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Marianne, le 03/12/2022
Par Gaëlle Atlan-Akerman
À l’approche des élections législatives de 2023, Recep Tayyip Erdogan a proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile dans la fonction publique, les écoles et les universités. Ce texte prévoit aussi des dispositions anti-LGBT afin de « renforcer la protection de la famille ».
Anadolu Agency via AFP
Sur la partie orientale de la Méditerranée, les relations entre État et religion peuvent parfois s’avérer complexes. La Turquie a été le premier et le seul pays musulman à inscrire la laïcité dans sa Constitution. Le Liban se définit comme un « État civil » doté d’une structure confessionnelle. Enfin, Israël n’est pas un État religieux sans pour autant être laïque…
TURQUIE : UNE LAÏCITÉ SYNONYME DE NEUTRALITÉ OU D’AUTORITÉ ?
La Turquie a été le premier et le seul pays musulman à inscrire la laïcité dans sa Constitution, en 1924, ainsi que le seul à interdire le port du voile à l’école, à l’université, au Parlement et à l’armée. Cette laïcité proche de la vision française est, elle aussi, éprouvée depuis vingt ans. Les restrictions relatives au voile ont progressivement été levées, notamment dans l’armée, qui l’autorise dans ses rangs depuis 2017. À l’approche des élections législatives de 2023, Recep Tayyip Erdogan a proposé une loi pour garantir le droit de porter le voile dans la fonction publique, les écoles et les universités. Ce texte prévoit aussi des dispositions anti-LGBT afin de « renforcer la protection de la famille » : « Une famille forte veut dire une nation forte. […] Est-ce qu’il peut y avoir des LGBT dans une famille forte ? Non » a martelé le président turc. Avant d’ajouter : « En tant que représentants de la volonté du peuple, protégeons notre nation des attaques des courants déviants et pervers. »
La liberté religieuse va-t-elle s’imposer au détriment de la liberté de conscience ? La fin de cette époque interroge rétrospectivement la laïcité turque : était-elle une séparation entre la religion et l’État ou bien la mise sous tutelle de la religion par l’État ? Avant même les débats vifs sur le voile qui opposent conservateurs et laïques, le modèle du premier président de la République de Turquie, Mustafa Kemal Atatürk, montrait quelques limites quant à la neutralité de l’État. La création, dès 1924, d’une administration, le Diyanet, chargée du culte musulman le prouve. En gérant la construction, l’entretien des mosquées dans le pays comme à l’étranger et en nommant les imams, l’État turc s’est dès lors éloigné de la neutralité, principe constitutif de celui de la laïcité.
La gestion du culte musulman ne concerne que l’islam sunnite, qui ne reconnaît pas les autres courants. Ces derniers sont donc contraints de former eux-mêmes leurs religieux et de financer leurs lieux de culte. Les alévis constituent l’une de ces minorités. Avec 10 à 15 millions d’adeptes, selon les estimations, ils ne jouissent pas des mêmes droits. En 2010, l’un d’eux a demandé le retrait sur sa carte d’identité de la mention « islam » dans la rubrique « religion », et l’indication, à la place, d’« alévi ». Sa demande a été refusée par les juges, au motif que le terme « alévi », qui désigne un sous-groupe au sein de l’islam, ne pouvait être considéré comme une religion indépendante ou une branche de l’islam. En 2006, l’État turc avait déjà modifié ses cartes d’identité en accordant la possibilité aux citoyens de renseigner ou non leur religion. Une autre façon de déclarer son appartenance qui a valu à la Turquie une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme, cette mention n’étant pas compatible avec le devoir de neutralité et d’impartialité de l’État.
ISRAËL : L’IMPOSSIBILITÉ DE CHOISIR ENTRE DEUX MODÈLES DE SOCIÉTÉ ?
Israël n’est pas un État religieux sans pour autant être laïque. La religion y a une densité qui dépasse la notion de confession. Dans le cas israélien, la laïcité signifie qu’il n’y a pas d’obligations religieuses de la part de la société. Cependant, c’est une démocratie avec des partis politiques religieux. De ce fait, de nombreuses lois sont d’inspiration religieuse. À l’image de Grenoble et de ses piscines, Tel Aviv a ses plages compartimentées pour satisfaire les particularismes des uns et des autres : des plages pour les gays, les orthodoxes, etc. Chacun fait ce qu’il veut, selon le mantra contemporain, mais la société israélienne n’en demeure pas moins divisée.
En droit civil, le sujet qui agite encore la société israélienne est celui qui concerne l’absence de mariage civil. De nombreux Israéliens laïques décident ainsi de s’unir à Chypre. Car, sans mariage civil, seul le divorce religieux est permis, mais celui-ci est laissé au bon vouloir de l’époux. Lui seul peut délivrer le guet un document qui valide le divorce. En cas de refus de sa part, son épouse lui est liée religieusement. En 2014, dans le film le Procès de Viviane Amsalem, l’actrice Ronit Elkabetz avait magnifiquement incarné la situation de nombreuses femmes israéliennes. En 2019, pour faire avancer les choses, le grand rabbin ashkénaze d’Israël, David Lau, a pris une décision, aussi extrême qu’inédite, en bloquant l’inhumation d’une citoyenne israélo-américaine dont le fils refusait d’accorder le divorce à son épouse.
Autre sujet qui touche à l’intime : la mort. La loi juive impose l’inhumation des corps moins de vingt-quatre heures après le décès. Il est quasi impossible de déroger à cette règle. Certains proches, notamment de la diaspora, ne peuvent donc pas assister aux obsèques. En la matière, le processus de laïcisation du droit n’est pas à l’ordre du jour et représente encore un enjeu majeur.
LIBAN : LES COMPÉTENCES PLUS DÉCISIVES QUE LA COMMUNAUTÉ ?
Ni religieux ni laïque, le Liban se définit comme un « État civil », dont la structure confessionnelle induit une organisation politique et administrative fondée sur des quotas. Sur le plan politique, trois communautés monopolisent et se partagent le pouvoir : le président de la République est chrétien maronite, le Premier ministre est musulman sunnite et le président du Parlement est musulman chiite. Cette répartition est un gage de pouvoirs et de droits pour les membres des… 18 communautés religieuses établies. Sur le plan administratif, la situation a cependant évolué depuis les années 1990 : les postes sont désormais pourvus sur la base des compétences et plus seulement sur l’appartenance communautaire.
Mais c’est en matière de droits civils que les progrès sont les plus importants. Jusqu’en 2009, l’absence d’appartenance à une religion était interdite. Les enfants récupérant automatiquement la religion du père, ceux des mères célibataires étaient inexistants sur le plan légal. Déclarer ou non sa religion devient alors un choix. Les citoyens avec ou sans religion sont-ils pour autant égaux en droits ? Le chemin est long mais la route semble tracée. L’autorisation, en 2012, du mariage civil le prouve.
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