Entrée dans l’Otan : la Turquie remercie la Suède mais attend d’autres mesures

Sud-Ouest avec AFP, le 22/12/2022
 

Mevlüt Cavusoglu et Tobias Billstrom, ce jeudi à Ankara. © Crédit photo : ADEM ALTAN/AFP

 
La Turquie bloque depuis mai l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Alliance atlantique, en exigeant notamment que les deux pays procèdent à des extraditions d’opposants 
 
Des « mesures positives Â» ont été prises par Stockholm, mais la Turquie réclame « d’autres pas importants Â» pour lever ses objections à l’entrée de la Suède dans l’Otan, a indiqué jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu. « Nous n’ignorons pas les mesures positives qui ont été prises, mais il reste des pas importants à effectuer Â» a déclaré le ministre turc qui recevait son homologue suédois, Tobias Billström, à Ankara.

La Turquie bloque depuis mai l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Alliance atlantique, en exigeant notamment que les deux pays procèdent à des extraditions d’opposants qu’elle considère comme des « terroristes Â». Or la visite de Tobias Billström, quoique prévue de longue date selon ses services, intervient quelques jours après le refus de la Cour Suprême suédoise d’extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé par le président Recep Tayyip Erdogan. Décision qualifiée de « très négative Â» cette semaine par Mevlüt Cavusoglu.

« La Suède tient ses promesses Â»

Pour ce dernier, « le nouveau gouvernement suédois est plus déterminé à satisfaire les demandes turques Â» et se montre « plus sincère Â» que le précédent dans l’application du mémorandum d’accord signé en juin pour lever les obstacles à l’élargissement de l’Otan. Mais outre la question des extraditions, Mevlüt Cavusoglu a regretté les restrictions qui demeurent aux exportations suédoises d’équipements de type militaire.

« Nos entreprises de défense n’ont toujours pas obtenu de feu vert à leurs demandes d’importer certains produits Â» a-t-il relevé – il s’agit notamment de certaines pièces de moteurs fabriquées en Suède. De son côté, Tobias Billströlm a voulu rassurer le ministre turc : « Mon message à Mevlüt Cavusoglu et au peuple turc est clair : la Suède tient ses promesses et les prend au sérieux Â». Mais il a fait valoir que « la Suède a un système judiciaire indépendant Â». « Depuis la signature du mémorandum, la Suède a fait de notre coopération la priorité Â» a-t-il insisté.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara considère comme un mouvement terroriste, « n’est peut-être pas une menace pour (nous) mais en est une pour la Turquie et nous prenons ceci très au sérieux Â» a assuré Tobias Billström. Il a fait ainsi valoir que « les amendements à la constitution vont criminaliser le soutien aux activités terroristes Â» : « Nous faisons notre part pour appliquer les termes du mémorandum Â», a-t-il insisté. Tobias Billström devait poursuivre sa visite par une visite au Parlement, dominé par le parti AKP du chef de l’État, dont il devait rencontrer le président.

Seuls les parlements turc et hongrois n’ont pas ratifié l’entrée des deux pays nord l’Otan. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, élu d’un gouvernement conservateur, avait effectué l’un de ses tout premiers déplacements internationaux à Ankara, début novembre, pour tenter de lever le véto turc.

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