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Le Monde, le 28/05/2021
Par Marie JégoPublié
EN IMAGES >>>
Entre deux cours de religion, des jeunes filles en tenue islamique jouent à la marelle, chantent, échangent des confidences et font du manège. Des moments de détente bien néÂcessaires face à la lourde responsabilité qui leur incombe. Scolarisées loin de leurs familles dans des internats coraniques, ces jeunes Turques ont entrepris d’apprendre par cÅ“ur et de réciter les 6 236 versets en arabe du Coran, dont elles ambitionnent de devenir les « gardiennes » (hafiz). Agées de 8 à 17 ans, elles vont consacrer trois ou quatre années de leur vie pour atteindre cet objectif.
Répétition, mémorisation, psalÂmodies vont occuper l’essentiel de leurs journées, depuis 5 heures du matin, pour la première prière, jusqu’à 21 heures. « Un exercice qui demande discipline, dévotion et concenÂtration », explique Sabiha Çimen, qui a saisi les images des futures « gardiennes » du Coran Âpendant leurs loisirs. Les internats qu’elle a visités, dans cinq villes d’Anatolie, ne se laissent pas faciÂlement pénétrer par les phoÂtographes. Mais Sabiha Çimen, 35 ans, y a ses entrées.
Emotion lors de l’examen final
Les internats coraniques pour filles n’ont pas de secrets pour cette native d’Istanbul. « Quand j’avais 12 ans, j’ai étudié pendant trois ans dans une école coranique avec ma sœur jumelle, raconte-t-elle. C’est un cercle étroit, un milieu que je connais bien, car mes sœurs aînées aussi sont des hafiz. » En montrant « les moments de rêves et de hardiesse » de ces jeunes élèves, leur complicité, la photographe espère contribuer à mieux faire connaître la culture islamique,  « souvent mal comprise dans les pays occidentaux ».
« Comme le Coran est un guide de vie, la plupart des étudiants qui l’ont mémorisé se mettent ensuite à l’apprentissage de l’arabe pour en comprendre la signification. » Sabiha Çimen
Ce travail, reconnaît Sabiha Çimen, est un peu autobiographique. Une fois devenue photographe, après un passage à l’université Bilgi d’Istanbul où elle a étudié le commerce international et les finances, elle a voulu revenir à cette expérience qui l’a marquée. « A travers mes photographies, je me vois telle que j’étais alors. » Elle se souvient de l’émotion ressentie lors de l’examen final, quand les examinateurs demandent aux élèves de poursuivre la récitation d’un passage du Coran choisi au hasard. Un pur processus de mémorisation, l’étude du sens étant secondaire.
« Tout est fondé sur la répétition, il s’agit en premier lieu de sauver la parole, raconte la jeune femme. Le sens vient après d’autres années d’études. Comme le Coran est un guide de vie, la plupart des étudiants qui l’ont mémorisé se mettent ensuite à l’apprentissage de l’arabe pour en comprendre la signification. » Après son internat coranique, Sabiha Çimen est ainsi partie en Jordanie pour apprendre l’arabe.
Renforcer la piété de leurs enfants
Autodidacte, elle a consacré l’essentiel de sa recherche photographique aux écoles coraniques féminines et a obtenu le World Press Photo en 2020. Ces écoles ont essaimé ces vingt dernières années en Turquie à l’initiative du président, Recep Tayyip Erdogan, soucieux de voir émerger « une génération pieuse ». Lui-même a suivi l’essentiel de ses études dans une école d’imams et de prédicateurs. Ses parents voulaient faire de lui un hafiz.
« Il y a des tas de choses que l’on ne peut pas faire devant un hafiz, comme élever la voix, dire des grosÂsièretés, croiser les jambes. » Sabiha Çimen
Au pouvoir depuis dix-huit ans, le chef de l’Etat turc tente de plus en plus d’imposer sa révolution culturelle, à savoir un mode de vie pieux. Ce projet, loin d’être partagé par l’ensemble de la population, est fortement encouragé par le gouvernement. En 2002, l’année où les islamo-conservateurs sont arrivés au pouvoir, le pays comptait 3 699 écoles coraniques. En 2020, leur nombre s’élevait à 18 675. Selon la Direction aux affaires religieuses, environ 15 000 étudiants turcs sortent diplômés d’une école coranique chaque année.
Même quand ils sont installés en France ou en Allemagne, les parents des futurs hafiz valorisent ce cursus, jugé idéal pour renforcer la piété de leurs enfants et s’assurer du respect de la tradition. Par ailleurs, connaître le Coran par cÅ“ur confère une forme de sainteté, assortie d’un statut social. Car, une fois décroché, le titre de hafiz peut être accolé au nom, ce qui appelle le respect. « Il y a des tas de choses que l’on ne peut pas faire devant un hafiz, comme élever la voix, dire des grosÂsièretés, croiser les jambes », rappelle Sabiha Çimen. Sans compter tous les bienfaits Âpromis dans l’au-delà , avec accès garanti au paradis pour le récitant et pour dix autres personnes de son choix.
Hafız, de Sabiha Çimen, Red Hook Editions. A paraître cet automne.
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