.
Une « union des forces »
Dans un tel climat, la faiblesse des propositions artistiques ne s’explique que par une seule raison : les collectionneurs turcs achètent à l’étranger. Et, à l’exception notable de Mustafa Taviloglu, ils ont tendance à délaisser leurs propres artistes au profit des vedettes du marché, plus valorisantes. Leurs fournisseurs – les grandes galeries internationales – n’ont donc pas à faire le déplacement à Istanbul, si les Stambouliotes viennent à eux.
Face à ce défi, Ali Güreli, le président de la foire, a dessiné plusieurs voies. La première est une réforme de la fiscalité, défavorable en Turquie, en comparaison avec celle de l’Europe. Un autre axe consiste à attirer de jeunes collectionneurs. Une enquête auprès des galeries locales a révélé 700 noms qui ne figuraient pas dans les fichiers de la foire et ont été invités au vernissage. Il a également établi des partenariats avec de grands sponsors, mais aussi des institutionnels, comme GoTürkiye, l’organisme chargé du tourisme, ou la municipalité d’Istanbul, dont le maire, Ekrem Imamoglu, membre du Parti républicain du peuple, a mis la culture au centre de sa dernière campagne électorale et a inauguré la foire : une « union des forces », dit Ali Güreli.
Avec leur aide, il entend aussi contribuer à développer à Istanbul des unités de production, des espaces de création artistique, quelle que soit leur forme juridique, et encourager l’implantation d’œuvres dans l’espace public. Marc-Olivier Wahler dit à ce propos qu’une œuvre dans l’espace public doit être « transitive », au sens, précise-t-il, « où l’on parle d’un verbe transitif, qui a toujours un objet après lui ». Ici, l’objet semble clair : il s’agit, comme l’a fait il y a déjà longtemps le promoteur Craig Robins à Miami en s’appuyant sur la foire Art Basel, de vendre des immeubles de luxe par le biais du « soft power », pour reprendre les mots d’Ali Güreli, que représente l’art contemporain.
Marinas et yachts
Car, si le contenu de la foire peut laisser à désirer, son contenant est une opération immobilière comme il y en a peu. Les exposants sont, en effet, abrités dans l’annexe d’un tout nouvel hôtel de luxe, lui-même partie d’un ensemble qui va totalement remodeler la physionomie de 2 kilomètres le long des berges de la Corne d’Or.
« L’industrie du bâtiment est la principale industrie de ce pays », dit Ali Güreli. On ne le démentira pas : sont prévus, livrables dès 2026, quatre hôtels en tout, autant de musées aux destinations variées, un bloc dévolu aux commerces de mode (plus de 270 boutiques), deux marinas pouvant accueillir près de 300 yachts, le tout sur une surface totale de 242 000 mètres carrés. On allait oublier plus de 600 appartements, pas nécessairement conçus pour la population locale : la brochure qui les vante annonce quatre contacts pour les éventuels clients, en turc, en arabe, en anglais et aussi en russe… L’ensemble sera clôturé, avec quatre accès seulement, aisément contrôlables.
On ne portera pas de jugement sur ce point : les Stambouliotes sont maîtres chez eux, et certains quartiers de la ville sont tellement décrépits qu’on se demande comment ils tiennent encore debout. Mais, puisque nombreux sont ceux qui s’inquiètent du devenir des petits métiers – et des petites gens – qui ne trouveront pas leur place dans ce monde nouveau, nous aurons l’occasion d’en reparler.
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