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Le Monde, le 17/09/2025
Par Frédéric Bobin
Après avoir joué le protecteur de la Tripolitaine, Ankara s’ouvre vers l’autorité parallèle de la Cyrénaïque du maréchal Haftar dans l’espoir d’asseoir ses ambitions maritimes en Méditerranée orientale.
La Turquie faiseur de paix en Libye ? Il aura donc fallu une insistante médiation d’Ankara pour que Tripoli évite de renouer avec ses vieux démons, ceux des combats entre milices. Un accord a été conclu samedi 13 septembre entre le gouvernement d’union nationale (GUN) et Rada, l’un des principaux groupes armés de la capitale, deux semaines après une poussée de fièvre ayant fait craindre une nouvelle éruption de violence entre les deux parties.
L’implication des services de renseignement turcs a été cruciale dans l’ébauche de cet apaisement entre les forces loyales au premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, et la milice Rada dont le contrôle du quartier du souk El-Jomaa (nord-est de Tripoli) – où siège l’aéroport de Mitiga – lui confère une influence décisive sur les équilibres de la capitale.
Après s’être débarrassé en mai d’un autre pôle milicien, l’Appareil de soutien à la stabilité (ASS), le gouvernement de M. Dbeibah bute sur la résistance résiduelle de Rada, ultime obstacle à l’établissement de sa mainmise intégrale sur Tripoli. Depuis la chute de l’ancien « Guide » Mouammar Kadhafi en 2011, la région de la Tripolitaine (ouest), à l’instar de l’ensemble du pays, s’est fragmentée en fiefs miliciens.
Sur le fond, le compromis demeure grevé d’incertitudes. Il relève surtout d’un catalogue de bonnes intentions sans grande valeur opérationnelle. Le retrait effectif de Rada de l’aéroport de Mitiga – où la milice supervise l’accueil des voyageurs ainsi qu’une base militaire annexe et un vaste complexe carcéral (détenant notamment des djihadistes) – reste la principale source d’interrogation. De l’avis de nombreux observateurs libyens, il est douteux que la milice quitte cette emprise territoriale dont elle tire sa puissance.
Retournement de situation
« L’accord est minimal et superficiel », commente Jalel Harchaoui, chercheur associé au Royal United Services Institute, à Londres. « Rada peut difficilement accepter de s’autodétruire en cédant l’aéroport de Mitiga », abonde un observateur international. Au-delà d’un affichage cosmétique d’un « accord », les ambitions du premier ministre Dbeibah d’uniformiser le paysage sécuritaire de Tripoli sous sa houlette risquent fort de continuer à être contrariées.
Mais l’essentiel de ce nouvel épisode des convulsions de Tripoli est ailleurs. Il est dans l’ombre portée, chaque semaine plus épaisse, de la Turquie sur les équilibres politico-militaires en Libye. Une inflexion majeure s’est produite au printemps quand Ankara, dont l’influence était jusque-là confinée à la Tripolitaine, a élargi de manière spectaculaire ses contacts à la Cyrénaïque (est) contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar.
Le retournement de situation est saisissant au regard d’un proche passé, celui de la « bataille de Tripoli » (d’avril 2019 à juin 2020) quand une intervention militaire turque avait bouté hors de la capitale les troupes assaillantes de Haftar épaulée le groupe paramilitaire russe Wagner.


Cette époque, qui avait vu la Libye partagée entre la Turquie et la Russie, la première assujettissant l’Ouest et la seconde l’Est, semble révolue. Six ans plus tard, Ankara a décidé de changer de pied en dressant des passerelles avec l’Est de Hatar, celui-là même que le président Erdogan avait taxé de « hors-la-loi » en 2019.
« Stratégie à long terme »
Ce désenclavement géographique ambitionnant une influence plus nationale sur l’ensemble de la Libye confirme les visées dévoilées par M. Erdogan en janvier 2020, celles de réactiver une empreinte en « ces terres [de Libye] où nos ancêtres ont marqué l’histoire », allusion au passé impérial ottoman.
