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Le Figaro, le 21/12/2018
Par Alexis Feertchak
DÉCRYPTAGE – Le président Trump a annoncé un départ des soldats américains, estimant que la guerre contre Daech était finie. Au-delà de l’État islamique, les principaux acteurs du conflit que sont la Russie, l’Iran et la Turquie pourraient profiter de ce retrait pour avancer leurs pions, au grand dam des Kurdes.
Retour à l’esprit de la campagne de 2016 quand Trump dénonçait l’interventionnisme de ses prédécesseurs. Le président américain a annoncé mercredi qu’il était temps que les soldats américains déployés en Syrie rentrent «à la maison», alors que la guerre contre Daech a été selon lui gagnée.
Mais, dans une Syrie soumise à une lutte d’influence entre puissances, la présence de l’armée américaine est loin de ne concerner que Daech. L’été dernier, le département d’État avait convaincu Trump de ne pas partir de Syrie, avec l’objectif de contrer l’influence grandissante de l’Iran, parrain d’el-Assad. Avec la Russie qui cherche à se renforcer encore davantage au Levant et la Turquie qui menace les territoires syriens tenus par les Kurdes, les équilibres géopolitiques pourraient être bousculés.
● Daech peut-il renaître?
Trump affirme que son objectif – éradiquer Daech – a été atteint. C’est globalement vrai, mais des poches de résistance subsistent. Des djihadistes sont disséminés dans le désert syrien à l’ouest de l’Euphrate dans une zone contrôlée par le régime syrien. Mais l’essentiel des forces de Daech – environ 2 000 hommes – se trouve de l’autre côté du fleuve, à proximité de la frontière irakienne, dans quelques villages situés dans une zone relevant du ressort de la coalition arabo-kurde menée par les Américains. «Il aurait été simple d’en venir à bout, mais les Kurdes n’avaient jusque-là pas très envie de se battre, ayant peur qu’une défaite définitive de Daech entraîne justement le départ des Américains», précise le géographe Fabrice Balanche.
Pour le maître de conférences à l’Université Lyon-2, le retrait américain ne permettra pas aux djihadistes de lancer une contre-offensive pour reprendre leur territoire perdu. «Mais des combattants pourraient en profiter pour se faire la malle et rejoindre l’Irak, la Libye, l’Afghanistan, voire l’Europe. Les Kurdes, qui détiennent 3000 djihadistes dans leurs prisons, pourraient aussi être tentés de les libérer ou de les marchander avec le gouvernement syrien. C’est clairement dangereux pour nous», craint le chercheur.
● Les États-Unis ont besoin de la Turquie contre l’Iran
Pour une large partie des autorités américaines, l’État islamique n’était pas le seul objectif de la présence américaine en Syrie: l’été dernier, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, et le conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, avaient convaincu le président américain de rester aussi en Syrie pour endiguer l’Iran qui y déploie ses Gardiens de la révolution. Mais Trump, lui aussi virulent contre Téhéran, raisonne différemment: en maintenant des troupes dans la partie kurde de la Syrie, Washington déclenche la fureur de la Turquie, qui se rapproche depuis 2015 de l’Iran par l’entremise de la Russie. Les États-Unis risquent ainsi de se retrouver isolés.
«Si vous voulez combattre l’Iran, quel pays devez-vous avoir de votre côté? La Turquie. Les Américains ont construit leur politique étrangère au Moyen-Orient sur l’Arabie Saoudite, mais celle-ci est très affaiblie. Regardez la guerre au Yémen!», rappelle dans un poadcast l’universitaire américain Joshua Landis, mentionnant le conflit yéménite où Riyad, à la tête d’une coalition sunnite, combat les rebelles houthis soutenus par l’Iran chiite. «Observez comment Erdogan a utilisé la carte Khashoggi. Maintenant, le Congrès américain vote contre (Riyad). La position des États-Unis sera extrêmement affaiblie au Moyen-Orient si elle n’a pas la Turquie de son côté», précise le directeur du Center for Middle East Studies de l’Université d’Oklahoma.
Mais éloigner les Turcs de l’axe russo-iranien ne sera pas une mince affaire, note Fabrice Balanche. «Dans sa stratégie dirigée notamment contre l’Arabie Saoudite et visant à devenir un nouveau leader régional, la Turquie s’appuie sur son alliance avec le Qatar, qui se rapproche lui-même de l’Iran. La Turquie est aussi désormais liée à la Russie sur les questions énergétiques avec le gazoduc Turkish Stream. Enfin, Recep Erdogan est persuadé que les Américains sont derrière la tentative de coup d’Etat de l’été 2016, alors que les renseignements russes auraient au contraire averti le président turc de la tentative de renversement», précise le géographe. Autant d’éléments qui laissent penser que la Turquie ne fera pas le choix d’une volte-face dans sa politique à l’égard de Moscou et Téhéran même si elle pourrait bien se rapprocher de Washington, à l’image des missiles Patriot qu’elle va acheter aux Etats-Unis, en plus des missiles russes S-400.
