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Le Monde, le 18/10/2025
Par Nicolas Bourcier (Istanbul, correspondant)
Dans la République turque de Chypre du Nord, qu’aucun Etat ne reconnaît, à l’exception de la Turquie, le président sortant Ersin Tatar, fidèle allié d’Ankara, tentera, dimanche, de conserver le pouvoir face au social-démocrate Tufan Erhürman, partisan d’une réunification de l’île divisée depuis un demi-siècle.
Sur les gigantesques affiches de campagne encore apposées ces derniers jours aux carrefours et aux principaux axes routiers de Lefkosa, la partie turque de Nicosie, Ersin Tatar sourit de son visage rond : le président sortant de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), qu’aucun Etat, à l’exception d’Ankara, ne reconnaît, se donne des airs de triomphe avant l’heure. Peut-être pour conjurer le sort.
L’ensemble des sondages ont situé, au cours des dernières semaines, ce nationaliste proturc et opposant décomplexé à toute réunification de l’île derrière ou, au mieux, au coude-à -coude avec son principal adversaire, le social-démocrate et partisan d’une solution fédérale Tufan Erhürman, laissant même entrevoir une victoire de ce dernier dès le premier tour, dimanche 19 octobre. Les six autres candidats, indépendants pour la plupart, totalisent moins de 1 % des intentions de vote.
Vainqueur surprise en 2020, Ersin Tatar semble, d’après les enquêtes, payer son alignement trop voyant et systématique sur Ankara, au moment même où le pouvoir turc n’a eu de cesse toutes ces dernières années de renforcer son emprise sur le nord de l’île. Début juillet, lors d’un échange public avec le député chypriote au Parlement européen Fidias Panayiotou, le président candidat s’est même senti dans l’obligation de préciser qu’il n’était pas « la marionnette » de Recep Tayyip Erdogan, l’homme fort de la Turquie.
Pion essentiel
« Même les présidents de droite, nationalistes et défenseurs du maintien d’un Etat chypriote turc, comme Rauf Denktas [1983-2005] ou Dervis Eroglu [2010-2015], se faisaient respecter par Ankara. En tout cas, ils avaient un certain poids dans la prise de décision, rappelle Sertaç Sonan, professeur à  l’université internationale de Chypre à Lefkosa et spécialiste reconnu de la corruption. L’interventionnisme turc a toujours été un problème depuis les années 1980, mais jamais à un tel degré. » Et cela s’est vu. Le 20 juillet, lors de la célébration du 51e anniversaire de l’invasion turque de Chypre en 1974, l’arrivée de Recep Tayyip Erdogan sur l’île a été annoncée par des affiches ornées de son visage aux côtés de celui d’Ersin Tatar avec un slogan on ne peut plus turcophile : « Croissant et étoile [les symboles de la Turquie, apposés sur le drapeau turc et de la RTCN] : nous sommes sur la même voie. »
« Ersin Tatar fait tout ce que lui dicte Ankara, cingle l’expert. Contrairement à ses prédécesseurs, il n’a pas ouvert un dossier sur la division de l’île, alors que les sujets ne manquent pas, il n’a pas plus réussi à ouvrir un seul nouveau point de passage, comme les autres présidents, rien. Il s’en tient au statu quo imposé par le pouvoir turc pour qui Chypre du Nord est devenue un pion essentiel dans un jeu géopolitique plus vaste. »
Face-Ã -face immuable
De fait, l’île est figée dans une sorte de face-à -face immuable. La carotte que constituait un rapprochement entre la Turquie et l’Union européenne n’a plus d’effet sur les négociations entre le nord et le sud de l’île. Au contraire, Ankara, sous l’impulsion de sa coalition islamo-nationaliste mise en place en 2017, n’a eu de cesse d’avancer ses pions. En quelques années, les recherches d’hydrocarbures off-shore s’y sont accélérées. Avec l’armée de l’air turque opérant désormais depuis l’aérodrome de Geçitkale, la RTCN est devenue de facto le porte-drones insubmersible d’Ankara en Méditerranée orientale. Et les grands intérêts privés turcs se sont solidement implantés dans l’économie nord-chypriote, remportant des appels d’offres pour des projets d’infrastructure à grande échelle au détriment des entreprises locales.
