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Le Monde, le 05/06/2018
Par Marie Jégo (Doyran, Akcadam, Edirne (Turquie), envoyée spéciale)
Les migrants multiplient les tentatives pour passer le fleuve qui marque la frontière, en dépit de la pression exercée par les polices turque et grecque.
Rivière tumultueuse qui marque la frontière entre la Turquie et la Grèce, à 75 kilomètres de la ville d’Edirne, en Thrace orientale, l’Evros est l’une des portes d’entrée des migrants en Europe. Si les candidats au départ prennent moins souvent les bateaux pour rejoindre l’Union européenne via les îles grecques, ils optent toujours pour la traversée de la rivière Evros, réputée – à tort, car il existe des cas de noyades – moins dangereuse que celle de la mer Egée.
Ces passages de migrants redoublent après la décrue printanière du fleuve, comme en témoignent les sacs plastique, les vêtements abandonnés et les canots pneumatiques dégonflés qui jonchent ses berges. Ces tout derniers mois, le rythme s’est encore accéléré. Les autorités grecques faisaient état d’une moyenne de 44 arrivées par jour dans la zone en 2017. Elles sont passées à 62 en janvier et février 2018, puis à 200 les mois suivants. « En avril, nous avons enregistré 2 700 arrivées pour la région d’Evros », a déploré Dimitris Vitsas, le ministre de la politique migratoire, lors d’un débat parlementaire sur les réfugiés, mardi 24 avril.
« Chaque jour, je vois des réfugiés. Je les croise quotidiennement dans mes champs ou le long des sentiers qui mènent au village », confirme Erdogan Adali, le chef de l’administration du village d’Akcadam, situé à 3 kilomètres du fleuve. « Ça me fend le cœur. Ils sont dans un état pitoyable, hagards, pieds nus, affamés. Je leur donnerais volontiers le gîte et le couvert, mais c’est un délit, je ne peux pas. Dès que je les vois, je suis obligé d’alerter les gendarmes qui viennent les chercher pour les ramener au centre de rétention d’Edirne », raconte l’agriculteur au visage buriné, dont les rizières et les champs de blé jouxtent le village.
« Organisation puissante »
Rencontrés dans les petits hameaux – Doyran, Cakmak, Akcadam – qui longent le fleuve, les villageois racontent tous la même histoire. Le trafic se fait à la nuit tombée. Largués par les passeurs sur la berge, les migrants embarquent à la hâte sur des canots de fortune. Une fois de l’autre côté, à eux de se débrouiller pour déjouer les patrouilles et tenter de rejoindre les premiers villages grecs, après la frontière.
« Une fois arrivés côté grec, ils se font souvent attraper par les gardes-frontières qui les renvoient comme ils sont venus, à bord des canots gonflables. C’est comme cela qu’on les retrouve au petit matin dans nos champs », explique Ümit, éleveur à Akcadam, qui déplore « le jeu de ping-pong dont ces pauvres hères sont les victimes ».
Selon Hüseyin, son camarade, « les Grecs profitent de ce que nos soldats sont absorbés par la prière du soir pour mettre les migrants dans des canots et les renvoyer chez nous ». Il est formel, « aucun départ vers la Grèce ne se fait depuis notre village, nous n’avons que des retours ».
Attablés à la terrasse de la « maison de thé » du petit hameau, les agriculteurs assurent, la main sur le cœur, que « les gens du coin n’ont rien à voir avec ce trafic ». Tous évoquent l’existence d’une « organisation puissante », dont les passeurs, les rabatteurs et les guetteurs « sont le plus souvent recrutés parmi les réfugiés ».
« Chasse aux migrants »
« Nos soldats en ont marre de cette chasse aux migrants », soupire Ali Kart, le chef de l’administration de Doyran, un village perdu au milieu des rizières. Les candidats à la traversée sont toujours plus nombreux malgré les patrouilles renforcées, les caméras infrarouge installées et « le survol de la zone par des drones de surveillance », affirme le cultivateur sexagénaire. Du plus loin qu’il se souvienne, l’endroit a toujours été propice aux passages de clandestins, « mais depuis la guerre en Syrie, depuis 2015 surtout, le flux est incessant ».
Aucun chiffre n’est transmis par les autorités turques, peu disertes sur le sujet. A Edirne, l’ancienne capitale ottomane baignée par l’Evros, pas un migrant n’est visible en ville. Murat Can Dagdemir et Alican Gül, deux jeunes avocats du barreau, sont en contact régulier avec eux. Commis d’office pour les défendre, ils sont souvent appelés dans les deux centres de rétention situés à la périphérie de la ville, où des Syriens, des Irakiens, des Afghans, mais aussi des Somaliens et de Erythréens languissent dans l’attente de leur expulsion.
« Eviter l’expulsion »
« Notre travail consiste à essayer de leur éviter l’expulsion, mais ils sont le plus souvent renvoyés chez eux », déplore Murat. Un fonctionnaire de l’immigration soucieux d’anonymat explique : « On a toujours eu des migrants clandestins ici, et ils ont toujours été renvoyés chez eux. La nouveauté c’est que, depuis peu, on renvoie aussi les Syriens ».
Les autorités turques sont sans pitié pour les réfugiés syriens qui tentent de franchir l’Evros. « En général, ils sont renvoyés dans les zones du nord de la Syrie, tenues par l’armée turque », assure le fonctionnaire.
La Turquie héberge actuellement plus de 3 millions de Syriens qui y ont trouvé refuge après avoir été chassés par la guerre dans leur pays. Plutôt bien tolérée jusqu’ici, leur présence n’est pas sans poser parfois des problèmes de cohabitation avec la population locale, excédée par les hausses vertigineuses des loyers et par le fait que les réfugiés cassent les tarifs horaires des journaliers en louant leurs bras à très bas prix.
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