Le président turc Recep Tayyip Erdogan a porté plainte vendredi contre le maire d’Istanbul, issu de l’opposition, pour des propos calomnieux qu’il aurait tenus la veille lors d’un rassemblement de protestation, ont rapporté des médias turcs.
Dans sa plainte, M. Erdogan accuse Ekrem Imamoglu d’avoir proféré des « accusations infondées et des calomnies » à son encontre, portant atteinte à sa réputation et incitant à la haine, et réclame des dommages et intérêts d’un million de lires turques (environ 27.000 euros), a indiqué l’agence de presse gouvernementale Anadolu.
M. Imamoglu, figure clé du CHP, premier parti de l’opposition turque, a participé jeudi soir à un rassemblement pour dénoncer l’arrestation et le remplacement d’un élu d’arrondissement d’Istanbul accusé de terrorisme.
Il n’était pas possible d’établir dans l’immédiat quels propos ont fait l’objet d’une plainte de la part de M. Erdogan, mais les documents du tribunal cités par Anadolu indiquent que M. Imamoglu « a agi avec la volonté d’humilier le président en public ».
Ekrem Imamoglu, élu maire d’Istanbul en 2019 en mettant fin à 25 années de domination de M. Erdogan et de son parti sur la mégapole turque, est souvent présenté comme le plus grand rival politique de M. Erdogan et il est attendu qu’il se présente à l’élection présidentielle de 2028.
Il y a deux ans, un tribunal l’a condamné à plus de deux ans et demi de prison et à une interdiction de vie politique pour avoir qualifié d’ »idiots » ceux qui avaient invalidé une première élection à la mairie d’Istanbul, trois mois plus tôt en 2019.
M. Imamoglu, qui a fait appel de cette décision, a conservé ses fonctions de maire.





