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Le Monde, le 12/05/2020
Par Piotr Smolar
La Chine, la Russie ou la Turquie partagent les mêmes méthodes agressives dans leurs relations extérieures, basées notamment sur la désinformation.
Analyse.
Un nouveau sport à risque a émergé, à la faveur de la crise sanitaire. En pleine mer démontée, sans distinguer la terre à l’horizon, de nombreux experts s’interrogent sur les forces et les fragilités respectives des démocraties et des régimes autoritaires face au Covid-19. Quitte à se contredire en quelques semaines. Au début de l’épidémie, le régime chinois était présenté comme défaillant, tremblant sur ses bases, étouffé par ses propres mensonges. Puis le contraire fut écrit de façon aussi hâtive, lorsque Pékin s’installa en bienfaiteur intéressé et producteur incontournable, face à l’afflux des demandes européennes de masques. On se lamenta alors sur nos dépendances, la lenteur bruxelloise. Et voici que monte le ressentiment contre la Chine.
Ces débats sans fin ne manquent pas d’intérêt. Mais ils ne doivent pas cacher un autre phénomène, antérieur à cette crise, qui a pris une ampleur inédite. Il s’agit de l’avènement de la diplomatie carnivore. Ainsi peut-on qualifier des pratiques dorénavant répandues entre grandes puissances, mélange de brutalité, de propagande à usage intérieur et extérieur, d’égoïsme revendiqué et de défiance pour tout compromis acquis dans un cadre multilatéral.
Il ne faut pas mythifier l’ordre international classique, issu de la seconde guerre mondiale. L’opacité et la fragmentation de ses institutions, la tension entre les notions de droit international et de souveraineté nationale, ou encore la paralysie du Conseil de sécurité étaient criantes depuis des années. Le désastre sans fin en Syrie en fournit l’exemple le plus accablant. Mais ce qui se dessine ne ressemble pas à un phénomène passager. Le mauvais exemple vient des Etats-Unis, ancien gardien de cet ordre, le mettant à présent en terre.
L’administration Trump se caractérise par un mépris inédit pour le format multilatéral. Elle fonctionne par boucs émissaires, de l’office venant en aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en passant par les alliés européens dans l’OTAN. Elle ne se sent pas engagée par la parole des administrations précédentes et par le principe de continuité de l’Etat, comme l’a montré le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien ou de celui sur le climat, dans le but de brûler l’héritage Obama.
Les zones d’influence de Pékin
Puisque l’ancien gardien du système se comporte dorénavant comme un acteur sans foi ni loi, les règles communes s’effacent, la force se décline dans les mots et dans les gestes. La Russie, la Chine et la Turquie utilisent actuellement des méthodes similaires de communication – avec une efficacité d’ailleurs très discutable – en complément de leurs capacités de projection militaire, plus que jamais déterminantes. Chaque pays a ses particularités, c’est une évidence, mais des traits communs se dessinent. Dans un mélange de nationalisme, de mépris pour la vérité historique et de paranoïa, ces Etats traquent les opposants et mettent en cause le travail des journalistes critiques. Ils utilisent leurs propres relais médiatiques – chaînes de télévision, agences de presse, comptes affiliés sur les réseaux sociaux – non seulement pour dessiner une image féerique de leurs actions, mais aussi pour dénigrer les gouvernements occidentaux, représentants d’un modèle concurrentiel jugé défaillant. Parfois, ce sont les diplomates eux-mêmes qui se chargent des basses œuvres.
Cet antagonisme en guise de méthode de travail est visible du côté de la dictature chinoise. Pendant les dernières décennies, ce pays s’est focalisé sur son développement économique, spectaculaire. Très sensible à la notion de souveraineté, refusant toute ingérence dans ses affaires intérieures, la Chine n’a pas cherché à exporter un modèle de développement, mais à rendre dépendants des Etats vulnérables, en matière d’investissements ou de productions industrielles. L’Europe est ainsi devenue une zone d’influence de Pékin, comme l’Afrique. Pour l’UE, desserrer l’étau de ces dépendances, dans des domaines livrés à l’idéologie des flux et de la pure concurrence libérale, représente un enjeu existentiel pour les années à venir.
A l’aune de la crise sanitaire actuelle, on voit bien que la doctrine Xi Jinping s’aiguise. Pékin s’engage dans une confrontation des modèles, et passe de la défensive – face aux accusations de mensonges à Wuhan ou aux récits sur les éruptions xénophobes en interne contre les minorités – à l’offensive. Les textes anonymes publiés en ligne par l’ambassade de Chine à Paris, nécessitant une convocation de son représentant au Quai d’Orsay, ont illustré cette évolution. Elle fait penser d’ailleurs, en miroir, au compte Twitter de l’ambassade de Russie à Londres, célèbre pour ses provocations à la suite de l’attaque chimique contre les Skripal à Salisbury en 2018.
Même phénomène du côté turc. Le 21 avril, le ministère des affaires étrangères, à Ankara, a publié un communiqué violent après l’entretien accordé au Monde par Jean-Yves Le Drian. Le chef de la diplomatie français y rappelait les engagements militaires turcs, contradictoires avec son statut de membre de l’OTAN. En retour, Ankara l’a accusé de tenter de « dissimuler la situation désespérée dans laquelle se trouve la France ». Les médias proturcs, eux, ont relayé des articles apocalyptiques sur les banlieues françaises, qui brûleraient tels des fétus de paille. Le même jour, Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan s’entretenaient, dans un esprit plus apaisé. Dans ce monde où l’on ne peut plus entièrement compter sur personne, il ne faut rompre avec aucune puissance. Les provocations et les tensions deviennent ainsi une pollution avec laquelle il convient d’apprendre à vivre, en restant digne si possible.
Assumer des rapports de force
Au milieu de cet écosystème international toxique, le président français a eu ce mérite : il tente encore de ranimer le multilatéralisme, malgré une marge de manœuvre réduite. Dès le début de la crise sanitaire, M. Macron a respecté le cadre européen et le devoir de concertation, pour ne pas se voir reprocher, cette fois, un cavalier seul français. Il s’est ensuite démené pour favoriser des réunions du G7, du G20, et surtout des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, pour l’heure sans résultat sur ce point.
L’idée que la collaboration entre Etats est une nécessité absolue face à la pandémie semble aller de soi. Mais sa mise en musique se heurte à d’autres logiques, dans un monde éclaté. Il ne serait pas sage, pour les Européens, d’adopter des modes d’expression qui ne leur correspondent pas, car ils seront toujours débordés dans la course à l’excès. Mais les professions de foi multilatéralistes ne suffisent pas, les condamnations et les regrets de papier s’épuisent : il faut assumer des rapports de force.
Pendant que les Européens continuent à soupeser les virgules, privilège suranné de l’ancien monde, d’autres attaquent sabre au clair, diffament, jouent l’amnésie, ne craignant pas la contradiction dans leurs engagements. L’UE, elle, s’effiloche sur un plan politique, au-delà des plans de sauvetage financiers. Comment prétendre incarner le modèle démocratique si on laisse deux Etats membres, la Hongrie et la Pologne, le fouler au pied, tout en percevant les fonds de Bruxelles ? La lutte contre le Covid-19 est certes une priorité, mais elle ne peut justifier la corrosion de l’âme.
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