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Libération, le 23/06/2025
par Alexandre Billette
De nombreux Iraniens tentent de traverser la frontière pour fuir les bombardements. Ils oscillent entre critique de leur gouvernement et colère contre l’attaque américaine.
Par petits groupes, ils sortent d’un long couloir qui émerge du bâtiment des gardes-frontières, matérialisant le passage de l’Iran à la Turquie ; puis, ils prennent quelques minutes de pause avant de poursuivre leur route sous une forte chaleur, en taxi ou en minibus. Depuis vendredi 20 juin, des milliers d’Iraniens sont ainsi arrivés chaque jour au poste de Kapiköy, dans une zone aride et montagneuse, située à une centaine de kilomètres de la ville de Van, dans l’extrême est de la Turquie.
«Je suis épuisé», dit Ben (1), 30 ans, en laissant échapper un rire nerveux de soulagement. Il est arrivé de Mashhad, ville de l’Est iranien, avec une amie et son enfant. Un voyage qu’ils ont mis trois jours à effectuer en bus, en passant par Téhéran. Mais pour ce vétérinaire, hors de question de rester alors que les bombardements israéliens «visaient non seulement des cibles militaires, mais aussi des appartements de civils. J’espère que le régime des mollahs va tomber, un jour… Mais c’était la pire façon de nous aider. Le peuple iranien ne pardonnera jamais ces bombardements, et ne pardonnera jamais que les Etats-Unis aient pris le risque d’un nouvel Hiroshima en bombardant des installations nucléaires». C’est grâce à son visa qatari que Ben a pu quitter le pays, car les autorités de Téhéran n’autorisent la sortie qu’aux ressortissants qui possèdent une autre nationalité, ou qui ont déjà en main le visa d’un pays tiers en bonne et due forme. Résultat, les Iraniens qui émergent côté turc de la frontière appartiennent souvent aux classes moyennes aisées, celles qui ont déjà voyagé ou ont des liens avec l’étranger.
Antennes improvisées de consulats et d’ambassades
Dans le chaos qui bourdonne devant les bâtiments imposants et les installations militaires, sur une mauvaise route par endroits boueuse, chauffeurs de taxis et de minibus se disputent les clients d’infortune, parfois au prix fort : 4 000 lires turques, soit 88 euros, pour un taxi jusqu’à Van, ou dix fois moins pour les minibus partagés devant lesquelles de longues files d’attente se forment. D’autres proposent des cartes SIM turques, ou se sont transformés en bureaux de change improvisés. Le Canada a dépêché une équipe de son ambassade d’Ankara, qui s’agite avec de petits drapeaux pour inviter les binationaux irano-canadiens à bénéficier d’un transport gratuit jusqu’à Van. Une antenne improvisée du consulat français d’Istanbul, plus discrète, est également présente sur une petite table – une trentaine de ressortissants français, expatriés ou binationaux, seraient passés par ici depuis vendredi.
Ziba et Vina, une mère de famille et sa fille, sortent justement du couloir frontalier, en attendant une proche qui doit arriver d’ici quelques minutes. «C’est compliqué d’imaginer que notre vie va complètement changer», dit dans un français parfait l’adolescente en terminale au lycée français de Téhéran. Sa mère raconte le début du périple qui doit les mener à Paris : les embouteillages à la sortie de Téhéran, un jour de pause puis la frontière, avant les vingt-quatre heures de bus qui les attendent pour Istanbul, afin de regagner la France. Ziba, la quarantaine bon chic bon genre, n’apprécie pas le régime en place à Téhéran, mais elle met en garde : «Les Iraniens sont très patriotes. Quand ils sont attaqués, ils seront toujours derrière leur pays, qu’ils soutiennent ou non le gouvernement.»
«Bien sûr, les gens ont peur du gouvernement»
Derrière elles, un homme émerge. Avocat de profession, âgé de 60 ans et titulaire d’un passeport canadien, Saïd (1) était rentré en Iran pour soutenir son père, malade. Celui-ci est mort désormais, Saïd a donc fait le choix de rentrer au Canada dès le début des frappes israéliennes. «Bien sûr, les gens ont peur du gouvernement», dit-il en baissant le ton et en vérifiant qu’aucune oreille indiscrète ne traîne. «Pour l’instant, le pouvoir politique n’est pas affaibli par la guerre, au contraire, mais…» Said baisse encore un peu plus la voix. «Bien sûr qu’ils vont tomber. Bientôt.» Il reprend sa valise, et se fond dans la petite foule rassemblée autour des minibus.
Près des vendeurs à l’improviste qui proposent des kébabs et du thé bien chaud, une femme dans la cinquantaine cherche à discuter. Avec sa casquette de baseball et son accent texan à couper au couteau, elle veut mettre les choses au clair. «Il ne faut pas croire que les gens sont malheureux en Iran, ou qu’ils ont peur de la guerre. A Téhéran, on fait la fête, il ne faut pas croire ! Il n’y a que les coupures internet qui sont embêtantes, mais on se réjouit, au contraire, des bombardements américains ! Vous savez, il a fait ce qu’il fallait faire», conclut cette trumpiste improbable à la frontière iranienne, en tournant les talons pour s’engager sur la route poussiéreuse.
(1) Les noms ont été changés.
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