Derrière le trafic de faux papiers en Vendée, l’ombre d’une filière en lien avec la Turquie

Ouest-France avec AFP, le 25/09/2025

Sacha MARTINEZ avec Kevin GRETHEN

Mercredi 24 septembre, deux hommes ont été jugés pour usage et détention de faux papiers, mais aussi pour aide au séjour irrégulier d’étrangers à La Roche-sur-Yon (Vendée). Derrière ce petit trafic de fausses cartes d’identité européenne plane l’ombre d’une filière internationale avec des ramifications jusqu’en Turquie.

« Il s’agit d’une enquête extrêmement fouillée Â», insiste le parquet de La Roche-sur-Yon (Vendée). Mercredi 24 septembre, deux hommes ont été jugés pour usage et détention de faux papiers, mais aussi pour aide au séjour irrégulier d’étrangers. Tout est parti d’un banal contrôle des autorités dans différents commerces du centre-ville de La Roche-sur-Yon. Dans un barber shop, ces salons de coiffures réservés aux hommes, un professionnel en situation irrégulière est contrôlé avec de faux papiers d’identité. Interrogé, le patron de l’établissement assure ne pas être au courant de la manÅ“uvre.

L’ombre d’un trafic international de faux papiers

Rapidement, grâce à une exploitation téléphonique du coiffeur, une deuxième personne est identifiée par des services d’enquête spécialisés. Celle qui lui aurait fourni le faux document d’identité n’est autre que le frère du suspect. L’enquête permet de démontrer l’existence d’un système de commandes et d’envois de faux papiers d’identité auprès du second frère. Ce dernier réclame une photo d’identité, leur taille et leur signature à Paris.

 
Depuis la capitale, à l’aide du matériel adéquat, il confectionne les faux papiers et envoie une photo du produit fini avant d’obtenir le virement de ses interlocuteurs. Les cartes d’identité peuvent venir de différents pays européens : Espagne, Italie, Portugal, France… Et coûte environ 500 â‚¬ l’unité. Mais ce qui inquiète, c’est le transfert de fonds vers des pays étrangers en échange de ces faux papiers. Des virements vers la Turquie ont ainsi été constatés. Ce qui pourrait laisser entrevoir l’existence d’un réseau organisé et piloté depuis l’étranger.

 
 
Une interdiction de séjour en France pour le faussaire

Interpellés la semaine dernière, ils ont été jugés en comparution immédiate. La procureure de la République a requis « 18 mois de prison ferme Â» pour le faussaire et « 6 mois ferme Â» pour le coiffeur. Une peine assortie d’une « interdiction du territoire français pendant cinq ans Â». Le tribunal a accordé cette interdiction pour le faussaire, pas le coiffeur. Ils ont été respectivement condamnés à 8 mois de prison, avec maintien en détention, et 6 mois de sursis simple.

â—Š 

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