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Le Figaro, le 03/02/2022
Par Anne Andlauer
À Istanbul
DÉCRYPTAGE – Le président turc, en visite en Ukraine ce jeudi, veut se poser en médiateur entre ses deux partenaires stratégiques pour éviter l’éclatement d’un conflit, qui l’obligerait à sortir de l’ambiguïté pour clarifier son jeu.
Sa proposition tient toujours. Depuis plus de deux mois, Recep Tayyip Erdogan offre ses bons offices à Moscou et à Kiev. «Notre souhait est de réunir au plus vite messieurs Poutine et Zelensky pour qu’ils discutent en face-à-face», espérait le président turc le 20 janvier dernier, conviant ses homologues à un sommet dans son pays. «Nous pouvons être un médiateur pour la paix», insistait-il le lendemain. L’invitation, réitérée depuis, révèle l’inquiétude de la Turquie face au risque d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux voisins du pourtour de la mer Noire avec lesquels elle a noué des relations privilégiées.
Ce jeudi à Kiev, le président turc et son homologue Volodymyr Zelensky discuteront notamment du florissant partenariat entre leurs industries de défense. Des moteurs ukrainiens équipent déjà des appareils turcs, dont le tout nouveau drone armé Bayraktar Akinci, vitrine du savoir-faire acquis par Ankara dans ce secteur de pointe. Les deux pays ont lancé en décembre la production commune de Bayraktar TB-2, grand succès à l’export des drones «made in Turkey». Les forces armées ukrainiennes comptent dans leur inventaire une douzaine de TB-2 et Kiev en demande plus, lorgnant même sur les Akinci. Car les drones turcs ont fait leurs preuves: l’Ukraine s’en est servi au moins une fois en octobre 2021, pour frapper les séparatistes prorusses dans le Donbass. Vladimir Poutine n’a pas apprécié et a reproché à son «ami» Recep Tayyip Erdogan d’impliquer la Turquie dans la «politique destructrice» du gouvernement ukrainien.
Entre Ankara et Moscou, des intérêts communs
Piques diplomatiques et pics de tension mis à part, les relations russo-turques ont connu elles aussi un rapprochement inédit. Recep Tayyip Erdogan estimait même le mois dernier qu’elles étaient «apaisées comme jamais à travers l’histoire». Depuis 2016, en dépit d’une méfiance et de rivalités anciennes, Ankara et Moscou sont parvenus à façonner une relation fonctionnelle, basée sur des intérêts communs et l’entente personnelle entre leurs dirigeants. Vladimir Poutine a réussi un coup de maître en livrant à la Turquie, pourtant membre de l’Otan depuis soixante-dix ans, un système de défense antiaérienne (les S-400). Les États-Unis ont sanctionné Ankara pour cet achat, qui a aussi ouvert un débat sur sa place au sein de l’Alliance atlantique (un débat que rejettent les autorités turques). Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine ont pris l’habitude, au fil des ans et des conflits dans lesquels leurs pays s’impliquent (Syrie, Haut-Karabakh…), de négocier des compromis. Le président russe est attendu en Turquie pour parler de l’Ukraine dès que son agenda le permettra.
Ankara tente de maintenir un équilibre entre Kiev et Moscou, entre l’Occident et la Russie. Entre, d’un côté, ses engagements vis-à-vis de l’Otan et, de l’autre, ses intérêts réels à coopérer avec la Russie. Recep Tayyip Erdogan demande à Moscou de renoncer à ses exigences «unilatérales» vis-à-vis de l’Otan et estime qu’une invasion de l’Ukraine (dont il soutient l’adhésion à l’alliance occidentale) «ne serait pas rationnelle». Toutefois, dans le même temps, il appelle l’Otan à «écouter la Russie» pour «apaiser ses inquiétudes» et refuse de se joindre aux appels aux sanctions. Il avait déjà refusé de mettre en œuvre les sanctions américaines et européennes après l’annexion de la Crimée en 2014, tout en ne se privant pas de la condamner fermement. «Qu’a fait la Russie en Ukraine? Elle a écrasé la Crimée», terre des Tatars turcophones, fustigeait-il encore le 18 janvier dernier. Cette nouvelle crise au sujet de l’Ukraine est un défi pour Ankara, qui tente de ménager les uns et les autres, ses intérêts de part et d’autre, sans avoir à choisir un camp. Mais c’est un équilibre fragile et risqué, qu’un conflit rendrait intenable.
«Choisir entre la Russie et l’Ukraine»
La Turquie plaide pour le dialogue «car elle serait l’un des pays les plus affectés par une escalade militaire entre l’Ukraine et la Russie. Elle souhaite maintenir à la fois sa coopération régionale avec la Russie et ses relations approfondies avec l’Ukraine», analyse Sinan Ülgen, directeur du centre d’études économiques et de politique étrangère (Edam) à Istanbul. Cet ancien diplomate souligne que la Turquie «ne veut pas être forcée à choisir entre ses deux partenaires». Or, en cas de confrontation, «il n’y aura pas de zone grise ou neutre possible. La Turquie sera sous pression de l’Otan pour adopter des sanctions contre la Russie. Elle sera aussi contrainte de choisir entre la Russie et l’Ukraine: soit elle cesse ses ventes de drones à l’Ukraine et sera considérée comme un soutien de la Russie ; soit elle continue ses ventes et sera perçue par la Russie comme soutenant l’Ukraine».
Une invasion de l’Ukraine bouleverserait les équilibres géopolitiques dans la région de la mer Noire en faveur de la Russie, alors que la Turquie se satisfait du statu quo
Serhat Güvenç, professeur de relations internationales à l’université Kadir Has
Recep Tayyip Erdogan ne veut pas affronter ce dilemme, qui aurait pour son pays des conséquences économiques. Il ne veut pas se mettre à dos le chef de l’État russe, dont dépend le sort des forces turques déployées par milliers dans le nord de la Syrie et des millions de civils d’Idleb qu’une offensive russo-syrienne précipiterait vers la frontière turque. «De manière encore plus stratégique, une invasion de l’Ukraine bouleverserait les équilibres géopolitiques dans la région de la mer Noire en faveur de la Russie, alors que la Turquie se satisfait du statu quo. Cela forcerait la Turquie à faire un choix stratégique entre l’Occident et la Russie, à prendre des décisions qu’elle n’a pas envie de prendre. Elle aurait par exemple plus de mal à résister aux demandes de l’Otan et des États-Unis pour augmenter leur présence militaire en mer Noire», complète Serhat Güvenç, professeur de relations internationales à l’université Kadir Has.
Précisément parce qu’elle est bien plus qu’une affaire bilatérale entre Kiev et Moscou, la crise ukrainienne met la politique étrangère turque face à ses limites et ses contradictions. «En dépit de sa rhétorique visant à promouvoir une politique indépendante, le fait est que la Turquie est membre d’une alliance, membre de l’Otan, donc contrainte par sa position géopolitique, résume Sinan Ülgen. Ses velléités d’adopter une politique équilibrée et tout à fait indépendante n’étaient pas réalistes.»
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