
« Nous arrivons donc désormais à la fin… Nous remercions tous les auditeurs et toutes les personnes qui nous ont soutenus. Açik Radyo restera ouverte à toutes les voix, à toutes les couleurs et à tous les frémissements de l’univers », concluait Ömer Madra, 79 ans, au micro d’Açik Radyo (« radio ouverte » ou « libre »), mercredi 16 octobre. C’est avec émotion que le fondateur de la station a achevé sa dernière émission, après vingt-neuf années d’antenne, en direct des modestes studios installés dans une impasse du quartier de Tophane, à Beyoglu, au cœur d’Istanbul.
L’équipe de cette station indépendante, dont la ligne éditoriale engagée, progressiste et multiculturelle en faisait une vitrine du melting-pot stambouliote, avait été sanctionnée, le 22 mai, d’une amende et d’une interdiction d’émettre de cinq jours par le Conseil supérieur de la radio-télévision turc (RTÜK). L’équipe d’Açik Radyo était, depuis, dans l’attente des dates de suspension d’antenne. Or, ces précisions n’ont pu être reçues à cause d’un « problème technique » du système de messagerie de la RTÜK, précise l’équipe de la radio dans un communiqué. Faute d’application effective des cinq jours de suspension d’antenne, le RTÜK a estimé que la radio avait commis une infraction supplémentaire à ses directives, justifiant ainsi l’annulation de la licence de diffusion de la station, qui émettait depuis 1995.