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Le Journal du Dimanche, le 10/05/2023
Michaël Bloch
Le président Recep Tayyip Erdogan, maître de la Turquie depuis 20 ans, n’a jamais été autant en situation de perdre le pouvoir. En cause : une inflation très importante qui se matérialise notamment par une explosion du prix des oignons et des pommes de terre.

Le candidat de l’opposition, Kemal KılıçdaroÄŸlu, brandit un oignon pour protester contre la hausse du coût de la vie. © Kemal KılıçdaroÄŸlu/Twitter
Les faits. En difficulté dans les sondages, Recep Tayyip Erdogan est engagé dans une campagne difficile pour sa réélection. Le premier tour de la présidentielle a lieu dimanche 14 mai. La candidature du président turc, qui affronte une opposition unie, est notamment lestée par les conséquences de la hausse du coût de la vie dans le pays. L’oignon en est devenu le symbole, alors que son prix est désormais de 30 livres turques le kilo (soit 1,40 euro). Le principal candidat de l’opposition, Kemal Kılıçdaroğlu, s’est d’ailleurs saisi du sujet en brandissant un oignon depuis sa cuisine dans une vidéo diffusée sur Twitter le 9 avril. Celle-ci a été vue par plus de 10 millions de personnes.
Que dit Kemal Kılıçdaroğlu dans cette vidéo ? Dans cette séquence filmée titrée « Soğan » (oignon), Kemal Kılıçdaroğlu explique que, s’il arrive au pouvoir, « la démocratie s’installera, l’argent affluera dans le pays, les devises chuteront et votre pouvoir d’achat augmentera. C’est aussi simple que cela. Maintenant, un kilogramme d’oignon vaut 30 livres, si [Erdoğan] reste, il vaudra 100 livres [4,67 euros]. »
SoÄŸan. pic.twitter.com/qzogy318D6
— Kemal Kılıçdaroğlu (@kilicdarogluk) April 9, 2023
Depuis, Recep Tayyip Erdogan a répondu à plusieurs reprises à Kemal Kılıçdaroğlu en assurant : « Dans ce pays, il n’y a pas de problème d’oignons, de pommes de terre ou de concombres [chers]. Nous avons déjà réglé le problème. ». Le 4 mai, il a même lancé : « Je sais que vous ne sacrifierez pas votre chef pour un oignon ou une pomme de terre. »
Pourquoi l’oignon est-il devenu un symbole ? L’oignon est un des éléments les plus importants de la cuisine turque. Il est notamment utilisé pour faire le traditionnel menemen, une recette incontournable servie au petit-déjeuner et qui est une sorte d’omelette à base d’œufs, poivrons, tomates et donc oignons. Or depuis décembre 2021, le prix de l’oignon a été multiplié par neuf.
Le célèbre critique gastronomique et personnalité télévisuelle, Vedat Milor, est le premier à avoir mis le sujet sur la table, en communiquant sur les réseaux sociaux. Une semaine avant Kemal Kılıçdaroğlu, il a ainsi tweeté une photo du prix d’un kilo d’oignons (à 26 livres) avec cette légende : « Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit lorsque vous voyez cette photo ? » L’image a été vue 7 millions de fois.
D’autres produits ont aussi subi une très forte augmentation comme les pommes de terre. Le 6 mai, à un meeting de l’opposition turc, on pouvait ainsi entendre ce slogan : « pomme de terre, oignon, au revoir Erdogan ».
Ce que disent les chiffres sur l’inflation. Selon les données officielles, l’inflation en Turquie atteint 44 % sur un an (-7 points sur un mois). Si l’inflation a connu un nouveau tassement en avril pour le sixième mois consécutif, elle reste à un niveau très élevé. C’est même la quatrième plus importante du monde, derrière le Venezuela, le Zimbabwe et l’Argentine. Ces chiffres officiels, bien que très mauvais, seraient en fait sous-évalués, selon les économistes indépendants du Groupe de recherche sur l’inflation (Enag). Selon eux, la hausse des prix à la consommation s’établit à plus du double, à 105 % en avril, en rythme annuel, en baisse de 8 points par rapport à mars.
À titre de comparaison, l’inflation en France est de 6 %, selon les données de l’Insee. La hausse des prix est donc entre 7 fois et 18 fois supérieure en Turquie. La monnaie turque a également largement chuté par rapport à l’euro, atteignant désormais 21,40 livres pour un euro, soit le double d’il y a deux ans. Une monnaie faible favorise les exportations mais nuit largement à l’importation de produits, comme le pétrole et la nourriture.
Comment expliquer cette hausse des prix ? La crise inflationniste en Turquie dure depuis la fin 2021. Si le phénomène s’explique, dans un premier temps, par les conséquences de la crise du Covid-19, il a été largement aggravé par les politiques économiques d’Erdogan qui a poussé pour une baisse des taux d’intérêt, c’est-à -dire l’inverse de ce qui est prôné par tous les économistes en cas d’inflation.
La banque centrale turque, contrairement à la Banque centrale européenne (BCE) ou à la Fed (banque centrale américaine), est peu indépendante et a été obligée de suivre les préconisations du Raïs turc. En octobre 2021, Recep Tayyip Erdogan s’était d’ailleurs séparé de trois gouverneurs de la Banque centrale, tous opposés à sa politique. En janvier 2022, il a limogé le responsable des statistiques de l’inflation. Pour justifier ses choix, Erdogan a invoqué les principes islamiques contre l’usure et a expliqué que les taux d’intérêt sur les prêts étaient la « mère de tous les vices ».
Pourquoi c’est important. Erdogan, qui est devenu Premier ministre en 2003, avait su relancer l’économie durant les premières années de sa mandature. C’est sous son règne qu’une partie des Turcs ont pu accéder à la classe moyenne grâce à une croissance soutenue et à une inflation, à ce moment-là , contenue. Mais l’économie est désormais dans un état très différent. Selon un sondage datant d’août 2022, 53 % des Turcs ont des difficultés pour assurer leur dépense quotidienne et 70 % ont du mal à payer pour leur nourriture.
Ces derniers mois, Erdogan a bien tenté de séduire les électeurs en augmentant le salaire minimum de 55 % et en doublant les retraites. Mardi, il a augmenté de 45 % le salaire de centaines de milliers de fonctionnaires. Mais cela sera-t-il suffisant face aux images de certains produits toujours plus chers ? Si l’économie a joué un rôle très important dans la campagne, certains observateurs soulignent toutefois qu’il ne s’agira pas de l’unique facteur déterminant de l’élection, évoquant également les questions idéologiques, culturelles ou liées à la religion.
Ce qu’il faut savoir sur la Turquie
Population : Environ 85 millions (18e dans le monde). À titre de comparaison, il y a 68 millions d’habitants en France.Économie. 17e économie mondiale, selon « L’année stratégique 2020 de l’Iris ». La France est considérée comme la 7e économie mondiale.
Capitale : Ankara.
Régime politique : « Régime hybride » (entre la « démocratie imparfaite » et le « régime autoritaire »), selon l’indice de démocratie de The Economist.
Président de la République : Recep Tayyip Erdoğan (depuis 2014), Premier ministre entre 2003 et 2014, avant de devenir chef de l’État.
Parti au pouvoir : AKP, ou Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur). Les prochaines élections présidentielles et législatives sont prévues ce dimanche, le 14 mai.
Liberté de la presse : 165e rang sur 180, selon le classement 2023 de Reporters sans frontières (RSF). La France est 24e.
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