Un «coup d’Etat politique», pour la direction du CHP, pour qui cette manœuvre judiciaire était téléguidée par le pouvoir d’Ankara. Mais le tribunal a finalement rejeté la demande, déclarant la plainte non fondée. L’équipe dirigeante du CHP s’était d’ailleurs efforcée de fragiliser l’argumentaire des plaignants en organisant un Congrès extraordinaire en septembre, qui a réélu Ozgür Ozel à sa tête.
Sérieux rival à Erdogan
Comment expliquer cette retenue de la justice turque, pourtant totalement inféodée au pouvoir politique ? «Les conséquences politiques d’un jugement [favorable aux plaignants] auraient peut-être été trop coûteuses pour le régime turc, à un moment où le mécontentement au sein même du régime est loin d’être négligeable», analyse Sinem Adar, du Centre d’études turques appliquées à l’Institut allemand des affaires internationales et de la sécurité, sur le réseau Bluesky. «Ankara semble avoir décidé de limiter son offensive contre le CHP au seul Ekrem Imamoglu», le maire d’Istanbul emprisonné depuis mars.
«Organisation criminelle»
Le parquet affirme que les suspects auraient, lors des élections municipales d’Istanbul de 2019, collaboré avec des services de renseignement étrangers, en partageant avec eux des données électorales et des profils d’électeurs illégalement obtenus sur une application mobile de la municipalité d’Istanbul, afin de définir la stratégie politique du CHP durant la campagne. La justice accuse également Ekrem Imamoglu d’avoir créé «une organisation criminelle».





