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Le Figaro, le 19/08/2022
Par Mayeul Aldebert

Recep Tayyip Erdogan arrivé au pouvoir en 2014. Adem ALTAN / AFP
DÉCRYPTAGE – Le conflit en Ukraine a mis en relief le redéploiement de la politique étrangère turque, courtisée désormais à l’Est comme à l’Ouest, ainsi que dans le monde arabe.
À Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, Recep Tayyip Erdogan a chaleureusement serré la main de Volodymyr Zelensky jeudi. «Nous avons été et continuons d’être du côté de nos amis ukrainiens», a assuré le chef d’État turc lors de cette visite, qualifiée de «puissant message de soutien» par le président ukrainien.
Quelques jours seulement avant, Recep Tayyip Erdogan s’affichait sourire aux lèvres en Russie avec Vladimir Poutine, après quatre longues heures de conversation. Ont-ils évoqué d’éventuelles négociations pour des accords de paix ? Si la Turquie a déjà accueilli deux infructueuses séances de pourparlers, elle a au moins obtenu fin juillet la reprise des exportations de céréales au terme d’un accord entre les belligérants et avec le tampon des Nations unies. La Turquie serait-elle la première gagnante de la guerre en Ukraine ?
Ce véritable succès diplomatique révèle une politique étrangère turque très active – qui peut s’appuyer sur le sixième réseau d’ambassades au monde – et surtout plus apaisée. Alors qu’il y a quelques années à peine, Recep Tayyip Erdogan était fustigé pour son activisme néo-ottoman dans le monde arabo-musulman, son agressivité envers le monde occidental, et en particulier son chantage migratoire et son autoritarisme intérieur. Il se présente aujourd’hui comme faiseur de paix, et dialogue avec tous. «Tout en faisant partie du bloc occidental, la Turquie diversifie ses alliances et est en dialogue permanent même quand les intérêts sont opposés. Les rapports de force qu’elle entretient sont maîtrisés et elle est désormais nécessaire à tous, et courtisée par tous», résume Jean de Gliniasty*, directeur de recherche à l’IRIS et ancien ambassadeur français à Moscou.
Normalisation
Avec l’Iran ou Israël – avec qui elle a annoncé ce mercredi avoir rétabli des relations après des années de brouille –, en Libye ou en Syrie, la Turquie est devenue fréquentable et souvent incontournable. Comme en Ukraine actuellement. La diplomatie tous azimuts de normalisation donne des fruits. Recep Tayyip Erdogan ira-t-il jusqu’à échanger directement avec Bachar el-Assad dont il qualifiait encore en mai dernier le régime de «meurtrier» ? Les insurgés syriens et le régime de Damas «doivent se réconcilier», a affirmé le 16 août dernier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, actant la première étape de cette normalisation, encouragée par la Russie. Dans le même sens, le président turc vient d’affirmer ce vendredi que la Turquie «n’a pas de vues» sur le territoire syrien, alors qu’il menace depuis mai d’une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie contre des groupes kurdes.
«S’il y a réconciliation, ce serait un vrai tournant. Il y a des rumeurs d’un entretien téléphonique qui se préparerait entre Erdogan et Assad, mais au regard de la restitution laconique et extrêmement légère de la longue discussion d’Erdogan avec Poutine, il faut rester prudent», explique Igor Delanoë, directeur adjoint de l’observatoire franco-russe à Moscou.
Pour sortir de son isolement, Erdogan a aussi entrepris de normaliser ses relations avec l’Arménie, toujours agressée par l’Azerbaïdjan. Les deux pays, dont la frontière commune est fermée depuis presque trois décennies, ont multiplié ces derniers mois les gestes d’apaisement : levée d’embargo sur les produits turcs côté arménien, nomination d’émissaires spéciaux pour le nouveau dialogue…
«Une virtuose de la multipolarité»
Cette nouvelle politique, «qui peut se permettre de jouer les médiateurs et faiseurs de paix en assumant mieux ses responsabilités que par le passé, d’une manière moins aventureuse, [mise] sur un redéploiement économique, militaire et diplomatique impressionnant», analysait récemment dans Les Échos Dorothée Schmid, spécialiste de la Turquie à l’Institut français des relations internationales.
Premier tournant en question : la réconciliation russo-turque en 2016 notamment autour de l’achat de missiles antiaériens S-400 russes par les Turcs. La relation est désormais doublée de solides liens économiques, Erdogan érigeant la Turquie en plate-forme centrale entre l’Occident et la Russie sur le plan gazier notamment, puisqu’il n’applique aucune des sanctions économiques mises en œuvres par les alliés de l’Ukraine. Dernière marque d’«amitié» en date, le «renforcement des échanges commerciaux» entre les deux pays annoncé lors de la rencontre des deux dirigeants à Sotchi le 5 août dernier.
«Les deux pays ont une capacité à compartimenter les sujets délicats, à l’inverse des Européens avec Poutine qui ont totalement verrouillé leur relation sur le dossier ukrainien», analyse Igor Delanoë. Avec l’Ukraine, la Turquie adopte le même comportement. La vente des fameux drones Bayraktar scelle leur amitié, ou encore la coopération autour de la production de corvettes en mer Noire. Reconnaissant le 27 février «l’état de guerre» en Ukraine, la Turquie a aussi fermé les détroits du Bosphore et des Dardanelles qui relient la mer Noire à la Méditerranée aux navires de guerre.
«La Turquie est devenue une virtuose de la multipolarité», conclut Jean de Gliniasty. Et à ce titre, Erdogan parle le même langage que Vladimir Poutine, qui ne voudrait en aucun cas de son côté dépendre uniquement de son allié chinois. Ce langage est aussi celui de la realpolitik vis-à-vis de l’Ouest, qui permet à Erdogan de rester membre de l’Otan tout en jouant personnellement à l’intérieur même de l’alliance. «Sa position rappelle celle de De Gaulle en 1966 qui décide de quitter le commandement militaire intégré de l’Otan pour redéployer avec plus d’indépendance la politique étrangère française», estime Jean de Gliniasty.
Pour le moment, la normalisation avec tout son voisinage, notamment sur le flan oriental avec les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, est un succès. Reste à voir si cette politique étrangère portera réellement des fruits dans les dossiers les plus cruciaux du moment pour la Turquie, à savoir la Syrie et l’Ukraine.
*Auteur de La Russie, un nouvel échiquier chez Eyrolles.
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