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Le Figaro, le 11/10/2020
Par Isabelle Lasserre
Les combats qui opposent les forces azerbaïdjanaises et arméniennes ont ravivé la lutte de pouvoir que se livrent la Russie et la Turquie sur plusieurs théâtres d’opérations.
C’est une relation contre nature mais qui jusqu’à présent a surmonté toutes ses contradictions géopolitiques. Le réveil du conflit gelé au Haut-Karabakh sera-t-il le cimetière de l’alliance entre la Turquie de Recep Tayyip Erdogan et la Russie de Vladimir Poutine?
Au cours de l’histoire, les empires ottoman et russe se sont livrés de nombreuses guerres pour la domination du Moyen-Orient, l’accès aux mers chaudes, le contrôle des Balkans ou du Caucase. En 2015, Moscou et Ankara ont à nouveau frôlé la guerre quand un bombardier russe a été abattu par l’aviation turque dans l’espace aérien syrien. Depuis, les deux puissances se sont retrouvées en porte-à -faux sur plusieurs théâtres d’opérations. En Syrie, où Vladimir Poutine soutient Bachar el-Assad quand Recep Tayyip Erdogan aide les groupes rebelles islamistes. En Libye, où Moscou s’est rangé derrière le général Haftar, l’homme fort de l’Est et du Sud, tandis qu’Ankara épaule Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli. Au début de l’année 2020, l’intervention militaire turque a fait basculer le rapport de force entre les belligérants, qui jusque-là était plutôt en faveur du général Haftar.
Ces positions à fronts renversés n’ont pas remis en cause la relation entre la Russie et la Turquie, basée d’abord et avant tout sur une opposition commune à l’Occident. «La Turquie et la Russie sont deux anciens empires. Leurs leaders se ressemblent. Ils réfléchissent de la même manière, à l’ancienne, en termes de territoires. Tous deux sont mus par une même rancune vis-à -vis de l’Europe, dont ils estiment qu’elle n’a pas ou mal répondu à leurs demandes de rapprochement», explique Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la Russie à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Erdogan a apprécié l’empathie manifestée par le président russe après la tentative de coup d’État en 2016. Quant à Vladimir Poutine, il utilise la Turquie pour diviser l’Otan, dont il aimerait la disparition. En vendant une défense antimissile (S400) incompatible avec les systèmes de l’Alliance atlantique, dont Ankara est censée être un pilier, il sème la zizanie à l’intérieur de l’organisation.
«Les Russes sont très inquiets»
Profitant du retrait américain et de la baisse de l’influence occidentale dans le monde, les deux gros ours reviennent avec leurs souvenirs d’empires pour contester l’ordre international et avancer leurs pions au Moyen-Orient. «La relation entre la Turquie et la Russie tient sur une volonté commune de chasser les Occidentaux d’un maximum de régions et notamment des zones de conflit. Mais c’est le seul point de convergence entre les deux pays. On voit mal comment leur relation pourrait ne pas craquer», analyse Thorniké Gordadzé, professeur à Sciences Po et spécialiste du Caucase.
Le Haut-Karabakh signera-t-il la fin de cette idylle géopolitique paradoxale? Les combats qui opposent les forces azerbaïdjanaises et arméniennes ont ravivé la lutte de pouvoir que se livrent la Russie et la Turquie sur plusieurs théâtres d’opérations. Le soutien militaire apporté par Ankara aux opérations de l’Azerbaïdjan comme le déploiement de supplétifs syriens au Haut-Karabakh sont-ils une ligne rouge pour Vladimir Poutine? Jusqu’à présent, la Turquie avait surtout utilisé son «soft power» pour soutenir l’Azerbaïdjan, un pays turcophone. L’irruption d’une nouvelle politique étrangère turque, militarisée et conquérante, dans ce Caucase que la Russie considère comme son pré carré n’est pas pour plaire au maître du Kremlin… Vladimir Poutine l’a suffisamment fait entendre, en paroles et en actions, au cours des vingt dernières années: aucune puissance, ni les États-Unis, ni l’Union européenne, ni la Chine, ne sera autorisée à se mêler des affaires de sécurité de l’ancien espace soviétique. Ni en Ukraine, ni en Biélorussie, ni dans le Caucase…
L’anti-occidentalisme ne suffit plus pour masquer les contradictions de fond entre la Russie et la Turquie
Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la Russie à l’Institut français des relations internationales
En se ruant pour soutenir l’Azerbaïdjan, le président turc rappelle que son pays doit désormais être considéré comme une puissance à part entière, émancipée de l’Occident mais pas forcément soumise à la Russie… Mais il expose la relation russo-turque à un test sévère. Voir la Turquie pénétrer brusquement dans l’une de ses zones d’intérêt vital, ce n’est sans pas ce à quoi pensait Vladimir Poutine lorsqu’il appelait de ses vœux un nouveau monde multipolaire dans lequel les puissances régionales s’affirmeraient sans la présence des États-Unis… Comment le Kremlin, qui était intervenu en Géorgie et en Ukraine en grande partie pour arrêter le rapprochement de ces anciennes Républiques soviétiques avec l’Otan, pourrait-il accepter qu’un pays membre de l’Alliance atlantique, même s’il est son allié, puisse poser son empreinte militaire dans le Caucase?
En ouvrant en face de la Russie un troisième front, la Turquie a remis en cause le statu quo qu’entretenait Vladimir Poutine dans la région. Tant que l’équilibre sera maintenu entre les belligérants, la Russie conservera ses leviers d’influence. Mais si l’engagement militaire turc fait basculer les rapports de force comme en Libye, Moscou risque de sortir de sa réserve. «Le silence initial de la Russie montre que le Kremlin a été mis devant le fait accompli au Haut-Karabakh. Les Russes sont très inquiets. Ils ne peuvent pas tolérer une présence militaire turque dans le Caucase», explique Thorniké Gordadzé. Jusqu’où l’élastique peut-il se tendre sans rompre? «L’anti-occidentalisme ne suffit plus pour masquer les contradictions de fond entre la Russie et la Turquie», observe Tatiana Kastoueva-Jean. Dans une interview à la chaîne de télévision Russia 1 le 11 octobre, Vladimir Poutine a prévenu: «En haute politique, il n’y a aucun ami!» Erdogan entendra-t-il le message?
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