Le premier signe manifeste de cette nouvelle stratégie turque est apparu en avril quand Saddam Haftar, le fils du maréchal – et son successeur désigné à la tête de l’ANL – s’est rendu à Ankara rencontrer le ministre de la défense ainsi que le chef d’état-major de l’armée. Puis, durant la dernière semaine de juillet, cinq livraisons d’armes turques ont été opérées à Benghazi, le fief de l’ANL de Haftar, par voie maritime et aérienne. Une grosse partie de ces cargaisons a poursuivi sa route pour nourrir les flux logistiques de la Turquie sur l’Afrique – au premier chef le Sahel – ce qui n’exclut pas que Haftar ait prélevé au passage sa dîme d’équipements.
« Une telle opération implique nécessairement un haut degré de confiance entre les deux parties », souligne une source internationale. Le terrain était ainsi déblayé pour une visite historique, celle du chef des services secrets d’Ankara, Ibrahim Kalin, le 25 août à Benghazi, où il a rencontré le maréchal Haftar, tandis que la corvette turque Kinaliada était à quai. Le signal envoyé ne pouvait être plus clair.
Les autorités turques n’ont jamais fait mystère de leur principale motivation dans ce rapprochement. L’agence de presse officielle Anadolu évoque ainsi ouvertement dans une dépêche début septembre la « stratégie à long terme » visant à « légitimer l’accord maritime de 2019 » et, au-delà , la « coopération énergétique en Méditerranée ».
Douloureux déchirements
En 2019, M. Erdogan avait en effet imposé aux autorités de Tripoli la signature d’un mémorandum délimitant les frontières maritimes entre les deux pays. Tel était le prix à payer pour l’assistance militaire d’Ankara au gouvernement de Faïez Sarraj alors assiégé par Haftar. M. Erdogan y avait vu l’occasion historique de faire valoir ses ambitions sur des eaux de la Méditerranée orientale riches en hydrocarbures et également convoitées par des Etats voisins (Egypte, Chypre et Grèce).
Mais cet accord de 2019 souffrait d’une faiblesse intrinsèque : il avait été signé avec les autorités de l’Ouest libyen, alors même que la zone maritime concernée se situe à l’Est. Afin de le rendre opératoire, sa validation par le Parlement basé à Tobrouk – et sous tutelle de Haftar – s’impose. D’où « l’opération de charme des Turcs vers le camp de Haftar », résume M. Harchaoui. Une autre motivation d’Ankara est d’ordre économique, notamment son empressement à arracher des parts du marché des travaux publics.
Les perspectives s’annoncent juteuses à l’Est avec la mise en place d’un fonds dirigé par Belgacem Haftar, un fils du maréchal, en charge de la reconstruction de la cite portuaire de Derna ravagé par une tempête meurtrière en 2023. « Le gouvernement turc est sous vive pression de ses entreprises de construction », souligne Oussama Assaed, directeur du cercle de réflexion Libya Research Center for Strategic and Future Studies, à Tripoli.
Mais pour arracher ce qu’elle guigne, la Turquie va devoir accéder aux exigences du maréchal. Les arrière-pensées de ce dernier sont connues : la conquête du pouvoir à Tripoli à laquelle il n’a pas renoncé. Selon Jalel Harchaoui, « le seul geste que les Turcs devront consentir pour obtenir la ratification de l’accord maritime de 2019 par le Parlement de Tobrouk est le sacrifice d’Abdel Hamid Dbeibah », le chef du gouvernement d’union nationale (GUN) de Tripoli.
Ce même Dbeibah que l’on avait initialement présenté comme un protégé d’Ankara mais qui s’est montré au fil du temps de plus en plus récalcitrant. Sa politique jusqu’au-boutiste vis-à -vis des groupes armés rivaux de la capitale – le dernier visé étant Rada – est jugée à Ankara comme une source d’instabilité menaçant potentiellement ses intérêts militaires (bases de Watiya, Khoms et Misrata) établis en Tripolitaine depuis 2019.
Mais évincer Dbeibah est un épineux dilemme pour la Turquie car la ville de Misrata, dont le chef du GUN est originaire, vivrait mal la mise l’écart de ce dernier au profit des ambitions de pouvoir de Haftar. Misrata est une métropole portuaire aux attaches historiques et humaines profondes avec la Turquie. « S’aliéner Misrata est le principal risque des Turcs dans leur offensive de séduction vers Haftar », relève un observateur international. A vouloir accommoder simultanément l’ouest et l’est de la Libye, la Turquie s’expose à douloureux déchirements.
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