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La Croix, le 27/01/2022
Reportage
Céline Pierre-Magnani, correspondante à Istanbul (Turquie)
Les choix contestés du président Erdogan en matière de politique économique et monétaire ont de lourdes conséquences sur le quotidien des Turcs. En un an, la monnaie nationale a perdu 45 % de sa valeur face au billet vert.
La grisaille hivernale est venue ternir la mégapole d’Istanbul. La bise glaciale dissuade les plus téméraires de s’aventurer à l’extérieur, mais Güniz Odyakmaz a bravé les intempéries pour se rendre, comme chaque jour, à son lieu de travail : un magasin de prêt-à-porter installé sur une des avenues du quartier central de Sisli, sur la rive européenne du Bosphore. À l’arrière de la boutique, l’entrepreneuse d’une cinquantaine d’années reprend ses tableaux Excel. « Nous avons fait un chiffre d’affaires annuel de 10,8 millions de livres turques (environ 500 000 €, NDLR). Cela reste en deçà de ce que l’on souhaitait. Il nous aurait fallu atteindre 12-13 millions de livres turques», concède-t-elle.
De moins en moins de voitures circulent
La crise économique qui sévit en Turquie n’épargne aucun aspect de la vie quotidienne de la population. « Je prends ma voiture chaque matin, et je constate que la circulation a diminué et que de moins en moins de personnes prennent leur véhicule », explique Güniz, en écho à l’augmentation du prix du carburant ces dernières semaines.
La monnaie nationale a perdu 45 % de sa valeur face au billet vert en un an. Officiellement, l’inflation était de 36 % sur un an au mois de décembre, mais le principal parti d’opposition dénonce une manipulation des chiffres. De son côté, le président Recep Tayyip Erdogan rappelle à l’envi son engagement à maintenir des taux d’intérêt faibles, à rebours des théories économiques classiques.
«Le souci du président Recep Tayyip Erdogan n’est pas de mettre en place une politique pérenne mais de contenter sa base électorale, dénonce l’économiste Mustafa Sönmez. Le gouvernement ne parvient pas à enrayer l’inflation, donc il essaie de compenser autrement avec la revalorisation du salaire minimum et des retraites. »
Des combines pour payer moins cher
Il n’y a désormais plus de petites économies. «90 % des gens détournent le système pour payer les transports moins cher. Je n’ai jamais rechargé autant de cartes de transport “étudiant”. La Turquie a sans doute un taux d’alphabétisation record », lance avec malice la vendeuse d’un kiosque à journaux de l’arrondissement de Fatih, quartier conservateur de la rive européenne d’Istanbul. Avec l’augmentation des prix tous azimuts, le pouvoir d’achat des Turcs fond comme neige au soleil.
«J’ai décidé d’arrêter de fumer !Le paquet de cigarettes est beaucoup trop cher », lance Ömer, quadragénaire, dans son atelier de confection du quartier périphérique de Küçükçekmece. « Mes ventes ont diminué de 50 % », renchérit son ami Yemen, propriétaire d’un débit de boissons dans la même rue.
Père de deux enfants, son revenu ne suffit pas à subvenir aux besoins de la famille. Il a dû envoyer son fils aîné sur des chantiers de construction avant de terminer le lycée. Bien qu’il fasse très attention à diminuer sa consommation de gaz et d’électricité, il appréhende l’arrivée des factures à la fin du mois.
« Les gens s’approvisionnent de plus en plus dans leur village d’origine pour les produits de base car cela revient moins cher, observe-t-il. Si j’en avais les moyens, je ferais comme mon frère, je partirais de Turquie. Tout le monde cherche un moyen de quitter le pays. »
La valse des prix
Perihan, veuve et mère de deux enfants, travaille dans une petite cantine de quartier. Avec un salaire de 150 livres turques par jour (10 €, NDLR), elle doit compter le moindre sou et peine à boucler les fins de mois. La valse des étiquettes indiquant les prix des produits lui fait tourner la tête : «Je limite au maximum mes dépenses. À chaque fois que je retourne faire mes courses, les étiquettes ont changé et les prix ont augmenté. Un produit que vous achetez 20 livres turques un jour passe à 24 livres turques le lendemain. »
À défaut de pouvoir subvenir seule aux besoins du foyer, elle accepte que son plus jeune fils de 17 ans enfourche un scooter pour faire des extras dans une grande entreprise de livraison. « Cela lui fait au moins un peu d’argent de poche », se console-t-elle. Il reste encore un peu de temps avant l’augmentation annuelle de son loyer à la sortie de l’hiver, mais cette perspective commence déjà à l’angoisser : « Tous les prix augmentent constamment, et nous ne savons pas quand cela va s’arrêter. »
Une économie en trompe-l’œil
Le salaire minimum a été multiplié quasiment par deux pour l’année 2022 (4 253 livres turques soit 275 €, NDLR) mais la Confédération des syndicats ouvriers place le seuil de pauvreté à 13 000 livres turques (soit 840 €) pour une famille de quatre personnes.
Au troisième trimestre 2021, la Turquie a enregistré un taux de croissance de 7,4 % essentiellement grâce aux exportations, dynamisées par la dévaluation de la livre turque.
À Istanbul, les ventes de pain subventionné par la municipalité ont augmenté de 25 % en un mois, atteignant 2 millions de pains par jour.
Depuis 2018, le pays a connu trois ministres des finances et trois gouverneurs de la Banque centrale.
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