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Le Monde, le 30/07/2019
TRIBUNE
par Aaron Stein
Directeur du Middle East Program du cercle de réflexion Council on Foreign Relations
Les sanctions américaines annoncées contre la Turquie après l’achat par Ankara de missiles russes risquent de pousser un peu plus le pays vers la Russie, analyse, dans une tribune au « Monde », l’expert américain Aaron Stein.
Le 16 juillet, le président Donald Trump a annoncé la première des deux mesures attendues en réponse à l’achat du système de défense aérienne S-400 russe par la Turquie : en attendant confirmation, Ankara ne devrait pas recevoir la centaine de chasseurs F-35 de dernière génération qui devaient lui être livrés.
Le système S-400 a été conçu pour remplir de multiples objectifs, parmi lesquels la détection et le suivi des avions furtifs américains. La Turquie, qui a participé financièrement au développement du chasseur-bombardier, avait passé commande de cent F-35A et envisageait d’acquérir vingt F-35B supplémentaires pour équiper ses forces navales. Des entreprises turques fabriquaient jusqu’ici certains composants du F-35, qui seront désormais produits par des entreprises américaines ou européennes. La seconde mesure, qui devrait être adoptée sous peu, est l’imposition de sanctions prévues par le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA, « loi visant à contrer les ennemis de l’Amérique par des sanctions »).
Cette loi, destinée à l’origine à punir la Russie pour son interférence dans le processus électoral américain, prévoit des pénalités à l’encontre des pays ou entreprises qui concluent des transactions avec des entités liées au ministère russe de la défense ou aux services de renseignement du Kremlin.
Double inquiétude
L’achat des S-400 par la Turquie suscite aux Etats-Unis une double inquiétude. La première, liée au F-35, est que, s’il devait avoir lieu, le déploiement simultané des S-400 et des F-35 par Ankara permettrait aux techniciens russes postés en Turquie d’avoir accès aux données recueillies par les radars des S-400. Et notamment de connaître la fréquence des échos renvoyés par les F-35, ce qui rendrait le système capable de détecter ces appareils à plus grande distance. La seconde préoccupation est que l’accord turco-russe implique plus généralement un accroissement de la présence russe chez un membre de l’OTAN.
L’achat des S-400 est l’aboutissement de plusieurs décennies d’efforts déployés par Ankara pour se doter d’une défense antiaérienne et antimissile à longue portée. Environnée de voisins imprévisibles, la Turquie jouxte une région où pullulent les missiles balistiques, avec des régimes qui ont prouvé qu’ils étaient prêts à les utiliser. Ankara a pris l’habitude d’exiger des fabricants d’armes occidentaux des arrangements en matière de coproduction et de transfert lui permettant d’acquérir des technologies susceptibles de booster l’industrie nationale de défense. Avec l’entreprise russe Almaz-Antey, constructeur du S-400, Ankara a renoncé à ces exigences.
L’accord turco-russe semble découler de l’approfondissement des liens personnels entre les présidents Erdogan et Poutine
L’accord turco-russe semble découler de l’approfondissement des liens personnels entre les présidents Erdogan et Poutine, deux dirigeants autoritaires qu’irrite la présence américaine au Proche-Orient. Aux yeux de Poutine, l’émergence d’un monde unipolaire et d’une puissance militaire américaine incontestée est contraire aux intérêts russes. Pour Erdogan, le rôle des Etats-Unis au Proche-Orient a, dans le cas syrien, sapé les intérêts sécuritaires vitaux de la Turquie et entrave ses efforts pour en faire une puissance régionale.
La facture de l’achat des S-400, si l’on prend en compte le coût de son éviction du programme F-35, est énorme pour la Turquie. Les pertes occasionnées aux industriels turcs se chiffreront en milliards de dollars, tandis que les sanctions vont exacerber les problèmes d’une économie turque déjà affaiblie. Selon la sévérité des sanctions, l’industrie de défense turque pourrait se trouver paralysée, et il pourrait être mis un terme prématuré à la coopération turco-américaine en matière d’hélicoptères de transport et de chasseurs F-16.
L’avenir de l’armée de l’air turque
Dans les années qui viennent la Turquie pourrait être confrontée à de sérieux problèmes concernant sa flotte de F-16, puisque le F-35 était destiné à remplacer une partie d’entre eux à partir du début des années 2020. Faute des F-35, Ankara pourrait être tenté d’accélérer le développement de son propre avion de combat, baptisé « TF/X », en dépit du fait qu’il dépend d’un moteur de fabrication américaine. Les pourparlers avec le britannique Rolls-Royce pour la conception d’un moteur spécifique sont au point mort en raison de désaccords sur le partage de technologie. La Turquie pourrait aussi avoir du mal à entretenir sa flotte actuelle de chasseurs en raison d’une pénurie de pièces de rechange, ce qui compromettrait l’avenir de son armée de l’air et pourrait l’inciter à acquérir des appareils de fabrication russe.
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La saga des S-400, tant pour Washington que pour Ankara, risque de contrecarrer les objectifs stratégiques respectifs des deux pays qui, dans cette affaire, s’affaiblissent mutuellement. La menace de sanctions n’a pas dissuadé la Turquie d’acheter les S-400, et leur déploiement pourrait l’amener à renforcer sa coopération militaire avec Poutine. Les sanctions lui feront du tort et son industrie de défense subira des tensions considérables. Dans l’affaire, la Turquie aura également perdu le F-35, un appareil pour le développement duquel elle a déboursé plus de 1 milliard de dollars [899 millions d’euros]. Elle pousse également Erdogan à se rapprocher de Poutine. Il en résulte que les Etats-Unis comme la Turquie sortiront de cette crise relativement plus faibles qu’avant qu’elle n’éclate, alors que, de son côté, la Russie a gagné en Erdogan un nouveau partenaire politique, enrichi son industrie militaire et peut-être trouvé un moyen d’enfoncer un peu plus le coin entre la Turquie et l’Occident.
(Traduit de l’anglais par Gilles Berton)
Aaron Stein, diplômé en science politique de l’université de San Francisco, est le directeur du Middle East Program du cercle de réflexion indépendant Council on Foreign Relations, basé à New York et Washington.
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