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Le Monde, le 17/04/2020
Par Frédéric Bobin
Le rapport de force a changé depuis le début de l’année, notamment après qu’Ankara a mis au service du gouvernement de Tripoli une nouvelle génération de drones.
La guerre continue en Libye. La pandémie de Covid-19 n’a aucun effet sur des combats qui s’intensifient autour de Tripoli, en dépit des appels internationaux à l’arrêt des hostilités pour mieux combattre le virus. « Comment demeurer confinés sous les bombardements ? », interroge un résident de la capitale joint par téléphone.
Depuis l’assaut déclenché il y a un an par les forces du maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, basé à Tripoli, 150 000 personnes ont été déplacées dans cette région. « La poursuite des affrontements, qui entrave la mobilisation sanitaire contre le virus, est une véritable bombe à retardement », déplore une source onusienne. Les chiffres officiels de la contamination (48 cas, un mort) sont à l’évidence sous-estimés, compte tenu de la désorganisation du système de santé causée par la violence ambiante.
Sur le terrain militaire, l’escalade dont la Tripolitaine (ouest) a été le théâtre ces derniers jours consacre un renversement du rapport de force au détriment de l’Armée nationale libyenne (ANL, d’Haftar), à l’offensive depuis l’hiver avec un soutien résolu des Emiratis et des Russes. Le vent semble avoir tourné. Les partisans d’Haftar ont essuyé, lundi 13 avril, de cuisants revers en perdant le contrôle des localités côtières de Sabratha et Sorman, à moins de 70 km à l’ouest de Tripoli.
La reconquête de ces deux villes par les forces loyales au GAN, reconnu par la communauté internationale mais soutenu militairement par la seule Turquie, s’inscrit dans une contre-offensive plus générale en Tripolitaine, fragilisant les acquis d’Haftar. S’il tient toujours solidement Syrte, le maréchal a dû laisser ses adversaires de Misrata récupérer Abou Greïn, une localité stratégique située entre les deux cités, et voit désormais sa base militaire de Watiya, non loin de la frontière tunisienne, sous pression des forces pro-GAN. Un autre théâtre où la tension risque de monter est Tarhouna, principal bastion pro-Haftar, au sud-est de Tripoli, où des drones turcs au service du GAN commencent à frapper.
L’ANL sur la défensive
L’inflexion militaire en cours en Tripolitaine est, selon nombre d’analystes, le produit d’une implication croissante des Turcs aux côtés du GAN, et notamment de l’introduction d’une nouvelle génération de drones à la technologie plus efficace. « Le rapport de force a fondamentalement changé depuis le début de l’année, note Wolfram Lacher, chercheur à l’Institut allemand des affaires internationale et de sécurité (SWP), à Berlin. A l’époque, les Emiratis maîtrisaient le ciel au service d’Haftar. Or les drones turcs, ainsi que les systèmes de défense antiaérienne qu’Ankara a installés en Tripolitaine, ont maintenant pour effet d’empêcher l’aviation émiratie d’atteindre Tripoli ou Misrata. »
Cette montée en puissance des Turcs autour du GAN dessine un nouvel environnement stratégique dans l’Ouest libyen. « La dynamique de la guerre a changé, souligne Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye à l’Institut néerlandais des relations internationales Clingendael, à La Haye. Depuis plusieurs semaines, c’est le GAN qui place les forces d’Haftar sur la défensive. Mais il ne faut pas se leurrer : ce sont les Turcs qui décident, qui conçoivent les plans d’attaque, qui coordonnent, bref, qui sont aux commandes dans le camp pro-GAN. »
L’intervention turque est le fruit d’un accord sécuritaire signé le 27 novembre 2019 entre Ankara et le GAN, en réponse au soutien massif (militaire et financier) dont l’ANL bénéficiait de la part de ses parrains étrangers (Russie, Emirats arabes unis, Jordanie, Egypte, Arabie saoudite). Le Conseil de sécurité des Nations unies a échoué à mettre un coup d’arrêt à cette spirale d’ingérences étrangères qui viole ouvertement l’embargo de l’ONU (datant de 2011) sur toute livraison d’armes à la Libye. C’est pour protester contre les atermoiements d’une communauté internationale divisée et impuissante que Ghassan Salamé a démissionné, le 2 mars, de ses fonctions de chef de la mission des Nations unies en Libye – un poste auquel il n’a pas encore été remplacé.
Ankara, qui a aussi dépêché à Tripoli plusieurs milliers de « mercenaires » syriens pro-Turcs, a fini par faire bouger les lignes militaires autour de la capitale. Le GAN, fragilisé à l’automne par l’engagement très meurtrier des combattants de Wagner, une société russe de sécurité proche de Moscou, sur certains fronts en appui à Haftar, est ainsi parvenu progressivement à desserrer l’étau. « Il y a eu une certaine naïveté au sein de l’ANL de présumer que les Turcs ne feraient pas plus en Libye que ce qu’ils avaient déjà accompli [dans la foulée de l’accord du 27 novembre], explique l’analyste libyen Mohamed Eljarh. Le fait d’avoir sous-estimé les Turcs a été une erreur fatale pour l’ANL. »
Rivalité avec la Russie
Tous les regards sont désormais tournés vers les Emirats arabes unis, principal sponsor politique et militaire d’Haftar. Abou Dhabi va-t-il répondre au défi que lui lance Ankara ? « On peut s’attendre à ce que les Emiratis redoublent d’efforts dans leur soutien à Haftar à travers l’Egypte, relève Mohamed Eljarh. Mais sous quelle forme ? On l’ignore à ce stade. »
L’attitude de Moscou fait également l’objet de bien des spéculations. Car le tandem formé par la Russie et la Turquie en Libye, qui y reproduisent un mode de relation ambivalent déjà éprouvé en Syrie – où la rivalité se combine à une certaine coopération –, s’impose désormais comme le facteur dominant du conflit libyen.
L’antagonisme est loin d’être frontal, obéissant à des arrière-pensées stratégiques dépassant le seul horizon libyen. « Moscou semble assez soucieux de ne pas brûler tous les ponts avec Erdogan », précise Jalel Harchaoui, de l’Institut Clingendael. En sens inverse, les Turcs paraissent agir de manière très calculée contre leurs adversaires à Tripoli. Comme s’il s’agissait d’éviter l’irréparable. « On a remarqué que les drones turcs ne frappent pas les positions tenues par des mercenaires russes sur les fronts d’Aïn Zara ou Wadi Al-Rabia à Tripoli », observe une source libyenne.
Ainsi l’évolution de la relation russo-turque formate-t-elle plus que jamais la bataille de Tripoli, en liaison avec le lointain front syrien, où les coups se rendent d’un pays à l’autre entre deux phases de négociation. « L’escalade de la violence à Tripoli et sa connexion avec le front d’Idlib, en Syrie, ne font les affaires ni du GAN de Sarraj ni de l’ANL d’Haftar, souligne un officiel français proche du dossier libyen. En réalité, cela ne fait que les affaires de la Turquie et de la Russie. »
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