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En Turquie, les femmes en première ligne face à la crise

Le Figaro Madame, le 10/03/2020
 

Sofiane Zaizoune
 

 
 

Habitante d’Istanbul, Pınar Kartal, 33 ans (ici le long du Bosphore), est une ingénieure au chômage depuis dix-huit mois, comme 16,6 % des femmes turques. Plutôt que de rester rester à la maison devant «les programmes télévisés pour femmes au foyer», comme elle les appelle, Pınar enchaîne les cours de langue. (Istanbul, le 16 février 2020.) / Marie Tihon / Hans Lucas

 

Au pays d’Erdoğan, mieux vaut ne pas être une femme sur le marché du travail. Premières victimes de la violente crise économique qui frappe la Turquie, elles ne représentent qu’un tiers de la population active. Des associations et des entreprises sociales travaillent à leur insertion. Reportage.
 
On ne l’a pas entendue arriver. Le bruit de la porte d’entrée a été étouffé par celui des moteurs, des klaxons et de la foule qui se presse place Taksim, cÅ“ur battant d’Istanbul. Â«Bonjour, NeÅŸe Öztürk CoÅŸkun», se présente-t-elle en tendant la main. Regard droit, port altier, carré noir impeccable et sourire poli, elle sort tout juste du bureau. Un cabinet de conseil pharmaceutique où elle travaille comme consultante depuis un mois, précise-t-elle. En veste pied-de-poule, chemisier bleu et pantalon à pinces, NeÅŸe Öztürk CoÅŸkun prend place à table et résume son CV. Licence de chimie, début de carrière, MBA en business administration de l’Université technique d’Istanbul, l’une des plus réputées du pays, postes de management dans les biotechnologies… Et puis, un an et demi de chômage après la faillite de son précédent employeur.

À 39 ans, mariée, mais pas mère, elle suscite la méfiance des recruteurs. À la dizaine d’entretiens d’embauche qu’elle décroche, elle doit sans cesse répondre aux deux mêmes questions : a-t-elle des enfants, ou compte-t-elle en avoir ? Non et non. Aucun recruteur ne la croit. L’un d’eux, à qui elle ment et finit par répondre oui, enfonce le clou : pourquoi voudrait-elle travailler, si elle a des enfants et un mari qui gagne sa vie ? «À chaque fois, j’ai eu l’impression d’être remise à ma place, soupire-t-elle, malgré treize ans d’expérience. À mon âge, retrouver du travail a été très compliqué.»

 Mais même à ce niveau de responsabilités, relancer sa carrière est très difficile

Premières victimes de la récession

Nous sommes dans les bureaux de BizBizze, une association qui accompagne les femmes dans la création de leur entreprise ou leur recherche d’emploi. NeÅŸe Öztürk CoÅŸkun a bénéficié de leur soutien lorsqu’elle était au chômage. «On essaie de mettre leurs compétences à jour, de leur redonner confiance en elles, grâce à de l’entraînement à la négociation, au CV ou à l’entretien d’embauche», explique Lal Yükeb, la secrétaire générale de BizBizze. Un soutien précieux face à la violente crise économique qui frappe la Turquie depuis 2018. Début 2019, le taux de chômage s’élevait à 14,7 %, un record depuis dix ans. Même si ce taux a diminué (13,3 % en novembre dernier), il reste plus de 4 millions de chômeurs, sur 80 millions d’habitants. Les femmes sont les premières victimes de la récession : 16,6 % d’entre elles cherchent un travail, contre 11,7 % des hommes, d’après l’Institut turc des statistiques (TÜIK). Sans oublier que, outre les demandeurs d’emploi, près de 12 millions de personnes ne cherchent pas de travail, trop occupées à s’occuper de leur foyer. Principalement des femmes.

