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Le Point, le 13/04/2020
Par Guillaume Perrier
Malgré l’épidémie de Covid-19, qui a officiellement déjà tué 3 détenus, la Turquie exclut de libérer ses milliers de prisonniers politiques.
Mehmet Yeter, un homme de 70 ans, est la première victime du coronavirus dans les prisons turques. Condamné pour trafic de drogue à trois ans de prison à Bafra, près de Samsun (nord du pays), il est décédé le 23 mars après avoir contracté la maladie. Ses funérailles ont été organisées sans sa famille et c’est grâce à l’appel de l’un de ses codétenus que son fils a été informé, a raconté le quotidien turc Cumhuriyet. Malade du diabète, le prisonnier avait été hospitalisé en urgence le 16 mars et avait dû être amputé d’une jambe. Trois jours seulement après son opération, il avait été renvoyé en prison.
Le cas de Mehmet Yeter en fait craindre de nombreux autres. Un malade est décédé à Ankara. Un autre a été remis en liberté après avoir été testé positif à Mardin, dans l’Est, et à Batman, une mutinerie a éclaté. Officiellement, « dix-sept détenus dans cinq établissements pénitentiaires ouverts ont été testés positifs au Covid-19. Trois sont décédés lors des traitements », a déclaré lundi matin le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gül. Une mutinerie a éclaté dans la prison de cette ville par crainte d’une contagion.
Libérer 90 000 détenus ?
Selon le dernier bilan officiel publié dimanche, la Turquie compte désormais près de 1 200 décès et 57 000 cas déclarés de Covid-19, mais avec une courbe de croissance très forte. L’épidémie pourrait se propager rapidement au sein des prisons turques surpeuplées, dont les conditions de sécurité et d’hygiène sont très précaires.
La Turquie compte une population carcérale de près de 300 000 personnes, pour une population de 80 millions d’habitants, ce qui en fait l’un des ratios les plus élevés au monde. Pour réduire cette menace de contagion, le gouvernement turc a proposé un amendement légal pour réduire les peines des prisonniers de droit commun et permettre la libération de 90 000 d’entre eux. Les accusés ou condamnés pour des crimes sexuels, pour trafic de drogue ou pour des affaires de terrorisme en seraient exclus. Le texte est en cours d’examen par le Parlement.
Les prisonniers politiques exclus du projet de loi
Le nombre de détenus dans les prisons turques a considérablement augmenté ces cinq dernières années avec l’incarcération de dizaines de milliers de prisonniers politiques, le plus souvent accusés de « terrorisme » : journalistes, avocats, intellectuels, opposants politiques et cibles des purges du président Recep Tayyip Erdogan.
Plus de 337 000 procédures pour terrorisme ont été ouvertes en Turquie ces six dernières années, selon le décompte de l’initiative « The arrested lawyers », qui s’appuie sur les documents du ministère de la Justice. Parmi elles, plus de 1 500 avocats ont été inculpés pour appartenance à une organisation terroriste, estime Ali Yildiz, son président. Avec seize autres organisations de défense des droits de l’homme, ils ont lancé un appel à ne pas exclure les prisonniers politiques de cette loi et à libérer les plus âgés, les malades et les parents de jeunes enfants. Le taux d’occupation des prisons varie de 130 à 153 %, estime Ali Yildiz.
« Si le virus entre en prison, il s’y propagera comme un feu de forêt »
Pour les prisonniers confinés dans leur cellule, la peur de l’épidémie s’ajoute à l’arbitraire de leur situation. L’ancien conseiller politique et auteur Mumtaz’er Türköne, accusé de terrorisme pour sa proximité avec l’imam Fethullah Gülen, reste en prison malgré des problèmes cardiaques récurrents. L’écrivain et journaliste Ahmet Altan, âgé de 70 ans et emprisonné à Silivri, à l’ouest d’Istanbul, est gagné par l’inquiétude, témoignent ses proches. Dans un échange écrit que nous avons pu avoir avec lui, le 8 avril, le célèbre intellectuel très critique envers le régime d’Erdogan estime que « si le virus entre en prison, il s’y propagera comme un feu de forêt ».
Peu de mesures particulières ont été prises en prévention d’une contamination des prisons, estime Ahmet Altan depuis sa cellule. Les lettres et les livres sont isolés pendant 24 heures avant d’être donnés à leur destinataire. Les visites des membres de sa famille sont désormais interdites, comme pour tous les prisonniers du pays. « Nous continuons à nous parler par téléphone, dix minutes par semaine », précise son frère Mehmet, qui a été libéré de prison en juin 2018. Seul son avocat peut continuer à le voir de temps en temps. La Cour de cassation turque avait annulé la condamnation à vie d’Ahmet Altan en juillet 2019, ce qui avait permis sa remise en liberté en novembre. Mais une semaine plus tard, il avait été remis en prison après une nouvelle accusation.
Pour l’homme d’affaires et philanthrope Osman Kavala, emprisonné depuis 900 jours dans un autre dossier de « terrorisme », l’isolement au sein de la prison de Siliviri s’est renforcé. « Les visites sont devenues très compliquées », confirme son avocat Ilkan Koyuncu. Ses proches ont décidé de réduire la fréquence de ses entretiens avec son défenseur « pour le préserver », dit l’un de ses amis, « parce que chaque visite signifie un contact avec au moins quatre gardiens » et donc un risque accru de contamination.
Le cas des militants kurdes emprisonnés
La situation est encore plus difficile pour beaucoup de militants kurdes, accusés de liens avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), la guérilla considérée par la Turquie comme un groupe terroriste. Environ 4 000 membres du Parti démocratique des peuples (HDP) sont actuellement en prison pour leurs liens présumés avec les rebelles, estime le député de Diyarbakir Hisyar Özsoy. Le plus connu de ces prisonniers politiques, l’ancien leader du parti et candidat à la présidentielle Selahattin Demirtas, est détenu depuis novembre 2016, à Edirne, à 1 700 kilomètres de sa famille, sans aucune possibilité de visite. « Malheureusement, à cause des restrictions dues à l’épidémie, nous n’avons plus du tout accès à lui », fait remarquer son avocat Ramazan Demir. Demirtas a été victime d’un léger malaise dans sa cellule, en décembre.
« L’AKP n’abandonnera pas sa politique de fermeté », nous dit l’écrivain Ahmet Altan, pessimiste. « Le pouvoir semble avoir perdu toute capacité d’analyse rationnelle. En général, les sociétés qui ont peur sont à la recherche de dirigeants forts, mais cette fois c’est différent. Les gens ont peur de la mort pour eux-mêmes et leurs proches. Elles cherchent la compassion, la chaleur et la sécurité. N’oubliez pas que ceux que l’on appelle sur son lit de mort, ce sont les hommes de foi empathiques, pas les politiciens intimidateurs. »
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