Cette arrestation, aussi spectaculaire dans son déroulement comme dans la cible choisie par le pouvoir, marque une incontestable intensification de la dérive autoritaire du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan. « C’est un coup d’État contre le principal parti de l’opposition et le signe de la panique du pouvoir face à l’envol de la popularité d’Imamoglu », analyse Ahmet Insel, directeur de la revue Birikim et auteur notamment de La Nouvelle Turquie d’Erdogan (La Découverte). La répression contre les forces de l’opposition de gauche et les mouvements kurdes n’avait cessé de s’intensifier ces derniers mois, mais une bonne partie de l’opinion n’en est pas moins sidérée.