« Au point où Tatar renvoie aujourd’hui l’image d’un dirigeant qui ne protège pas les intérêts de sa propre communauté chypriote turque », affirme Sertaç Sonan. Le souvenir du président nationaliste refusant, en 2024, d’assister à une réunion avec son homologue chypriote, le conservateur Nikos Christodoulides, et l’envoyée personnelle du secrétaire général des Nations unies, Maria Angela Holguin Cuellar, dépêchée sur l’île pour tenter de réamorcer un début de négociation, est resté dans les mémoires. Ersin Tatar avait alors expliqué qu’il conditionnait sa présence à la reconnaissance de la RTCN par les Chypriotes grecs et la communauté internationale. Chose impossible depuis un demi-siècle, comme il le sait pertinemment.
Ces derniers jours, il a durci le ton. Ses slogans de campagne ont pris une tournure plus clivante, visant à promouvoir la fibre nationale. Au-delà des appels « à passer à l’action » ou « à ouvrir » Varosha, une station balnéaire de l’est de l’île, abandonnée par ses habitants fuyant en 1974 l’avancée des troupes turques et placée depuis sous administration onusienne, il a formulé, sur ses affiches, une vieille antienne entretenue par les cercles les plus droitiers de son camp : « En cas de fédération, nous serions minoritaires. » La population nord-chypriote représente moins de 30 % du total de l’île.
Polarisation extrême de la campagne
En face, le candidat Tufan Erhürman a fait entendre une tout autre partition. Pas de grande déclaration, ni de formule choc. « Conscient de l’emprise croissante d’Ankara sur le nord de Chypre, il a mené sa campagne avec une grande prudence et non sans finesse », analyse Hubert Faustmann, directeur de la Fondation Friedrich Ebert sur l’île et professeur à l’université de Nicosie.
Candidat malheureux en 2020 du Parti républicain turc, une formation connue pour ses prises de parole en faveur d’une réunification, cet universitaire et juriste respecté semble avoir tout entrepris pour ne pas s’attirer l’hostilité d’Ankara. Arrivé troisième il y a cinq ans, avec 22 % au premier tour, Tufan Erhürman a assisté à la polarisation extrême de la campagne entre un président sortant d’alors, le socialiste Mustafa Akinci, en bisbille avec le président Erdogan, et Ersin Tatar, soutenu à bout de bras par Ankara. « Il a retenu la leçon », glisse Sertaç Sonan.
Soutenu par différentes formations de gauche qui n’ont pas présenté de candidats, apprécié par des figures de centre droit comme Serdar Denktas, le fils de l’ancienne figure de la politique chypriote, Tufan Erhürman a mené une campagne sans vague, s’efforçant de consolider en ratissant large. « Il n’est pas venu se présenter avec des solutions toutes faites, souligne Mete Hatay du centre de recherche PRIO à Nicosie. Il soutient la solution fédérale, mais il la conditionne à un calendrier et un cadre stricts. Il ne veut pas répéter les erreurs passées. Surtout, en cette période d’inflation et de fortes tensions, il se veut le représentant très fermement impliqué dans la défense des intérêts des Chypriotes turcs. »
Le chercheur de rappeler qu’il a sillonné les villages où se sont installés de nombreux Turcs venus du continent. La partie nord de l’île a enregistré en dix ans près de 45 000 nouveaux résidents. « Mais, attention, tous ne soutiennent pas Erdogan, insiste Mete Hatay. Aux dernières élections turques, les binationaux ont voté à 57 % contre lui. »
« Même en cas de victoire, avance Hubert Faustmann, Tufan Erhürman n’a pas le pouvoir à lui seul de relancer les négociations avec Chypre. Et, s’il est malin, il ne fera rien contre Ankara. J’y vois donc plutôt une occasion pour le pouvoir turc de sortir de l’impasse. Qui sait, avec tous les bouleversements en cours dans la région, avec ce rapprochement entre Ankara et la Maison Blanche, Erdogan pourrait adopter à son tour une position un peu plus constructive et faire porter la charge de la division à la partie sud de l’île, qui, elle aussi, se complaît dans le statu quo. » Début de réponse peut-être dimanche.
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