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Laurie Henry
La mise au jour de pains liturgiques carbonisés révèle une pratique chrétienne ancrée dans la ruralité byzantine. Loin des centres urbains, ces objets incarnent une théologie du quotidien. Leur iconographie atypique et leur préservation offrent un accès direct aux expressions locales de la foi et aux rituels du VIIᵉ siècle.
Dans les hauteurs arides de la province de Karaman, au sud de la Turquie, des fouilles menées sur le site de Topraktepe, l’antique Eirenopolis, ont mis au jour un témoignage rare de la vie religieuse byzantine : cinq pains de communion carbonisés datant du VIIᵉ ou VIIIᵉ siècle. Parmi eux, un exemplaire attire particulièrement l’attention par sa conservation exceptionnelle et son iconographie singulière représentant un « Christ semeur ».
Cette découverte a été réalisée par les équipes de la Direction du musée de Karaman, sous l’égide du ministère turc de la Culture et du Tourisme. Elle éclaire d’un jour nouveau les pratiques liturgiques rurales de l’Anatolie byzantine et questionne la manière dont la foi s’intégrait concrètement dans la vie quotidienne des communautés agricoles.
Une fouille ciblée au cœur d’un site oublié de l’Anatolie byzantine
Le site de Topraktepe, dans la province turque de Karaman, correspond à l’antique cité d’Eirenopolis, un centre ecclésiastique actif à l’époque byzantine, situé dans l’ancienne région d’Isaurie. Longtemps négligée par la recherche, cette cité rurale fait l’objet d’une réévaluation grâce à des fouilles archéologiques récentes ciblées. L’intervention se focalisa sur des zones domestiques et cultuelles du site. Elle a permis de mettre au jour cinq pains carbonisés dans un état de conservation remarquable.
Ces artefacts ont été datés du VIIᵉ au VIIIᵉ siècle de notre ère. Une période marquée par une forte structuration des pratiques chrétiennes dans les provinces byzantines. Un incendie, probablement d’origine domestique ou liturgique, a carbonisé les pains et stoppé leur décomposition naturelle. Cette combustion intense a rendu leur matière incombustible, permettant leur fossilisation dans le sol durant treize siècles. Ce phénomène, rare en contexte archéologique, a figé non seulement la matière, mais aussi les inscriptions et symboles visibles sur les pains.
Les recherches menées sur place révèlent que Topraktepe/Eirenopolis se trouvait sur un axe de communication stratégique reliant Anemurium à Isaura. Mais son développement restait majoritairement rural. Cette configuration en fait un site de choix pour étudier l’expression locale du christianisme byzantin. Comme le souligne Anatolian Archaeology, ces découvertes « offrent un témoignage matériel direct des pratiques chrétiennes provinciales. Rarement accessibles en dehors des sources écrites ».
Une iconographie inédite du Christ dans le pain liturgique
L’un des cinq pains exhumés à Topraktepe présente un élément exceptionnel. On y observe une représentation du Christ sous les traits d’un semeur. Une inscription grecque l’accompagne : « Avec notre gratitude au Béni Jésus ». Cette représentation se distingue clairement des figures classiques du Christ en majesté, tel que le Pantocrator, omniprésent dans l’iconographie byzantine urbaine et impériale. Ici, le Christ apparaît en plein travail, semant à la main, dans un geste simple, mais symboliquement fort.
Ce choix iconographique est analysé par les chercheurs comme un reflet direct du contexte rural dans lequel s’inscrit la communauté d’Eirenopolis. En représentant le Christ en « homme des champs », les fidèles exprimaient une spiritualité ancrée dans leur quotidien agricole. ArkeoNews rapporte que cette image rare incarne une « théologie du travail » propre aux communautés rurales. Foi et subsistance n’y faisaient qu’un.
L’analyse iconographique du pain s’inscrit dans une tradition plus large de représentations alternatives du Christ. Bien que rarement visibles sur des objets aussi modestes. Elle établit un parallèle entre le travail de semer la terre et celui de semer la foi. Elle ancre la divinité dans l’expérience humaine et physique du labeur.
Cette iconographie pourrait également traduire une volonté pédagogique. Dans un contexte où l’accès aux Écritures restait limité, les images religieuses sur les objets du quotidien permettaient de transmettre des messages théologiques clairs à une population souvent illettrée. Le pain, en tant qu’aliment essentiel, devenait un support de spiritualité visuelle et sensorielle. Il incarnait littéralement le message chrétien dans la matière même de la nourriture.
Le rôle liturgique du pain et ses usages dans le christianisme oriental
Les cinq pains retrouvés ne sont pas de simples produits alimentaires. Tout porte à croire qu’ils étaient utilisés lors de célébrations chrétiennes. Leur forme, leur décoration – notamment les croix maltaises – et la présence d’inscriptions religieuses sont autant d’indices de leur fonction eucharistique. Le pain principal, orné du Christ semeur, va plus loin en affirmant une dimension théologique explicite.
Dans la tradition chrétienne orientale, notamment orthodoxe, le pain utilisé lors de l’Eucharistie est levé, symbolisant la résurrection et la plénitude de la vie divine. Il se trouve souvent marqué de sceaux ou d’abréviations saintes avant la consécration. Parallèlement, le pain antidoron, béni, mais non consacré, se voyait distribué aux fidèles à la fin de la messe. Les pains retrouvés pourraient donc appartenir à l’un ou l’autre de ces usages, voire représenter une forme locale hybride.
Les chercheurs rappellent que dans les campagnes byzantines, les célébrations religieuses se déroulaient dans des conditions très différentes de celles des grandes basiliques urbaines. L’autonomie des paroisses rurales, le manque d’encadrement clérical permanent, et l’importance des pratiques communautaires donnaient naissance à des formes liturgiques souvent plus souples et adaptées au contexte local.
La datation au carbone 14 et les analyses de composition actuellement en cours devraient permettre de confirmer les ingrédients utilisés et, peut-être, les techniques de fabrication. Cela permettrait de mieux comprendre les liens entre les pratiques religieuses et les savoir-faire artisanaux dans ces communautés. Le pain, à la fois symbole et outil rituel, jouait un rôle central dans la vie spirituelle.
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