Pour s’occuper des enfants ou d’un parent malade, beaucoup de Turques interrompent leur carrière. Et la relancent difficilement. Les associations Å“uvrent donc d’arrache-pied pour les soutenir. Comme YenidenBiz, «nous à nouveau» en turc. Depuis sa création il y a six ans, l’association soutient des femmes diplômées des meilleures universités turques, avec au moins 7 ans d’expérience. Elles ont été directrices financières, RH ou marketing de grandes entreprises turques ou étrangères. «Mais même à ce niveau de responsabilités, relancer sa carrière est très difficile», soupire Özlem YeÅŸildere, directrice financière d’une entreprise de boissons alcoolisées et présidente du conseil d’administration de YenidenBiz. Et la crise n’a fait qu’empirer les choses. Pour les femmes, les règles sont claires : il faut s’accrocher à son poste, coûte que coûte.

« Et que fait votre mari ? »

59 % des chômeurs sont des femmes
En quinze ans, le nombre de chômeuses est passé d’un peu plus de 100.000 à près de 2 millions. 
2169 femmes ont perdu leur travail chaque semaine entre 2003 et 2018. Cette année-là, 61 femmes ont perdu leur emploi chaque heure.
En novembre dernier, 59 % des chômeurs étaient des femmes, contre 40 % en 2003.
En plus des demandeurs d’emploi, plus de 29 millions de personnes sont hors de la population active. Plus de 20 millions d’entre elles sont des femmes. Seules 33,9 % des Turques participent donc à la population active. C’est le taux le plus bas parmi les pays membres de l’OCDE.
En 2017, seules 54 % des Turques possédaient un compte bancaire, contre 83 % des hommes, selon la Banque mondiale.

Mais après une ou deux grossesses, comment continuer à travailler dans un pays où les crèches publiques manquent ? L’école primaire commence à 5 ans, les garderies privées et les nounous sont bien souvent hors de prix. C’est ce que dénonce Arzu ÇerkezoÄŸlu, la présidente de la puissante Confédération des syndicats révolutionnaires (Disk), la troisième organisation syndicale du pays. Elle nous reçoit dans son bureau de BeÅŸiktaÅŸ, sur la rive européenne d’Istanbul. Un rapport ouvert sur les genoux, elle égrène de son débit mitraillette les mesures qu’elle réclame du gouvernement. Parmi elles, l’ouverture de crèches publiques et des discours politiques favorables à l’emploi des femmes. «Nos dirigeants doivent regarder la réalité du chômage en face, aussi effrayante soit-elle.»

Le pays tout entier est sous tension. Ces derniers mois, des familles entières, écrasées par leurs dettes, l’inflation et la dévaluation de la livre turque se sont suicidées, généralement au cyanure. En janvier, la police d’Istanbul a repêché le corps de Sibel Ünli, une étudiante de 20 ans. Elle a mis fin à ses jours juste après la hausse soudaine du prix des repas à l’Université d’Istanbul. Pendant ce temps, les soldats turcs déployés au nord de la Syrie s’enlisent, les réfugiés syriens en Turquie (près de 4 millions de personnes) sont victimes d’une haine croissante et les relations d’Ankara avec l’Union européenne sont de plus en plus tendues. Surtout, le coup d’État manqué de juillet 2016 s’éloigne et justifie de moins en moins l’autoritarisme du président turc, Recep Tayyip ErdoÄŸan. Le fondateur du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002, a pourtant bâti sa popularité sur une croissance économique rapide. Les Turcs précaires ont accédé à la classe moyenne, sont devenus propriétaires et ont envoyé leurs enfants à l’université. Mais le mécanisme s’est grippé et le président a changé de ton. En janvier dernier encore, il déplorait un taux de fécondité stagnant à 1,99 enfant par femme. Lui en voudrait 3. Ses déclarations sur le travail des femmes font régulièrement polémique. Comme en mai 2019, lorsque l’une d’elles l’interpelle au cours d’un déplacement. «Je suis diplômée de deux universités et je ne trouve pas de travail», lui dit-elle. «Et que fait votre mari ?», répond le président. 