● Les Kurdes, abandonnés?
Pour amorcer un réchauffement de leurs relations avec la Turquie – membre de l’OTAN et plus puissante armée de la région – les États-Unis choisissent d’abandonner les Kurdes, ennemis jurés d’Ankara. «Pour les États-Unis, il fallait choisir: c’était évident qu’à terme, ils allaient les lâcher», estime Fabrice Balanche. Depuis le début de la guerre en 2011, les Kurdes syriens ont obtenu une forte autonomie dans une région située au nord de la Syrie qu’ils nomment «Rojava» et qui a été rapidement abandonnée par le gouvernement syrien, content de pouvoir se focaliser sur la rébellion sunnite.
Les Kurdes ont ensuite dominé la coalition anti-Daech mise en place par les États-Unis, qui a repris fin 2017 la capitale syrienne de l’EI, Raqqa. Aujourd’hui, les milices kurdes contrôlent de facto l’ensemble du territoire se trouvant à l’est de l’Euphrate, soit un tiers de la Syrie (mais une proportion bien inférieure de sa population). Ils sont clairement les premiers perdants d’un retrait des troupes américaines car, dominés par les Kurdes turcs du PKK, les Kurdes syriens sont la bête noire du président Recep Erdogan qui est déjà intervenu par deux fois en Syrie pour les combattre. En janvier 2018, l’armée turque a notamment repris une large partie du canton kurde d’Afrin.
● Pour les Kurdes, se rapprocher d’el-Assad?
Depuis plusieurs jours, les troupes turques se massent à la frontière syrienne, faisant craindre l’imminence d’une nouvelle offensive. Alors qu’Erdogan s’est entretenu vendredi par téléphone avec Donald Trump, le premier a même déclaré avoir obtenu des «assurances positives» de la part du second. Faut-il dès lors s’attendre à une vaste opération turque au nord de la Syrie? «À mon avis, Trump a demandé à Erdogan d’attendre que ses troupes soient parties avant de passer à l’offensive. Il faut donc voir à quel rythme les Américains vont quitter la région, après tout est possible», précise Fabrice Balanche.
Une autre question concerne la Russie, dont Recep Erdogan est devenu très proche depuis 2016. «Là aussi, les Russes et les Turcs ont dû déjà négocier, poursuit Fabrice Balanche. Vladimir Poutine a dû autoriser une nouvelle offensive turque, en échange le président russe a dû demander des gages concernant Idlib». Idlib est la dernière région syrienne tenue par la rébellion islamiste, soutenue par la Turquie, laquelle pourrait y autoriser une offensive de l’Armée syrienne en échange d’une partie des territoires kurdes. Mais comme pour les précédentes opérations turques, les Russes ne devraient pas autoriser les Turcs à avancer très en profondeur en Syrie, Fabrice Balanche évoquant la possibilité d’une bande d’une trentaine de kilomètres le long de la frontière. Pour protéger le restant de leur territoire, «les Kurdes n’auront donc d’autre choix que de négocier avec les Russes et le régime syrien. Pour espérer que les Turcs avancent le moins possible, ils devront laisser l’Armée syrienne récupérer l’est de l’Euphrate, notamment la ville de Raqqa et les champs pétroliers de la région de Deir-Ezzor», précise Fabrice Balanche.
Un scénario aussi défendu par Joshua Landis: «Les Kurdes eux-mêmes ne s’attendaient pas à ce qu’une indépendance du Rojava se réalise. Ils savaient que les Américains se retireraient. Il y a un accord à trouver entre le gouvernement syrien et les Kurdes car Bachar el-Assad a besoin d’eux pour contrôler le nord du pays». Mais Fabrice Balanche est plus pessimiste sur leur possibilité de négocier: «C’est trop tard. Les Kurdes ont épuisé la patience de Poutine qui leur reproche de ne pas avoir saisi la main tendue à l’été 2017. Ils avaient alors préféré les Américains».
● Les Français peuvent-ils rester?
Dans cette partie de géopolitique au nord et à l’est syrien, la question du maintien des forces spéciales françaises se pose. Celles-ci luttent contre Daech auprès de la coalition arabo-kurde. «Pour le moment bien sûr, nous restons en Syrie», a déclaré ce mercredi la ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau. La ministre des Armées, Florence Parly, a renchéri sur Twitter en expliquant que «Daech n’avait pas été rayé de la carte». Fabrice Balanche est quant à lui sceptique. «Les Français peuvent difficilement rester si les Turcs intervenaient, ce serait trop risqué pour nos forces spéciales qui sont peu nombreuses. Autant les Turcs font très attention de ne pas s’en prendre à des soldats américains, mais les Français…», craint le chercheur.
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