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Le Monde, le 26/06/2025
Par Nicolas Bourcier (Istanbul, correspondant)
LETTRE D’ISTANBUL
L’opacité du système judiciaire et les poursuites récurrentes contre les journalistes turcs les empêchent de rendre compte librement et régulièrement des procès dans le pays.
La chronique judiciaire en Turquie est un métier rare, un genre journalistique qui n’est pas sans risque et qui, contrairement à la France ou l’Italie, ne s’inscrit pas dans une longue tradition de presse indépendante et libre de ton. Le pays possède d’innombrables plumes talentueuses et enquêteurs courageux, mais pas de chroniqueurs réguliers des salles d’audience, restituant les petitesses et les misères des procès.
Plusieurs raisons à cela : l’opacité du système judiciaire (audiences parfois à huis clos, censure, recours immodéré aux témoins secrets), la forte judiciarisation du journalisme (poursuites pour diffamation, terrorisme, atteinte à l’Etat) et le manque de protection de la liberté de la presse, surtout depuis le coup d’Etat raté de 2016.
Pour mémoire, durant les purges qui ont suivi la tentative de putsch, près de 2 500 juges et procureurs ont été placés en détention et 1 600 avocats arrêtés. De quoi noircir ad nauseam les colonnes des journaux si les procès n’avaient pas été aussi expéditifs et contraires « aux règles universelles du droit, systématiquement détruites », comme l’écrit l’avocate Figen Çalikusu dans son Jugement du 15 juillet en 101 questions (non traduit, Zoe-Bellek, 2023). Cinq mois après le coup d’Etat, l’ONG Committee to Protect Journalists recensait 81 journalistes emprisonnés en Turquie, un record mondial. Ils étaient 166 en juin 2017.
« Pas un procès, mais une punition »
Qui pousse un jour la porte d’une salle d’audience dans un tribunal turc sait l’air particulier que l’on y hume, cette impression de froid qui tombe sur l’échine, d’opacité et de mécanique oppressive. Ces dernières années, on observe des juges qui parlent de moins en moins, des audiences repoussées à l’envi et des verdicts toujours plus sévères. Le public, assis sur les bancs, renvoie l’image d’une société gagnée par un profond sentiment d’impuissance. Plus des deux tiers des Turcs disent ne pas avoir confiance en leur justice.
Le recours fréquent à des articles de loi à l’interprétation particulièrement large, comme « insulte au président » ou « appartenance à une organisation terroriste », y contribue. La Turquie détient d’ailleurs le record mondial d’inculpations pour terrorisme. Que dire de la condamnation à la perpétuité, dans un procès plus que douteux, du mécène Osman Kavala, accusé d’avoir financé les manifestations du parc Gezi en 2013 ? Ou de celle à quarante-deux ans de prison de Selahattin Demirtas, ancien coprésident du Parti de l’égalité des peuples et de la démocratie (HDP, prokurde, devenu DEM), deux fois candidat contre Recep Tayyip Erdogan, accusé de terrorisme sur la seule foi de ses discours ? Ou encore des années de prison requises contre les frères et intellectuels Mehmet et Ahmet Altan, pour qui le parquet a inventé la notion de « message subliminal de coup d’Etat » ?
Devant ses juges, dans l’immense salle du complexe carcéral de Silivri, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, membre du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et principal opposant au président, inculpé dans une dizaine de procédures, a expliqué, le 16 juin, qu’il ne subissait « pas un procès, mais une punition ». Phrase prémonitoire : son propre avocat a été arrêté quatre jours plus tard.
Vertigineuses atteintes au droit
On dit que les récits d’audience sont un miroir du pays, de ses mœurs et de ses tragédies. De ses impuissances, pourrait-on ajouter. A défaut de chroniqueurs, la Turquie possède une association de défense des droits humains, Media and Law Studies Association, qui recense de manière systématique et vertigineuse les atteintes au droit et à l’accès à l’information. Plonger dans la liste de ces procédures, c’est collecter les ingrédients dignes d’un inventaire à la Prévert (que le poète n’aurait pas apprécié), et mesurer au plus près l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire.
Cela donne, en l’espace de quelques jours : l’arrestation de Fatih Altayli, ex-présentateur de télévision, pour « menaces envers le président ». Il avait publié, le 20 juin, une vidéo sur sa chaîne YouTube commentant un sondage selon lequel 70 % des Turcs s’opposeraient à une présidence à vie d’Erdogan. La veille, un procureur avait exigé la condamnation du journaliste Furkan Karabay, détenu depuis le 15 mai, pour trois tweets, accusé d’avoir « dépassé le cadre de la liberté d’expression ». Le même jour, a eu lieu la cinquième audience du procès intenté à un autre journaliste, Baris Terkoglu, pour « insulte publique à un fonctionnaire ».
Lors de la deuxième audience au procès de la journaliste Hatice Sahin, le 17 juin, la cour d’assises de Diyarbakir a décidé de maintenir son interdiction de voyager à l’étranger pendant sept ans. Le verdict concernant l’écrivain et chroniqueur du journal Xwebûn, Mehmet Sahin, rejugé pour « appartenance à une organisation terroriste », a été, lui, reporté au 23 septembre. Comme les audiences des avocats Necat Çiçek et Adile Salman, poursuivis en raison de leur « pratique juridique », reportées respectivement aux mois de septembre et d’octobre.
Le procès de Can Dündar, journaliste exilé à Berlin, accusé, entre autres, d’avoir soutenu le quotidien d’information Özgür Gündem, interdit depuis 2016, a été ajourné au 18 décembre. Une employée d’une maison d’édition, accusée de « propagande terroriste » à cause de l’autobiographie de Nelson Mandela, préfacée par Abdullah Öcalan, leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan, a, elle, été acquittée. Ainsi vont les battements de la vie des palais de justice turcs.
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