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Le Monde, le 04/03/2021
TRIBUNE
Adrian Zenz
Anthropologue et sinologue
La région du Xinjiang, où Pékin réprime cette communauté turcophone, est utilisée comme un laboratoire de l’Etat policier du XXIe siècle avec la collaboration de l’entreprise chinoise de télécommunication, dénonce l’anthropologue et sinologue Adrian Zenz, dans une tribune au Monde
Pour avoir outrepassé les cent vingt secondes autorisées lors de son passage aux toilettes, Gulzira Auelhan reçoit des électrochocs à la tête. Oui, à la tête, car, selon ses gardiens, ces chocs laisseraient plus de traces sur d’autres parties de son corps. L’histoire horrifiante de Mme Auelhan ne remonte pas à la terrible époque de la Révolution culturelle mais date bien de 2018, il y a à peine trois ans. Gulzira est une femme kazakhe du Xinjiang, cette région du nord-ouest de la Chine où près d’1,8 millions de personnes de minorités turcophones et à majorité musulmanes (principalement des Ouïgours) sont internées dans des camps de rééducation.
Le Xinjiang est le laboratoire sans précédent de la répression chinoise. Cette expérimentation à grande échelle est, entre autres, rendue possible par Huawei.
Par deux fois, l’entreprise de télécommunication a nié et démenti toute collaboration et participation à la répression du Xinjiang. La première fois, John Suffolk, responsable mondial de la cybersécurité et de la protection de la vie privée chez Huawei, expliquait que l’entreprise n’entretenait que des relations commerciales et que les autorités de sécurité de l’Etat chinois n’étaient pas des clients directs. La seconde, le vice-président de Huawei au Canada déclarait : « Nous vendons notre technologie au monde entier. Nous n’avons pas connaissance de l’usage de nos clients. »
Les preuves sont pourtant indéniables : à deux reprises donc, Huawei a ouvertement menti. De nouveaux documents permettent d’en attester.
Des villes entières sous surveillance
En 2014, le président Xi Jinping a proclamé une « guerre contre le terrorisme » dans le Xinjiang. La même année a débuté la mise en place d’un état de surveillance numérique généralisée, dans laquelle Huawei a joué un rôle crucial. Et l’entreprise a reçu une récompense bien particulière de la part du chef du ministère de la sécurité publique du Xinjiang : la fourniture des systèmes de surveillance de villes entières lui était confiée. Déjà , à l’époque, toutes les données des réseaux urbains de caméras de surveillance pouvaient être stockées dans le cloud grâce aux technologies de Huawei.
Parmi ces villes sous surveillance figurait déjà Kashgar, berceau de la culture ouïgoure où plus de 90 % des habitants sont issus de ce peuple turcophone. En août 2017, au point culminant de la campagne d’internement des ces musulmans chinois, un représentant du gouvernement de la ville décrivait la collaboration des autorités avec Huawei comme « très étroite ». Une coopération qui s’étend à plusieurs domaines et sous la forme, entre autres, d’un partenariat avec les forces de police. Un ancien ingénieur de Huawei revendique souvent dans son CV son rôle, au nom de l’entreprise, entre juillet 2017 et septembre 2018, dans un « projet de vidéosurveillance policière ».
Une brochure de Huawei publiée en novembre 2017 constitue une preuve particulièrement accablante de la commercialisation par l’entreprise de produits spécifiquement consacrés aux forces de police. Au fil d’une liste d’exemples concrets d’utilisation de ses technologies, Huawei met en évidence la modernité du système de surveillance de la ville de Kashgar, dont l’utilisation « garantie l’unité des groupes ethniques ». La particularité des systèmes de surveillance de Kashgar se matérialise dans leur capacité à exploiter, pour « la lutte antiterroriste », des volumes importants de données issues d’appareils vidéo mobiles. Ils permettent également aux centres de commande de police d’éditer et de visualiser les données de surveillance, à l’aide de l’intelligence artificielle.
Accord avec les autorités du Xinjiang
Ce système était donc prêt à utilisation dès 2017, année où la campagne d’internement de masse était inaugurée dans le Xinjiang. Il y a donc une très forte probabilité pour que la technologie de Huawei ait été directement mise au service de l’identification des personnes ouïgoures et contribua ensuite à leur internement.
Mais Huawei ne se contente pas d’installer des solutions de sécurité et de surveillance dans le Xinjiang. Cette région est un laboratoire expérimental pour l’Etat policier du XXIe siècle auquel Huawei collabore étroitement. Afin de permettre ce saut d’innovation dans le domaine de la sécurité intérieure, le gouvernement du Xinjiang a sollicité Huawei dans le cadre d’un programme de coopération de recherche.
En mai 2018, alors que de nombreux camps de détention se sont considérablement élargis lors d’une deuxième vague d’arrestations, Huawei a signé un « accord de coopération stratégique » avec le ministère de la sécurité publique du Xinjiang. Cette initiative a été saluée dans un communiqué de presse du gouvernement comme « une part importante de la stratégie de sécurité intérieure du plan quinquennal (2015 à 2020) » de la région.
Cheval de Troie
Fan Lixin, directeur adjoint du ministère et signataire du contrat, a décrit Huawei comme un « leader mondial dans des domaines tels que le big data ou le cloud computing ». Cette collaboration a permis la création d’un laboratoire de recherche qui développe, conjointement avec les autorités policières, des technologies pour la sécurité intérieure du Xinjiang. Le laboratoire est présenté comme un élément d’un « parc industriel pour les systèmes de sécurité intelligents ».
Puis, en décembre 2018, Huawei a signé un accord de coopération sur la « stratégie de numérisation complète » avec les autorités de sécurité publique d’Urumqi, capitale de la région. Il s’agissait de développer le cloud computing vidéo, des big data et l’intelligence artificielle appliquée à la sécurité publique. Domaines qui jouent un rôle central dans la surveillance ciblée et l’internement des minorités.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi 2020, l’année où Huawei a mis un genou à terre
Il est donc évident que Huawei est une arme stratégique de l’Etat chinois pour réprimer les Ouïgours, et probablement un cheval de Troie majeur menaçant la sécurité des télécommunications ailleurs dans le monde. Doit-on le laisser agir en toute impunité ?
A l’heure où certaines stars, comme le footballeur Antoine Griezmann, se sont désengagées de leurs contrats publicitaires avec Huawei et où de plus en plus de gouvernements prennent position contre les crimes contre l’humanité commis dans le Xinjiang, il est urgent de s’interroger sur nos relations avec cette entreprise.
Adrian Zenz est anthropologue, sinologue et chercheur à la Fondation commémorative des victimes du communisme à Washington.
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