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Le Figaro avec AFP, le 14/09/2023
Par Delphine Minoui, Correspondante à Istanbul
Les joueuses de l’équipe turque de volley-ball sont la cible récurrente des alliés islamistes de Recep Tayyip Erdogan. Ici après leur victoire en final de l’EuroVolley féminin face à la Serbie le 3 septembre, à Bruxelles. JOHN THYS/AFP
REPORTAGE – Le régime donne des signes de durcissement notamment sur la question des libertés des femmes.
Bains de foule, selfies, danses improvisées… Cible récurrente des alliés islamistes du président turc, l’équipe féminine turque de volley-ball n’en finit pas de savourer son double triomphe du 3 septembre: face aux Serbes, vaincues lors des championnats européens, et face au déluge de critiques sur leurs tenues «impudiques» et sur l’homosexualité d’une de ses joueuses vedettes. «La victoire de nos héroïnes insuffle une bouffée d’air à toutes les femmes turques», s’enthousiasme le quotidien Cumhuriyet, photo des «Sultanes du filet» en shorts et débardeurs rouges à l’appui.
«Nous avions terriblement besoin d’une étincelle, d’un signe prouvant que nous continuons à coexister, et à résister!», avance Lale, activiste de 25 ans abonnée aux rassemblements du 8 mars, Journée internationale des femmes, systématiquement quadrillés par la police et engloutis sous des nuages de gaz lacrymogène. Appuyée au bar d’un café trottoir, la jeune Stambouliote ne cache pas ses craintes de voir le troisième mandat de l’islamo-nationaliste Recep Tayyip Erdogan, réélu le 28 mai dernier, faire de sa vie «un enfer»: «Ma meilleure amie est voilée, et moi, je porte un piercing au nombril. Entre nous, cela n’a jamais posé aucun problème. Le problème, ce sont les ultras qui tournent autour du président. Ils cherchent à nous séparer, comme ils cherchent à polariser la société en faisant de l’islam la référence déterminant le degré de décence, de moralité, voire de citoyenneté de chaque personne!»
Une radicalisation encore plus assumée
Dans la Turquie d’Erdogan, les crispations à l’encontre des femmes et des défenseurs de la laïcité ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs années, l’homme fort du pays répète à l’envi son penchant pour une «jeunesse pieuse» et un modèle familial valorisant la dimension reproductive de l’épouse, jugée «incomplète» sans enfants. Lui qui compara en 2016 l’avortement à «un crime contre l’humanité», tout en recommandant à ses concitoyennes d’avoir «au moins trois enfants», affirma à l’époque sans détour: «On nous parle de planning familial. Aucune famille musulmane ne peut avoir une telle approche. Nous suivons la voie indiquée par Dieu et notre cher Prophète.» Deux ans plus tôt, le vice-premier ministre Bülent Arinç (AKP) déclarait pour sa part qu’une femme se devait de «conserver une droiture» et de «ne pas rire fort en public». En 2021, la sortie de la convention d’Istanbul, traité international luttant contre la violence contre les femmes, ne fit que préoccuper encore plus avocats et défenseurs des droits humains – les mêmes qui, en leur temps, défendirent le droit des femmes à porter le voile à l’université, finalement autorisé en 2010, après son interdiction sous la junte militaire.
Le nouveau mandat d’Erdogan marque-t-il un tournant encore plus radical? La réélection en mai dernier de l’homme fort du pays pourrait, estiment les plus pessimistes, déboucher sur une radicalisation encore plus assumée. Outre le déchaînement d’insultes visant les joueuses de volley, plusieurs batteries de mesures ont récemment alerté les activistes, comme l’augmentation du nombre d’heures de cours dédiées à l’islam ou l’interdiction de consommer de l’alcool dans les parcs, renforcée par le gouverneur d’Istanbul. Si l’inquiétude est palpable, c’est aussi que le Parlement (élu à la mi-mai) laisse peu de place aux voix de l’opposition avec 49,1 % de sièges revenant à l’AKP, le parti au pouvoir, tandis que de nouveaux venus font leur entrée dans l’hémicycle: le Yeniden Rafah Partisi, dirigé par Fatih Erbakan, fils de Necmettin Erbakan, figure incontournable de l’islam politique turc, et mentor de Recep Tayyip Erdogan (qui dispose de 5 élus) ou encore le très contesté Hüda-Par (4 élus), connu pour être l’héritier, voire la vitrine politique, du sanglant et mystérieux groupe djihadiste dit Hizbullah, qui ensanglanta la Turquie dans les années 1990 et au début des années 2000.
«Un blanc-seing à la société»
Partout dans le pays, de nombreuses femmes craignent que ces deux mouvances islamistes ne poussent en faveur de nouvelles lois entamant encore plus leurs droits au nom d’une présupposée «protection de l’intégrité de la famille». «J’ose espérer que ce virage radical et cette stigmatisation permanente des femmes aux mœurs jugées trop libérales ne soit qu’une manœuvre politique temporaire de l’AKP pour consolider et élargir son électorat envue des élections municipales de 2024», souffle Lale, l’activiste. «Le problème, poursuit-elle, c’est que ce genre de posture politique donne un blanc-seing à la société. Je ne compte plus le nombre d’incidents où des citoyens s’en prennent ouvertement, dans la rue ou dans le bus, à des femmes en shorts ou décolletés.» L’espoir, pourtant, reste de mise, porté par des associations féministes qui refusent de se soumettre au climat imposé. Ce mercredi 13 septembre, leur pugnacité a payé. Après des mois de démêlés judiciaires, un tribunal d’Istanbul a abandonné les poursuites contre la plateforme féministe «Nous arrêterons les féminicides»,dont un procureur avait demandé la dissolution. «Nous sommes très heureuses, même si rien de tout ça n’aurait dû avoir lieu au départ. Nous continuerons la lutte pour défendre les droits des femmes», a promis Nursen Inal, un de ses représentantes, à la sortie du tribunal.
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