 

La maternité, début de la dépendance

 


Zeynep Gümüs, associée d’Izabela Erşahin, est responsable formation et logistique chez Bebemoss, entreprise sociale de jouets en coton accompagnant des mères qui travaillent à domicile. (Istanbul, le 11 février 2020.) / Photo Marie Tihon

Leur point commun à toutes, c’est leur puissance
Izabela ErÅŸahin, fondatrice  de Bebemoss

Pour beaucoup de Turques, la maternité signe le début de la dépendance à leur époux. Saliha DedeoÄŸlu a elle aussi attendu que ses deux enfants grandissent pour travailler. Elle sortait peu de chez elle avant de rejoindre l’appartement-atelier de Bebemoss, une entreprise sociale de jouets en coton faits main. Autour d’elle, une dizaine de femmes discutent joyeusement au milieu des métiers à tisser et des bobines de fil. Elles viennent rendre leur dernière production de peluches et prendre de nouvelles commandes. Comme beaucoup d’entre elles, Saliha DedeoÄŸlu a arrêté l’école très tôt et quitté sa ville natale pour suivre son mari à Istanbul, à 21 ans. «Il est très content que je travaille, il insiste pour me déposer en voiture pour m’éviter le trajet à pied», sourit poliment cette mère de famille discrète, foulard bleu sur les cheveux et sac assorti en bandoulière.

Les femmes de Bebemoss ne sont pas salariées : artisans, elles travaillent le plus souvent chez elles, à leur rythme, en s’occupant de leurs enfants. Izabela Erşahin, la fondatrice franco-polonaise de l’entreprise, les forme au crochet, leur fournit les matières premières et se charge de vendre la production, principalement aux États-Unis. Autrefois assistante de Stefano Pilati, directeur artistique d’Yves Saint Laurent, stambouliote depuis quinze ans, Izabela Erşahin a créé Bebemoss il y a sept ans. Elle fait travailler une centaine de mères, turques ou syriennes. Beaucoup n’avaient pas de compte bancaire avant de commencer. Mais elles ne sont ni faibles, ni vulnérables, assure la fondatrice en réajustant son chignon blond. «Leur point commun à toutes, c’est leur puissance.»

Les coopératives, cercles vertueux et solidaires

En trente ans, Şengül Akçar est passée à une autre échelle. Sa Fondation pour le soutien à l’emploi des femmes (Kedv), née en 1986, a permis la création de 200 coopératives dans tout le pays. Avec un objectif : enseigner aux femmes le fonctionnement du marché. «Elles savent déjà faire tout le reste, s’occuper des enfants, cuisiner, coudre et même gérer un budget : elles font vivre leur famille avec trois fois rien !», lance cette sexagénaire de sa voix rauque. Qu’elles ouvrent une crèche, un restaurant, une fabrique textile ou une savonnerie, l’enjeu est donc le même pour toutes : savoir vendre. Şengül Akçar écrase une énième cigarette, sort de son bureau et nous guide un étage plus bas. Le rez-de-chaussée de la Kedv, à deux pas de la place Taksim, accueille l’une des trois boutiques de la fondation. Sur les étagères, des bouteilles d’huile d’olive côtoient de la literie brodée, de la vaisselle peinte à la main ou des bijoux. Şengül Akçar parcourt la pièce du regard, visiblement fière. Elle l’assure : les coopératives sont les structures les moins touchées par la crise économique. Les plus anciennes soutenues par la Kedv sont nées en 2002 et existent toujours.

