Kerem Aktürkoglu, le miraculé qui espère porter la Turquie face au Portugal

L’Equipe, le 24/03/2022

Cyril Olivès-Berthet
 
 

 
Krem Aktürkoglu lors de Galatasaray-Barcelone (1-2), en huitième de finale retour de la Ligue Europa, le 17 mars. (G. Van Keulen/ANP Sport )
 

 
Rescapé du tremblement de terre qui a ravagé Izmit en 1999, l’ailier gauche Kerem Aktürkoglu est une des grandes promesses du football turc. Il espère battre ce jeudi le Portugal en barrages pour la Coupe du monde.
 
Izmit est détruite. Un tremblement de terre de magnitude 7,6 vient de frapper l’agglomération turque en ce mois d’août 1999. Dans les décombres, le maire s’affaire pour sauver des vies et notamment celle de son petit-fils de neuf mois. Il réussit à récupérer Kerem sain et sauf, pour le plus grand bonheur de toute la famille Aktürkoglu. Et celui de Galatasaray. Le club stambouliote s’est amouraché de cet ailier gauche miraculé signant ses exploits d’un coup de baguette magique en hommage à son surnom « Harry Potter », qui a lui aussi échappé au pire face à Voldemort.
 
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Le droitier de 23 ans (1,73m) s’est révélé cette saison sous la direction de Fatih Terim. Le mythique entraîneur l’a longuement couvé et conseillé lorsqu’il a débarqué de la petite équipe d’Erzincanspor (D3), en septembre 2020. Il avait échappé jusque-là aux grandes équipes, une histoire qui rappelle celle de Franck Ribéry.

« Beaucoup de fans de Galatasaray le comparent à lui, raconte le journaliste Volkan Agir. Ils ont vécu un accident lorsqu’ils étaient enfants, ont une carrière similaire, qui a commencé tout en bas de l’échelle avant d’exploser ici. Il me rappelle aussi Ludovic Giuly dans sa façon de jouer. »

Xavi admiratif

L’OM, que la fantasque presse turque dit très intéressé, a pu juger le phénomène de près. Il a même été impliqué sur deux des quatre buts marqués par Galatasaray en Ligue Europa, le 25 novembre (4-2). Le Barça, qui l’a affronté deux fois ce mois-ci en 8es de finale de la compétition, avait « échafaudé un plan pour le museler Â», selon Xavi. « C’est le meilleur de son équipe, il est excellent dans le duel offensif », avait admiré l’entraîneur catalan.

Cette saison, le joueur ambidextre et fan des roulettes présente de belles statistiques en plus des immenses différences créées balle au pied : quatorze buts, neuf passes en 44 titularisations, club et sélection confondus. De quoi rendre Galatasaray gourmand. Luis Campos, le nouveau conseiller du président, estime sa valeur à 25M€. Sans Coupe d’Europe la saison prochaine, le club sera peut-être obligé de le vendre. S’il qualifie la Turquie pour le Mondial 2022 en éliminant le Portugal en route (ce jeudi à 20h45), nul doute que les courtisans se feront pressants.

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