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Libération, le 22/05/2022
par Anne-Sophie Faivre Le Cadre, correspondante à Istanbul
Alors que la crise économique et l’inflation étranglent les classes moyennes et condamne les plus modestes à sombrer dans la pauvreté, une vidéo intitulée «L’invasion silencieuse» publiée le 3 mai, cumulant déjà plusieurs millions de vues, rencontre un fort écho au sein de la société turque.
Ankara, le 6 mai. Umit Ozdag, leader du parti d’extrême droite Zafer (Parti de la victoire) qui jouit d’une popularité croissante, a déclaré avoir financé le court-métrage polémique. (Burhan Ozbilici/AP)
C’est une vidéo vue plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux et dont le message anxiogène alimente toutes les conversations en Turquie. Intitulée Sessiz Istila («L’invasion silencieuse»), elle donne à voir neuf minutes de dystopie anxiogène : en 2050, les citoyens turcs sont relégués aux marges de leur propre pays, dont la langue officielle est devenue l’arabe. Brièvement arrêtée le 3 mai avant d’être relâchée dans la même journée, sa productrice, Hande Karacasu, est une proche d’Umit Ozdag, le chef du nouveau parti xénophobe Zafer (le Parti de la victoire). Ce dernier, qui a déclaré avoir financé le court-métrage polémique, jouit d’une popularité croissante qui ne se traduit, pour l’heure, pas dans les urnes.
Car si cette vidéo a rencontré un si fort écho au sein de la société turque, c’est que le ressentiment anti-réfugiés a atteint son point culminant alors que la crise économique étrangle les classes moyennes et condamne les foyers les plus modestes à sombrer dans la pauvreté. La réaction classique de faire porter aux immigrés et étrangers la responsabilité des difficultés économiques s’applique aussi à la Turquie.
Crainte dépourvue de fondement
La présence de réfugiés fait crisser les dents des classes populaires – durement touchées par une inflation tutoyant les 70%, comme de l’élite intellectuelle et laïque stambouliote. Si les premiers fustigent les aides dont sont bénéficiaires les réfugiés syriens, les seconds craignent que l’afflux massif de réfugiés musulmans ne vienne perturber l’équilibre démographique déjà fragile entre les fractions laïques et conservatrices de la société.
La crainte d’une hypothétique invasion de peuples allogènes en Turquie a fait long feu. Une crainte dépourvue de fondement si l’on compare le nombre de réfugiés syriens (3,6 millions selon l’ONU) à celui de la population globale turque (84,3 millions en 2020). Mais une angoisse non dénuée de conséquences pour les populations faisant l’objet de ces inquiétudes. En août 2020, une expédition punitive a éclaté à Ankara à la suite d’une rixe ayant opposé des Syriens à des Turcs – et où un jeune Turc avait trouvé la mort. Une centaine de citoyens turcs avait alors déferlé sur un quartier connu pour héberger 10 000 réfugiés syriens, saccageant commerces, logements et voitures.
Un an avant l’échéance de l’élection présidentielle, prévue pour le mois de juin 2023, la crise migratoire érode la popularité de Recep Tayyip Erdogan. Pour tenter de concilier ses obligations internationales à la xénophobie rongeant sa base électorale, le président turc s’est adonné à un curieux exercice d’équilibriste en multipliant les déclarations contradictoires. Peu après la chute de Kaboul aux mains des talibans, en août 2021, il avait déclaré que la Turquie ne pouvait supporter un «fardeau migratoire» supplémentaire – un discours qui tranchait avec l’enthousiasme qui avait été le sien lors de la signature d’un accord migratoire conclu entre Ankara et Bruxelles à l’acmé de la crise syrienne, en 2016.
Rétropédalage
Quelques heures seulement après la diffusion de ce court-métrage, le président turc a en effet fait part de son intention de renvoyer un million de réfugiés syriens «sur la base du volontariat». «Nous ne renverrons de force aucun Syrien dans son pays. Nous ne les jetterons pas dans les bras de leurs assassins», rétropédalait-il quelques jours plus tard au cours d’une cérémonie.
Au-delà des mots, la volonté d’Ankara de renvoyer des milliers de familles syriennes s’est matérialisée avec la visite, le 3 mai, du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu à Al-Kamounah, au nord de la Syrie, pour y inaugurer une ville en dur, sortie de terre pour remplacer les tentes du Croissant-Rouge. Pour Erdogan, le rapatriement de dizaines de milliers de familles syriennes à la frontière serait une double opportunité. Celle de diluer, dans la région, l’influence de populations kurdes à même de venir grossir les rangs des milices de l’YPG, alliées du PKK. L’opportunité, aussi, de donner un écho favorable à sa base électorale dont le sursaut xénophobe est le seul recours face au recul tangible de sa qualité de vie.
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