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La politiste revient sur l’histoire de l’alévisme, un courant religieux turc minoritaire, longtemps stigmatisé, auquel appartient le principal opposant à Recep Tayyip Erdogan lors de l’élection présidentielle du 14 mai

♦ Le Monde, le 10/05/2023

 

La politiste Elise Massicard revient, dans un entretien au « Monde Â», sur l’histoire de l’alévisme, un courant religieux turc minoritaire, longtemps stigmatisé, auquel appartient le principal opposant à Recep Tayyip Erdogan lors de l’élection présidentielle du 14 mai.

Propos recueillis par Marc Semo

 

Donné favori dans les sondages pour l’élection présidentielle turque du 14 mai, Kemal Kiliçdaroglu, chef du Parti républicain du peuple (CHP), soutenu par une alliance de six partis d’opposition et le mouvement kurde, a assumé publiquement sa foi alévie : un courant hétérodoxe et moderniste de l’islam dans lequel se reconnaît un cinquième de la population turque. Politiste et spécialiste de la Turquie, Elise Massicard, autrice notamment de L’Autre Turquie (PUF, 2005), explique ce qu’est l’alévisme et les raisons de la nouvelle visibilité politique de ce courant religieux.

Pourquoi la vidéo où Kemal Kiliçdaroglu revendique sa foi alévie au sein de l’islam a-t-elle connu un tel succès, comptabilisant plus de 100 millions de vues ?

Il a brisé un tabou. Jusque-là, l’identité alévie de Kemal Kiliçdaroglu était plutôt considérée comme un argument électoral Ã  charge, car les alévis ont une mauvaise réputation, souvent sulfureuse au sein d’une population en majorité sunnite. Ces dernières années, ils ont été largement exclus des circuits de pouvoir de l’AKP [le Parti de la justice et du développement] de Recep Tayyip [Erdogan] et des ressources qui leur sont liées. Ce « coming out Â» – alors que tout le monde en Turquie sait que Kemal Kiliçdaroglu est alévi â€“ revient à revendiquer cette identité et à retourner le stigmate. 

Au-delà, le dirigeant du CHP met en avant un discours de tolérance et de reconnaissance de la diversité qui est très important. Cette vidéo fait suite à une autre, récente, dans laquelle Kiliçdaroglu a critiqué les discriminations auxquelles sont confrontés les Kurdes et a promis davantage d’égalité, de tolérance et de justice.

 

Qu’est-ce que l’alévisme ?

Il s’agit d’un culte syncrétique et hétérodoxe qui mêle des éléments relevant de l’islam dans ses acceptions chiites – culte d’Ali [gendre du prophète Mahomet], des douze imams… â€“, d’autres issus de divers cultes importants dans cette région du monde (chamanisme, christianisme, zoroastrisme, manichéisme, gnosticisme) avec une forte dimension ésotérique. En outre, l’alévisme se transmet de façon héréditaire. On naît alévi. Ils disposent de dignitaires religieux spécifiques, les dede, et de cérémonies qui leur sont propres.

Pour toutes ces raisons, certains musulmans, surtout sunnites, estiment que les alévis, qui ne respectent pas ce qu’ils considèrent comme les cinq piliers de l’islam (en particulier les prières journalières, le jeûne, le pèlerinage à La Mecque), ne sont pas des musulmans ou sont déviants par rapport à l’islam. Une grande partie des alévis pratiquent peu et considèrent ce culte surtout comme une culture ou une philosophie de vie.

Les alaouites de Syrie (présents sur la côte méditerranéenne de la Turquie) partagent certains traits avec les alévis. Plus proche de l’alévisme dans ses croyances et ses rituels, le bektachisme est, lui, une confrérie soufie où l’on entre par choix, après avoir suivi une initiation.

 

Quelle part de la population turque les alévis représentent-ils ?

Il n’existe pas de chiffres, car ils ne sont pas recensés comme tels. On estime néanmoins qu’ils représentent environ 15 % à 20 % de la population de la Turquie, et qu’un tiers sont kurdophones. Quant aux bektachis, ils sont très peu nombreux.

 

Pourquoi ont-ils été persécutés par le pouvoir ottoman ?

Au début du XVIe siècle, les sultans ottomans se sont posés en représentants et défenseurs du sunnisme, alors que l’Empire perse, leur ennemi, se faisait le défenseur du chiisme. A partir de cette époque, appartenances religieuses et loyauté politique ont été associées dans cette région du monde. Les alévis ont été considérés par le pouvoir ottoman comme une cinquième colonne. Dans ce contexte hostile, les alévis ont développé une culture de la dissimulation de leur culte et de leur affiliation. Cette mémoire collective d’oppression reste encore très vivace aujourd’hui.

 

L’égalité hommes-femmes qu’ils revendiquent et les prières en commun ont-elles alimenté les préjugés à leur encontre ?

Leurs cérémonies religieuses, les cem, sont, en effet, mixtes, avec de la musique et des danses rituelles. La consommation rituelle d’alcool dans certains groupes et leur tenue dans un lieu en secret ont donné lieu à nombre de soupçons d’orgies et de pratiques immorales, voire incestueuses. Cela a nourri le rejet, voire la haine à l’encontre de ce groupe.

