De plus, les initiatives conservatrices d’Ersin Tatar, visant à octroyer à la religion une plus grande place dans le Nord, ont débouché depuis le début de l’année 2025 sur de nombreuses manifestations en faveur de la laïcité. “Tel-Aviv et Athènes ne me veulent pas à la tête du pays”, s’est défendu le président de la République turque de Chypre du Nord, rapporte le quotidien islamonationaliste Yeni Safak. Israël et la Grèce étant deux rivaux régionaux d’Ankara avec qui la tension monte régulièrement en Méditerranée orientale.

Conscient du rôle important tenu par Chypre dans les appétits géopolitiques croissants d’Ankara dans la région, surtout depuis que des recherches montrent que les eaux au large de l’île pourraient être riches en gisements de gaz naturel, le candidat d’opposition Tufan Erhürman tente de ne pas menacer les intérêts de la puissance occupante turque, analyse un ancien diplomate turc dans les colonnes du magazine américain Foreign Policy. “Mais même s’ils ont encore droit à des élections libres, les Chypriotes turcs ne seront pas libres de déterminer leur avenir, qui sera décidé à Ankara par un petit cercle réuni autour d’Erdogan”, met en garde l’ancien diplomate.