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Le JDD – 14/01/2015
Jonathan Klur
INTERVIEW – Le journal turc Cumhuriyet publie l’essentiel du dernier Charlie Hebdo, avec la couverture représentant Mahomet, dans son édition de mercredi. Interview avec Mine G. Kirikkanat, éditorialiste du quotidien d’opposition au gouvernement islamo-conservateur.
Le quotidien turc Cumhuriyet est le seul titre de presse étranger – avec l’italien Il Fatto Quotidiano – autorisé à publier le dernier Charlie Hebdo dans son édition de mercredi. La nouvelle a pu surprendre, le pays étant dirigé par le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP (Parti de la justice et du développement) qui a plusieurs fois dénoncé les « provocations » de l’hebdomadaire satirique français. Dans ses pages intérieures, le quotidien laïc, ennemi juré du président Recep Tayyip Erdogan, a distribué un encart de quatre pages reprenant en turc l’essentiel du dernier Charlie Hebdo. Dont la une du journal satirique français, où Luz a dessiné un Mahomet en larme tenant une pancarte « Je suis Charlie ». Ce qui a suscité, dans l’après-midi, une réponse judiciaire en Turquie, un tribunal turc ordonnant le blocage des sites internet qui publient cette caricature. « Ceux qui méprisent les valeurs sacrées des musulmans en publiant des dessins représentant soit-disant notre prophète sont clairement coupables de provocation », a par ailleurs réagi sur Twitter l’un des vice-Premiers ministres du gouvernement, Yalcin Akdogan
Mine G. Kirikkanat, romancière et éditorialiste de Cumhuriyet, explique au JDD.fr la démarche de son journal. Elle évoque aussi les menaces qui pèsent sur le quotidien laïc et républicain.
Pourquoi avoir publié quatre pages du dernier Charlie Hebdo dans Cumhuriyet?
Le quotidien Cumhuriyet est un organe de presse qui suit de près la presse française. Il n’y a pas si longtemps encore, il publiait Le Monde diplomatique et collaborait étroitement avec Le Monde. Comme moi, beaucoup de journalistes sont francophones. Ce qui est arrivé à Charlie Hebdo nous a donc beaucoup touchés. On se sent aussi concernés parce que la liberté de la presse se réduit comme peau de chagrin depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP. Et Cumhuriyet, qui est un journal laïc et républicain, a aussi été attaqué par le passé. En 2008, une bombe a explosé dans le jardin du journal. En 1995, l’éditorialiste Ugur Mumcu a été tué lors d’un attentat. Actuellement, nous sommes le journal turc qui a le plus de procès sur le dos. Et c’est le gouvernement qui intente le plus souvent ces procès. Malgré nos maigres revenus, nous sommes obligés d’entretenir une armée d’avocats. C’était la moindre des choses de montrer notre solidarité avec Charlie Hebdo. Nous voulons dire que n’avons pas peur, que nous nous défendrons. Avec nos mots et nos crayons, mais nous nous défendrons.
Plusieurs internautes turcs ont partagé des photos de l’édition spéciale de Cumhuriyet.
Vous n’avez pas craint la censure?
Si, bien sûr. Après maintes discussions, la direction du journal s’est autocensurée et a décidé de ne pas publier la couverture de Charlie Hebdo en « une ». Nous avons bien faits. A l’aube, la police a arrêté les camions diffusant le journal. Quand les policiers ont vu qu’il n’y avait pas de caricature en une, ils ont laissé les camions. La publication de la couverture de Charlie Hebdo dans les pages intérieures suscite néanmoins des menaces. Les journaux pro-gouvernementaux pointent du doigt Cumhuriyet, expliquant qu’il s’agit d’une provocation. Toute à l’heure, le syndicat de journalistes a répliqué. Dans un communiqué, il déclare que la police qui arrête les camions diffusant Cumhuriyet, c’est aussi une provocation. Cela braque l’attention sur notre journal.
Le journal est-il en danger?
Le standard téléphonique du journal reçoit des menaces et des insultes depuis ce matin. La police, soi-disant pour protéger le journal, a coupé toutes les voies qui mènent à son siège. Est-ce qu’il va se passer quelque chose? Je n’en sais rien. On ne peut pas nous reprocher des provocations comme celles de Charlie Hebdo parce que nous ne sommes pas un journal satirique. Mais nous avons un propos laïc et républicain. Des extrémistes se réunissent sur un groupe Facebook. Ils appellent à un rassemblement à 19h30. « On va donner l’assaut contre le siège de Cumhuriyet », disent-ils. La police ne les laissera pas faire.
Le blocage des sites internet change-t-il la donne pour Cumhuriyet?
Ça ne concerne pas Cumhuriyet. Nous n’avons pas publié la couverture de Charlie Hebdo sur notre site. Mais plusieurs sites l’ont fait (comme le site indépendant t24.com.tr, Ndlr). Les tribunaux risquent de frapper ces prochains jours contre notre journal. C’est souvent le fisc qui s’attaque à la presse. Il trouve quelque chose à reprocher, même s’il n’y a rien. Ils peuvent fermer le journal. Ils sont capables de tout, je les ai vus à l’œuvre avec d’autres médias, des télévisions notamment.
Les réactions sont uniquement négatives?
Non. Et c’est important. Il y a beaucoup plus de soutiens que de vociférations. Sur les réseaux sociaux, les gens appellent à acheter Cumhuriyet. Mais les gens qui soutiennent Cumhuriyet sont des pacifistes. Ils n’ont pas d’armes. Même en grand nombre, que peuvent-ils faire contre ceux qui ont des armes?
D’autres journaux vous soutiennent?
Les quotidiens Yurt et Birgün ont repris des extraits de Cumhuriyet. Et les hebdomadaires humoristiques Leman et Penguen soutiennent aussi Charlie Hebdo. Tous les quatre sont menacés et protégés par la police. Le vrai danger, ce ne sont pas les éventuelles manifestations mais les attaques de petits groupes.
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