 

Pourquoi Mustafa Kemal (premier président de la Turquie, de 1923 Ã  1938) n’a-t-il pas valorisé cette religion originelle des Turcs au moment de la création de la République ?

Il a voulu construire un nouvel ordre politique sur les décombres de l’Empire ottoman et une nation sur le modèle jacobin. A partir d’une population diversifiée sur les plans linguistique, ethnique et religieux, il a forgé une identité nationale turque qui se voulait unitaire, avec une peur de la sécession et du séparatisme qui peut s’expliquer par les traumatismes liés à la première guerre mondiale et, plus généralement, au démembrement de l’Empire. Elle se fondait sur la turcité, mais aussi sur l’appartenance à l’islam. On se souvient surtout des réformes de Mustafa Kemal qui visaient à réduire le poids de la religion dans la vie publique au nom d’une laïcité, différente de celle de la France, qui était surtout un contrôle de l’Etat sur la religion.

L’islam sunnite dans une version modernisée et « nationalisée Â» était considéré comme une dimension centrale de l’identité turque, même si, depuis 1928, il n’y a officiellement plus de religion d’Etat en Turquie. Cela ne laissait pas de place au pluralisme. Les spécificités alévies ont Ã©té tues, voire niées. Bien que certains éléments liés à ce culte (la musique, notamment) aient été intégrés dans ce qui était en train de devenir un patrimoine culturel national, sans que la dimension alévie soit reconnue.

 

Néanmoins, l’alévisme a appuyé le kémalisme. Y a-t-il un vote alévi spécifique ?

Les alévis ont salué l’avènement de la République. Ils espéraient que la dissociation de l’ordre politique par rapport à la religion leur serait plus favorable. Ils attendaient la fin de leur relégation et des discriminations. A partir de l’avènement du multipartisme dans les années 1950, leur positionnement politique a d’abord été déterminé par leur origine sociale avant tout rurale et populaire. La politisation de la question religieuse s’est jouée de manière spécifique en Turquie, où l’islam politique a surtout été investi à droite de l’échiquier politique – c’est une importante différence avec l’Iran, par exemple.

A partir des années 1960, les alévis se positionnent de manière massive à gauche, de la gauche radicale à la social-démocratie. Leur mémoire de l’oppression est alors réinvestie sur ce registre. Ils réutilisent également la figure de Mustafa Kemal, certains le sacralisant même. Cependant, une partie des alévis considèrent que l’alévisme est la version turque de l’islam et adoptent des positionnements nationalistes, plutôt situés à droite de l’échiquier politique. De manière durable, les alévis se sont tenus à l’écart de l’islam politique.

 

Ont-ils été victimes de discriminations ?

C’est incontestable, mais elles ont été plus ou moins fortes selon les périodes et les lieux. Depuis que l’AKP est au pouvoir, l’accès ou leur promotion dans la fonction publique sont, par exemple, très difficiles. Même si l’intégration se fait officiellement par concours, il est possible d’écarter des candidats jugés peu fiables, notamment à travers les entretiens oraux. A certaines périodes, le jeu a pu être plus ouvert. Kemal Kiliçdaroglu, par exemple, a eu une carrière de haut fonctionnaire, commencée dans les années 1970. Mais ces périodes d’ouverture ont été assez rares, ce qui explique que les hauts fonctionnaires alévis sont peu nombreux. Leur ascension sociale est relativement tardive et correspond à l’exode rural des années 1960. Ils ont d’ailleurs peu investi les milieux économiques.

 

Pourquoi le pouvoir actuel refuse-t-il de reconnaître leur spécificité au sein de l’islam ?

La Turquie est une république unitaire où le pluralisme, qu’il soit territorial, linguistique, ethnique ou religieux, et la diversité sont souvent considérés comme un problème plutôt qu’une richesse. En outre, dans le dogme musulman, la sédition est condamnée. Pour l’AKP, qui a des origines islamistes, il est difficile de reconnaître la diversité au sein de l’islam et, a fortiori, de mettre l’alévisme sur un pied d’égalité avec le sunnisme. La revendication des alévis pour que leurs maisons de prière (les cemevi) soient reconnues comme lieux de culte bute, d’ailleurs, sur ce refus.

 

Le fait que Kiliçdaroglu soit alévi constitue-t-il aujourd’hui encore un handicap auprès des électeurs ?

L’électorat alévi constitue numériquement une minorité stigmatisée, en particulier par les nationalistes et les islamistes. Consciente de cela, l’opposition est très attentive à s’adresser aussi à la majorité musulmane sunnite, par exemple, en mettant en avant les droits des femmes voilées, rompant ainsi avec la laïcité dure qui fut pendant des décennies le marqueur de la gauche et des kémalistes.

La manière dont l’opposition – Kemal Kiliçdaroglu le premier – traite la question des identités est nouvelle. Surtout, sa position est aux antipodes de la polarisation extrême – entre laïcs et religieux, entre sunnites et alévis, entre Turcs et Kurdes â€“ sur laquelle joue Recep Tayyip Erdogan. Ils mettent en avant la diversité humaine – considérée comme une richesse â€“ et dénoncent toutes les formes de discrimination et d’injustice. Si l’opposition parvient à modifier la « grammaire des identités Â» dans l’esprit d’une partie importante de l’électorat, elle peut réellement l’emporter. C’est l’un des grands défis de cette séquence électorale.

 

 

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