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Le Monde, le 30/04/2020
LETTRE D’ISTANBUL
Par Marie Jégo
Le chef mafieux Alaattin Çakici, proche des services secrets turcs, a été libéré après seize ans de détention. Journalistes et militants des droits de l’homme sont exclus de l’amnistie visant à désengorger les prisons durant la pandémie.
Bénéficiaire de l’amnistie votée par le Parlement turc pour désengorger les prisons en cette période de pandémie, le chef mafieux Alaattin Çakici a été parmi les premiers prisonniers libérés. Il est sorti jeudi 16 avril de la centrale de Sincan à Ankara, après seize ans passés en détention pour meurtres commandités – dont celui de son ex-femme –, attaque à main armée, blanchiment d’argent etc.
Les chaînes de télévision du pays ont diffusé les images de son convoi en train de franchir les portes de la prison. Le moment était attendu avec impatience par les cercles nationalistes, qui ne ménagent pas leur soutien au parrain. Car non content d’être un gangster chevronné qui a fait fortune grâce au jeu et au trafic de drogue, l’homme est en effet une égérie du Parti d’action nationaliste (MHP), devenu aujourd’hui le principal partenaire des islamo-conservateurs au pouvoir.
« Un patriote »
L’amnistie était en quelque sorte taillée spécialement pour lui. Sa libération était réclamée de longue date par Devlet Bahçeli, le chef du MHP, assidu à plaider sa cause auprès du président Recep Tayyip Erdogan. Le leader nationaliste n’a eu de cesse de vanter les qualités de son fidèle ami, un « homme courageux et intrépide », un « patriote » ayant rendu de nombreux services à la cause.
A peine sorti de prison, Alaattin Çakici, 67 ans, bien que physiquement affaibli par sa détention, a rapidement retrouvé sa faconde. Une guerre des mots s’est alors engagée avec Sedat Peker, un autre chef mafieux, à qui il a promis de « faire porter une jupe », ce qui, dans le jargon du milieu, est un grand moment d’humiliation.
D’aucuns ont cru y voir l’amorce d’un conflit naissant entre gangs. « La Turquie est revenue aux années 1990 », a résumé l’ancien premier ministre Ahmet Davutoglu, qui fut un allié du président Erdogan, avant de devenir son plus fervent adversaire politique.
L’allusion renvoie indirectement à la toute-puissance de l’« Etat profond », un pacte occulte passé entre la mafia, les services de sécurité et des responsables politiques de droite, qui a marqué la vie politique du pays pendant vingt ans, de 1980 à 2000, avec son cortège de scandales et d’assassinats extrajudiciaires.
Homme de main des services
Embourbés dans la sale guerre au Kurdistan, où des escadrons de la mort, des groupuscules islamistes sanguinaires et des policiers de mèche avec la pègre faisaient régner la terreur, les gouvernements successifs ont ouvertement flirté avec les criminels.
Rien n’illustre mieux cette période trouble que la biographie d’Alaattin Çakici. Homme de main des services, il aurait joué les tueurs à gages pour leur compte, visant les gauchistes et les groupes pro-kurdes, y compris au Liban et en Europe. Le fait a été reconnu par Yavuz Ataç, l’ancien chef des opérations du MIT (services secrets turcs) à l’étranger, qui s’est fendu d’une visite à son protégé à la prison de Sincan le 31 mai 2019.
Il y a aussi cette arrestation en Autriche en 2004. Çakici est alors trouvé en possession d’un vrai faux passeport délivré par le MIT. Il assure aux policiers venus l’arrêter qu’il est en mission pour le compte de l’Etat. Lors d’une arrestation précédente, dans un palace niçois en 1998, il avait un passeport diplomatique. A l’époque, le gouvernement turc réclamait son extradition à cause de son implication dans un scandale politique ayant sali Mesut Yilmaz, alors premier ministre.
L’extrême droite turque a toujours eu le bras long parmi les services, la police, les forces spéciales, l’administration et la pègre. De ces réseaux elle tirait sa force jusqu’à ce que son influence s’érode avec l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur).
Son retour en grâce a eu lieu en 2015 quand le président Erdogan, changeant d’orientation politique, a conclu une alliance avec Devlet Bahçeli. Leur attelage est solide. Plus que jamais, les deux leaders ont besoin l’un de l’autre. En perte de popularité, M. Erdogan et l’AKP comptent sur le MHP pour faire le plein de voix aux élections. Et les ultranationalistes du MHP, crédités de 11 % des voix dans les sondages, ne seraient rien sans leur puissant allié.
Amnistie inique
Majoritaires au Parlement, les deux partis ont concocté ensemble la loi d’amnistie. C’est d’un commun accord qu’ils en ont exclu les journalistes, les blogueurs, les militants des droits de l’homme et les maires des localités kurdes, accusés de « terrorisme ». Il n’y a pas de pardon possible pour le mécène et homme d’affaires Osman Kavala, pour le leader kurde Selahattin Demirtaş et l’écrivain Ahmet Altan.
Au départ, le projet de loi initial envisageait même de libérer les violeurs, à condition qu’ils épousent leurs victimes. Cette proposition ayant provoqué une vague de mécontentement chez les députés de l’opposition et parmi les associations de femmes, elle a été retirée du texte final.
Au moment du vote, les députés du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), minoritaires, n’ont pas pu s’opposer à la loi mais, quelques jours plus tard, ils l’ont contestée en justice. Comme une large partie de la population, ils jugent inique l’exclusion des prisonniers politiques d’une amnistie qui concerne 90 000 détenus, soit un tiers de la population carcérale en Turquie.
Mais le régime, confronté en ce moment à de multiples défis, l’épidémie de Covid-19, l’aggravation de la crise financière, la baisse de la popularité du leader, se sent bien plus menacé par les prisonniers de conscience que par les criminels endurcis.
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