
Des manifestants appellent à la libération du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, devant le siège de la police de la ville, à Istanbul, en Turquie, le 19 mars 2025.
Quatre jours après son arrestation qui suscite une vague de contestation à travers la Turquie, le maire d’opposition, d’Istanbul Ekrem Imamoglu est arrivé samedi 22 mars au soir au palais de justice pour y être présenté à un procureur. L’édile est arrivé en début de soirée en même temps que 89 coaccusés, à bord de quatorze fourgons. Malgré les restrictions d’accès, des dizaines de milliers de personnes ont déferlé devant l’hôtel de ville.
Interpellé mercredi à l’aube à son domicile, Ekrem Imamoglu, 53 ans, avait déjà été entendu cinq heures durant plus tôt samedi par la police pour des accusations de « soutien à une organisation terroriste », après l’avoir été la veille pour des soupçons de « corruption ».
Selon une déclaration transmise samedi par la municipalité de la métropole turque, le maire d’Istanbul a dénoncé devant la police des « accusations immorales et sans fondement (…), allant des rapports fabriqués au calendrier des enquêtes, [qui] visent à saper ma réputation et ma crédibilité ». « Ceux qui sont derrière cette stratégie devront répondre de leurs actes devant les tribunaux. Je porterai plainte contre les personnes et les institutions impliquées », a-t-il prévenu.
« Non seulement cette procédure nuit à la réputation internationale de la Turquie, mais elle brise aussi la confiance dans la justice et dans l’économie », a-t-il ajouté. L’indice vedette de la Bourse d’Istanbul a chuté de plus de 16,5 % cette semaine, une chute inédite depuis 2008 selon des analystes. Le maire a également dit « ressentir la force de millions de personnes » qui le soutiennent : « Quoi qu’il arrive, je lutterai pour la justice et la vérité par les moyens légaux jusqu’à la fin de ma vie. »




