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Le Monde, le 23/12/2021
Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
L’inflation a atteint plus de 21 % en novembre, soit sa plus forte progression depuis octobre 2018. Et ce alors que la monnaie n’a cessé de chuter, contraignant le président Recep Tayyip Erdogan à intervenir.
Les ménages ont du mal à joindre les deux bouts en Turquie, où, selon les statistiques officielles, l’inflation des prix à la consommation a atteint 21,31 % en novembre, soit sa plus forte progression en trois ans. Confrontés, pour la première fois depuis dix-neuf ans, à une érosion drastique de leur pouvoir d’achat, la plupart des foyers turcs tentent de faire face à la nouvelle réalité. Et ce, alors que la monnaie ne cesse de chuter, la livre turque ayant perdu 45 % face au dollar en novembre, du jamais-vu, contraignant le président, Recep Tayyip Erdogan, à intervenir. Lundi 20 décembre, le chef de l’Etat a pris de court les marchés et son opposition en décidant de lier la valeur de certains dépôts bancaires en livres au cours du dollar. La livre turque se redressait alors fortement lundi (+ 34 %), gagnait encore 3,5 %, mardi 21 décembre.
Dans cette crise, les ménages modestes sont les plus affectés. Chaque matin, de longues files d’attente se forment le long des kiosques municipaux, qui vendent le pain moins cher que dans les boulangeries et dans les magasins.
« Cela fait longtemps que je ne mange plus de viande », résume Abdullah, un père de famille qui patiente pour acheter huit pains à tarif réduit dans le quartier de Fatih, sur la rive européenne d’Istanbul. « Nourrir ma famille est devenu un vrai casse-tête », explique Ayse Yildirim, une mère au foyer rencontrée chez un vendeur de fruits et légumes dans le même quartier. Le salaire de son mari (3 600 livres turques, soit environ 236 euros), employé dans une société de transport maritime, ne suffit plus à faire bouillir la marmite pour le couple et ses deux enfants.
« On se serre la ceinture »
La chute de la livre turque favorise la hausse des prix en raison de l’augmentation du coût des importations (énergie, engrais, produits intermédiaires). « Les prix des produits alimentaires ont grimpé en flèche. Les tomates sont inabordables, tout comme la farine, l’huile, le sucre et les œufs. Sans parler du gaz et de l’électricité », déplore Ayse Yildirim, obligée de « jongler pour payer les factures ». « On se serre la ceinture, mais pour combien de temps encore ? », s’interroge-t-elle.
Indispensable à la préparation des plats classiques – pilaf (plat de blé ou de riz sauté), salades, soupes –, l’huile de tournesol a augmenté de 137,59 % cette année, selon les calculs du comité de planification de la municipalité d’Istanbul. Ses experts assurent que l’inflation des prix à la consommation est bien plus élevée que le chiffre annoncé par le gouvernement islamo-conservateur.
En dévoilant, lundi 6 décembre, les données compilées par le comité, Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, une figure du Parti républicain du peuple (CHP, opposition), a expliqué que le coût de la vie avait augmenté, en moyenne, de 50,18 % en 2020. L’opposition soupçonne l’Office national des statistiques (Tuïk), l’Insee turc, de sous-estimer le taux réel de l’inflation.
Pouvoir d’achat menacé
Les ménages modestes, mais aussi la classe moyenne que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président, Recep Tayyip Erdogan, se targue d’avoir fait émerger, sont les premiers touchés. Des millions de Turcs qui étaient parvenus à un meilleur niveau de vie grâce à l’essor économique des vingt dernières années voient aujourd’hui leur pouvoir d’achat menacé.
« Autrefois, je pouvais me payer deux voyages par an en Europe, mais c’est fini », Ozgür Günes, ingénieur informatique
Avec son salaire mensuel de 11 500 livres turques, Ozgür Günes, ingénieur informatique, suit, malgré tout, avec anxiété l’évolution du taux de change. « Autrefois, je pouvais me payer deux voyages par an en Europe, mais c’est fini », déplore ce quadragénaire célibataire, l’œil rivé sur le cours de la devise nationale.
Pour se protéger des aléas du taux de change, Ozgür Günes convertit chaque mois une partie de son salaire en dollars, l’autre en or. « J’ai un compte en dollars à ma banque qui achète aussi de l’or à ma demande », raconte l’ingénieur.
Devenus défiants face à la devise nationale, les ménages et les entreprises la boudent. A l’heure actuelle, plus de la moitié des dépôts bancaires sont en devises étrangères, principalement en dollars.
L’effondrement de la livre s’explique surtout par la politique monétaire peu orthodoxe menée par le président Erdogan, convaincu que, en maintenant les taux d’intérêt au plus bas, il stimule la production et les exportations. Pour la première fois, il est vrai, celles-ci devraient dépasser les 200 milliards de dollars (177 milliards d’euros) en 2021, de quoi satisfaire les entreprises exportatrices. En revanche, la population commence à manifester son mécontentement. La police a dispersé de petites manifestations, qui s’étaient formées à Istanbul et dans plusieurs autres villes turques, de groupes protestant contre la vie chère.
« Nouveau modèle économique » calqué sur celui de la Chine
Critiqué par l’opposition pour sa politique monétaire périlleuse, M. Erdogan se justifie en évoquant la mise en place d’un « nouveau modèle économique », calqué sur celui de la Chine. Axée sur la production et l’exportation de biens bon marché grâce à une main-d’œuvre bon marché, cette stratégie de croissance devrait porter ses fruits « dans six mois », a-t-il promis, le 3 décembre, à l’occasion d’une réunion de l’AKP.
Rien ne semble pouvoir entamer sa détermination à faire pression sur la banque centrale pour qu’elle continue à réduire le coût du crédit. A la mi-novembre, pour la troisième fois cette année, l’institution a baissé de 16 % à 15 % son principal taux directeur. De cette façon, M. Erdogan espère renouer avec la croissance et retrouver sa popularité perdue dans les sondages avant les élections (présidentielle et législatives) prévues pour juin 2023.
Sa mainmise sur l’économie est totale. Le 2 décembre, il a limogé Lütfi Elvan, le ministre du Trésor et des finances, un économiste chevronné, connu pour son manque d’adhésion aux théories présidentielles. Une vidéo circulait sur les réseaux sociaux dans laquelle on ne le voyait pas applaudir au discours du chef de l’Etat lors d’une réunion. Il a été remplacé par Nureddin Nebati, un homme d’affaires entré en politique à l’AKP et réputé favorable au « nouveau modèle économique ».
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