Conflit israélo-palestinien : La Turquie juge « inacceptables » les accusations américaines d’antisémitisme envers Erdogan

20 Minutes avec AFP, le 19/05/2021

TENSIONS 

Le président Turc a accusé Israël de « terrorisme Â» envers les Palestiniens

  
Dans un communiqué, Washington accuse le président turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir tenu des propos antisémites à la suite des frappes d’Israël dans la bande de Gaza. — Mustafa Kamaci/AP/SIPA       

Le conflit entre l’Israël et la Palestine pourrait bien avoir pour conséquence d’envenimer les relations entre la Turquie et les Etats-Unis, tous deux membres de l’Otan. Ce mercredi la communication de la présidence a rejeté les accusations de Washington selon lesquelles le président  Recep Tayyip Erdogan aurait tenu des propos « antisémites Â» à la suite des frappes d’Israël dans la bande de Gaza. « Le communiqué américain à propos des remarques de notre président Erdogan sur les violences israéliennes envers les civils palestiniens est absolument inacceptable Â», a tweeté le directeur de la communication Fahrettin Altun.

Mardi, le département d’Etat américain a vivement dénoncé des propos de Recep Tayyip Erdogan jugés «antisémites Â» et appelé à éviter des « remarques incendiaires qui pourraient inciter à encore plus de violence Â» au Proche-Orient. « Les Etats-Unis condamnent fermement les récents propos antisémites du président Ergodan à l’égard du peuple juif Â», écrit Ned Price, porte-parole du département d’Etat dans un communiqué.

« Il n’y a que sucer le sang qui les assouvit Â».

Recep Tayyip Erdogan, issu de l’islam politique, s’est érigé en défenseur de la cause palestinienne durant ses dix-huit ans au pouvoir comme Premier ministre ou président et a accusé Israël de « terrorisme Â» envers les Palestiniens.

Lundi, il s’en est pris avec virulence aux dirigeants israéliens pour les frappes engagées depuis le 10 mai dans la bande de Gaza. « Ce sont des meurtriers, à tel point qu’ils tuent des enfants âgés de cinq ou six ans Â», a-t-il dit, ajoutant : Â« il n’y a que sucer le sang qui les assouvit Â».

« Un communiqué lâche pour détourner l’attention internationale Â»

Recep Tayyip Erdogan est intervenu plus tard dans la journée de mercredi pour défendre ses propos et promettre de « crier le plus fort possible à chaque fois que nous voyons de la cruauté Â». « S’il faut payer un prix pour (…) défendre les innocents, nous n’hésiterons jamais à le payer Â», a-t-il déclaré dans un discours télévisé.

Fahrettin Altun a qualifié d’« odieuses Â» les accusations d’antisémitisme envers le président Erdogan. « Il s’agit d’un communiqué lâche pour détourner l’attention internationale des crimes d’Israël contre l’humanité Â», a-t-il assuré. « Accuser notre président d’antisémitisme procède d’une approche illogique et fausse. C’est un mensonge proféré contre notre président Â», avait auparavant tweeté Omer Celik, porte-parole de l’AKP, le Parti de la justice et du développement (islamo-conservateur) au pouvoir.

Biden accusé d’avoir « les mains ensanglantées Â»

Après une année de vifs différends, Recep Tayyip Erdogan a tenté ces derniers mois d’améliorer les relations avec Washington et de tendre la main aux autres alliés occidentaux. Mais lundi, il a également reproché au président américain Joe Biden son soutien diplomatique à Israël, l’accusant d’avoir « les mains ensanglantées Â».

Recep Tayyip Erdogan a lancé une campagne diplomatique pour imposer des sanctions à Israël, dont l’offensive aérienne sur la bande de Gaza a tué au moins 219 personnes depuis le 10 mai.

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