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Le Monde, le 29/10/2025
Par Nicolas Bourcier (Istanbul, correspondant)
Plusieurs rapports ont mis en lumière le décrochage vertigineux de l’enseignement supérieur turc et, en corollaire, celui de toute une génération, un tiers des 18-24 ans n’étant ni employés, ni scolarisés, ni en formation.
Lorsque Recep Tayyip Erdogan a annoncé début octobre, à Ankara, au cours de la cérémonie d’ouverture de l’année académique, qu’une réforme visant à « simplifier les programmes universitaires » allait être mise en place en réduisant « de quatre à trois années la durée des études pour obtenir un diplôme », les observateurs ont réagi avec une relative perplexité. Lorsque le président turc a souligné que l’apprentissage serait dorénavant davantage axé sur « la pratique et la recherche », le milieu enseignant s’est demandé si le chef de l’Etat allait détailler les filières académiques concernées. En vain. Quand il a enfin assuré que « grâce à ces réformes, le système d’enseignement supérieur turc sera à la fois plus performant et mieux aligné sur les normes internationales », chercheurs, scientifiques et étudiants se sont simplement tus.
Il faut dire que les dernières enquêtes incitent à un certain scepticisme. En quelques semaines, plusieurs rapports ont mis en lumière le décrochage vertigineux de l’enseignement supérieur turc et, en corollaire, celui de toute une génération de jeunes. Coup sur coup, une série d’études statistiques d’Eurostat puis le rapport annuel sur l’éducation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont venus dresser un tableau calamiteux : sous la forme d’une compilation implacable de données brutes issues d’une quarantaine de pays, ce dernier document fait apparaître à quel point la Turquie risque, sans véritable changement de cap, de perdre tout un pan de sa jeunesse.
42 % de jeunes femmes hors de tout circuit
Le rapport révèle que 32 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans en Turquie ne sont ni employés, ni scolarisés, ni en formation, soit un taux qui place le pays juste derrière l’Afrique du Sud, et correspond à plus du double de la moyenne observée parmi les membres de l’OCDE. L’écart entre les hommes et les femmes y est patent, avec 42 % de jeunes femmes hors de tout circuit.
La Turquie se classe également dernière parmi les 33 pays d’Europe, selon les données d’Eurostat, en matière d’emploi des jeunes diplômés universitaires, avec seulement 63,5 % d’entre eux ayant un travail. Encore plus frappant, la Turquie est le seul pays où le taux de chômage des diplômés universitaires dépasse le taux de chômage général. Une anomalie statistique que le Tedmem, un centre de recherche affilié à l’association turque à but non lucratif Turkish Education Association (TED), explique, en partie, par les déséquilibres structurels entre les systèmes éducatif et économique du pays. En cause, l’expansion rapide ces dernières années de l’enseignement supérieur sans que la qualité de la diffusion du savoir soit améliorée, ce qui a entraîné un décalage entre les compétences des diplômés et les besoins du marché du travail. Décalage encore plus flagrant en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, où le taux de diplômés en Turquie est relativement faible.
A cela s’ajoute le fait que les dépenses publiques consacrées à l’éducation ont diminué, la part du budget national allouée passant après 2018 de 12,9 % à un peu plus de 10 % ces dernières années. Le développement des établissements reste principalement le fait d’investissements privés ou semi-privés. Par élève, la Turquie dépense 3 473 euros dans l’enseignement primaire et secondaire et 9 324 euros dans le supérieur, contre des moyennes dans l’OCDE à 11 652 euros et 18 471 euros.
Enfin, le salaire des enseignants, déjà parmi les plus bas, manque de progressivité. Les professeurs chevronnés ne gagnent que 29 % de plus que les nouveaux embauchés, alors que dans la plupart des pays de l’OCDE, le différentiel avoisine les 60 %.
Plus de 1 million d’enfants sur le marché du travail
A cette succession de données cliniques, s’est ajoutée ces derniers jours une histoire tragique. Celle de Mustafa Eti, 16 ans, décédé sur son lieu de travail, une briqueterie à Tekirdag, à l’ouest d’Istanbul, en pleine nuit. Le jeune homme avait allumé un bidon pour se réchauffer. Sa mort, survenue le 21 octobre et révélée par le site d’information indépendant Bianet, a rappelé l’extrême précarité en Turquie des enfants travailleurs. Soixante-huit d’entre eux ont perdu la vie en 2025, selon le réseau de surveillance en santé et sécurité au travail ISIG.
La plateforme, dans son rapport annuel, avait rappelé que le nombre d’enfants de 15 à 17 ans sur le marché du travail était passé de 16,2 % en 2020 à 24,9 % en 2024, selon les propres données de TurkStat, l’Insee turc. Soit près de 1 million d’enfants travailleurs. Et même bien plus si l’on y ajoute les 504 000 enfants ayant rejoint le marché du travail dans le cadre des centres de formation professionnelle (Mesem), mais aussi ceux travaillant sans être déclarés ou encore ceux qui ont moins de 15 ans.
Dans ses vœux, le président Erdogan précisait bien qu’« une université doit être à l’avant-garde de la société ». Et puis ceci : « Elle doit guider et développer des solutions aux problèmes actuels. Dans le cas contraire, elle ne remplit pas sa mission première. »
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