Depuis le début de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, en représailles aux massacres du 7 octobre 2023 perpétrés par le Hamas, Ankara tentait de se positionner comme intermédiaire dans les négociations, mettant en avant sa proximité avec le mouvement islamiste. Les offres turques ont été rejetées par l’administration Biden, mais l’arrivée de Donald Trump, dont la proximité avec Erdogan est connue, a changé la donne.
La rencontre, fin septembre à New York, entre le président américain et son homologue turc, l’islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan, a été déterminante, rapporte le média en ligne spécialisé sur la région Al-Monitor. De plus en plus isolé sur la scène internationale et sous la pression de Donald Trump, Israël a finalement dû accepter de confier un rôle central à la Turquie, en dépit de ses réticences dues au soutien d’Ankara au Hamas, souligne le média. Le nouveau rôle endossé par le président turc présente le double avantage de renforcer sa stature à l’international, mais aussi sur la scène politique intérieure, estime le média.
Ancien conseiller et porte-parole du président, désormais chef des services secrets, Ibrahim Kalin a été envoyé pour convaincre les dirigeants du Hamas d’accepter le plan de paix proposé par Donald Trump. L’influence de la Turquie, qui accueille certains dirigeants du Hamas et une partie de son réseau de financement, a contraint l’organisation islamiste palestinienne à accepter un plan qu’elle refusait de prime abord, souligne The Wall Street Journal.
“Grâce à Erdogan”
“Et dire que l’opposition avait osé critiquer sa politique, alors que c’est finalement grâce à Erdogan que ce plan voit le jour”, s’exclame une éditorialiste du quotidien progouvernemental Türkiye. Celui-ci souligne également que le leader turc s’est opposé à la présence du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, au sommet de Charm El-Cheikh, en Égypte, qui a réuni une vingtaine de chefs d’État lundi 13 octobre. À cette occasion, Donald Trump a publiquement enchaîné les félicitations à l’endroit de son homologue turc : “C’est un dirigeant extraordinaire, un vieil ami, un des hommes les plus puissants du monde et il a toujours été là pour moi”, a-t-il ainsi déclaré.
Autre quotidien progouvernemental, Sabah rappelle que le cessez-le-feu est encore fragile, mais que, s’il était respecté, la Turquie pourrait participer à la force internationale de stabilisation qui devra veiller au respect des termes de l’accord – lesquels incluent un retrait partiel des forces israéliennes de l’enclave puis le désarmement du Hamas.