Ahmed Aboutaleb, en lice pour être le futur Premier ministre hollandais

Zaman France, le 13/07/2015
Fouad Bahri, Paris

Qui est Ahmed Aboutaleb ? Le public français, qui ne le connaissait pas, a découvert cet homme, maire de Rotterdam, en janvier dernier, au cours d’un discours fort prononcé contre l’extrémisme religieux. Zaman France dresse le portrait de celui qui pourraît être le prochain chef de gouvernement des Pays-Bas.

Il s’appelle Ahmed Aboutaleb. Il a 54 ans et il est le maire de Rotterdam, la capitale économique des Pays-Bas, ce qui fait de lui le seul maire de confession musulmane d’une grande métropole en Europe. Ahmed Aboutaleb s’est fait connaître du public français au moment des attentats de Charlie Hebdo à Paris, en janvier dernier. L’élu néerlandais s’était alors rendu en France et avait prononcé un discours ferme de condamnation de l’intégrisme musulman, en français, langue qu’il parle couramment.

Au pays de la tulipe, l’homme qui en est à son second mandat, inspire la confiance et se retrouve régulièrement en tête des sondages d’opinion. Dernièrement élu Néerlandais de l’année, Aboutaleb pourrait bientôt devenir le futur Premier ministre des Pays-Bas selon certains gros titres de la presse néerlandaise. Il faut dire que l’homme jouit de gros atout : sa ville est le poumon économique des Pays-Bas et sa gestion a apporté sécurité et prospérité aux habitants, dans une ville dont la moitié de la population est d’origine étrangère.

Un contempteur de l’intégrisme religieux

Mais Aboutaleb divise dans son propre camp : beaucoup lui reprochent ses propos trop dures contre l’islam politique. Interviewé sur une chaîne télé, le maire de Rotterdam n’avait pas mâché ses mots contre l’intégrisme islamique dans un pays de vieille tradition protestante et dont la tolérance avait été mis à mal après l’assassinat du cinéaste controversé Theo Van Gogh. «Si au nom de la religion, vous n’acceptez pas les libertés alors quitter les pays-bas. Si vous n’acceptez pas qu’il y ait des humoristes, alors je vous le dis : cassez vous», avait-il éructé.

S’il est dur avec les durs de l’islam, Ahmed Aboutaleb, fils d’un imam marocain, n’en demeure pas moins attaché à ses racines religieuses. «Je suis musulman pratiquant, je vais souvent à la mosquée mais mes croyances ne sont que pour moi, jamais je ne les imposerai», a-t-il déclaré dans une «école noire», nom qualifiant les écoles multiculturelles néerlandaises. L’éducation, un sujet très cher à l’élu qui fait actuellement office de pionnier sur le Vieux Continent et pourrait même incarner, en ces temps de montée de l’islamophobie, une génération de nouveaux élus d’envergure parfaitement réconcilié avec leur double culture.

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