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Le Monde, le 16/02/2016
Marie Jégo
Les fans ont cru, l’espace d’un instant, qu’ils pourraient assister au match de leur club préféré, le 9 février à Diyarbakir. La partie s’annonçait riche en émotions entre leur équipe, Amed-spor, et le géant Fenerbahçe, le plus riche et le plus célèbre des clubs de Turquie, qui plus est le favori du président Recep Tayyip Erdogan, venu d’Istanbul.
Mais ce jour-là, les portes du stade sont restées fermées. La police a même dispersé les supporteurs d’Amedspor à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau. Le match a eu lieu sans spectateurs. Les gradins sont restés vides, en vertu de la sanction infligée quelques semaines plus tôt à Amedspor par la commission de discipline de la Fédération turque de football (TFF), soucieuse de punir le club pour ses positions, jugées » contraires à l’esprit sportif « .
Bien que jouant en troisième division, Amedspor est adulé des Kurdes, surtout depuis que l’attaquant allemand d’origine kurde Deniz Naki l’a rejoint. Tout s’annonçait sous les meilleurs auspices lorsque, à la fin du mois de janvier, les sanctions disciplinaires ont commencé à pleuvoir sur le club et sur son attaquant vedette.
A en croire ses détracteurs, Deniz Naki aurait en effet tendance à lever un peu trop souvent l’un de ses bras, doté d’un énorme tatouage en six lettres, » Azadi » – » liberté » en kurde. Ce geste, renouvelé lors d’un match contre Bursaspor, le 31 janvier, et l’entretien qu’il a donné par la suite au quotidien Evrensel, dans lequel il appelait à l’arrêt des combats entre les forces de sécurité turques et les rebelles armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie), lui ont valu une suspension pour 12 matchs et une amende de 19 500 livres turques (5 900 euros). » Propagande idéologique « , a conclu la commission disciplinaire.
Guérilla urbaine
Deniz Naki a bien tenté de se défendre. » Parmi mes tatouages, j’ai Che Guevara, le nom de ma mère, celui de mon père, ceux de mes frères et de mes sœurs et aussi une carte de Dersim – l’ancien nom de la province de Tunceli, région de l’est majoritairement de confession alévie, une branche de l’islam non sunnite – . Je ne comprends pas ce manque de culture. “Azadi” veut dire liberté, or, si j’avais écrit “freedom” sur mon bras, personne n’aurait rien dit « , avait-il confié le 3 février à Evrensel. Il y a eu aussi cette prise de position, exprimée sur sa page Facebook, en faveur de » ceux qui luttent dans nos régions « . La goutte de trop pour la fédération turque.
Dans la foulée, le club a écopé d’une interdiction de spectateurs pour un match en raison de » vilaines chansons » scandées par ses fans. Et comme un fan avait eu la mauvaise idée de dédier la victoire contre Bursaspor » aux combattants de la guérilla « , le siège du club a été perquisitionné.
Le feuilleton ne fait que commencer car, mardi 9 février à Diyarbakir, les joueurs d’Amedspor ont déployé dans les gradins vides de leur stade une banderole en direction de la tribune officielle où étaient assises quelques personnalités triées sur le volet. Leur slogan – » Les enfants ne devraient pas mourir, ils devraient assister au match » – a fortement irrité la TFF, qui a promis de nouvelles sanctions.
La phrase fait référence aux violents affrontements en cours dans les villes kurdes entre les forces d’Ankara et les rebelles du PKK. Ils durent depuis deux mois à Sur, le centre historique de Diyarbakir, et sont même audibles depuis le stade. Une partie de Sur est à feu et à sang depuis que les rebelles armés du PKK ont déclaré » l’autonomie » du quartier. Deux mois de guérilla urbaine et la riposte des forces spéciales ont fauché les vies de centaines d’insurgés, de dizaines de civils et de soldats turcs. Quelque 24 000 habitants de Sur ont été poussés à l’exode. Les ruelles historiques ne sont plus que ruines. Le dénouement est proche : selon la préfecture de Diyarbakir, les opérations sont pratiquement terminées, la rébellion a été matée.
Les détonations entendues depuis le stade sont celles des engins explosifs enfouis par les rebelles que les démineurs sont en train de désamorcer. Mahmut, la trentaine, qui tient un petit restaurant non loin du stade, assure qu’il sera impossible de reconstruire quoi que ce soit : » Le PKK l’empêchera, ils tueront les ouvriers s’il le faut. » La guérilla a infiltré les rues, les stades, les esprits.
En Turquie, comme partout ailleurs, le football est toujours prétexte aux débordements nationalistes et chauvins, Kurdes contre Turcs, gauchos contre fachos, sunnites contre alévis, islamistes contre laïques. Mais certains slogans sont mieux tolérés que d’autres. C’est ainsi que les fans qui avaient crié » Allahou akbar » et sifflé, lors du match Turquie-Grèce à Istanbul le 15 novembre 2015, pendant qu’une minute de silence était observée à la mémoire des attentats de Paris, n’ont été que légèrement réprimandés.
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