À quelques kilomètres de là, la coopérative Ilk Adım, «première étape» en turc, tient bon depuis 2004. «On ne cherche pas à faire du profit mais à tenir dans la durée», souligne Gülten Bingöl en choisissant des bobines de fil. Lunettes sur le nez, cette quinquagénaire aux cheveux blancs est l’une des fondatrices d’Ilk Adım. Cet après-midi, elle est avec quelques collègues, assises devant des métiers à tisser au rez-de-chaussée d’un petit bâtiment jaune. À l’étage se trouve la crèche, le projet originel des sept fondatrices. En plus des membres de la coopératives, cette crèche a permis à nombre de femmes de retrouver du travail. Comme Saime, venue récupérer sa fille de 4 ans, Zehra Sare. «Ça fait un an qu’elle est à la crèche et que je travaille comme femme de ménage», explique-t-elle, tout sourire, pendant que sa fillette, hilare, joue avec le foulard fleuri qui couvre les cheveux de sa mère. Un cercle vertueux qui intéresse de plus en plus en Turquie : sans diplôme ni capital, mettre ses ressources et son travail en commun est primordial.

 

Artisans et entrepreneures digitales

Tülay, 41 ans, suit des cours de maroquinerie au centre Ismek. Son projet est de vendre prochainement ses créations sur Internet. (Istanbul, le 14 février 2020.)
Marie Tihon / Hans Lucas

Celles qui se lancent seules comptent sur un allié de poids : Instagram. La plateforme, plus simple d’utilisation qu’un site internet, est prisée des artisans pour vendre leurs créations. Tülay en a fait un plan de carrière. Pull rose, porte-cartes de la même couleur entre les mains et sourire confiant aux lèvres, cette ancienne comptable de 41 ans est étudiante en maroquinerie. Elle se forme au centre Ismek de Fatih, le quartier historique d’Istanbul. La ville compte 200 établissements de formation de ce type, publics, gratuits et ouverts à tous. Ils accueillent 200.000 étudiants, dont une majorité de femmes, et dispensent 44 formations, du design textile aux langues étrangères en passant par la cuisine gastronomique, la peinture ou la puériculture. «Certains de nos étudiants ont connu des années de chômage, même avec un doctorat, et se tournent vers une carrière manuelle», explique Ayfer Sandıkçı, directrice d’un centre de formation. Pour les aider à trouver un emploi, les équipes d’Ismek invitent régulièrement les entreprises. Les recruteurs viennent faire connaître leurs besoins et repérer des candidats. «Certains d’entre eux sont admis en stage puis embauchés», se réjouit Yasemin Mert, responsable du centre de Fatih, les bras croisés sur sa veste de blazer beige.

Un mouvement impulsé par le nouveau maire d’Istanbul, Ekrem ImamoÄŸlu, élu en juin et membre du Parti démocratique du peuple (CHP), le premier parti d’opposition. La nouvelle mairie prévoit l’ouverture de plusieurs centres pour l’emploi, dont un spécifiquement dédié aux femmes, en plus des agences du Conseil turc du travail, l’équivalent de Pôle emploi. Au moins 100 crèches publiques doivent aussi ouvrir d’ici à 5 ans. Ekrem ImamoÄŸlu espère ainsi créer 200.000 nouveaux emplois, dont la moitié pour des femmes.

 

Fuite des cerveaux

Aucun de mes proches en Turquie n’exerce le métier pour lequel il a étudié
Aydan Karakaya, étudiante en chimie

Mais le temps est long pour les Turcs. Les signes de reprise économique sont encore faibles, et ses résultats se font attendre. Le secteur de la construction, durement atteint, sort lentement la tête de l’eau. De quoi redonner un peu d’espoir à Pınar Kartal, une ingénieure civile de 33 ans, dont une dizaine en tant que manager sur des chantiers menés par les plus grandes entreprises de construction turques. Elle est au chômage depuis un an et demi après l’abandon du projet où elle devait travailler. Son mari, lui, est encore en poste. C’est grâce à son salaire que le couple tient bon. «Mais je ne veux pas me plaindre, tempère Pınar Kartal dans un excellent français, une tasse de café fumant entre les mains. J’aurais facilement un poste convenable et bien payé si j’étais prête à partir sans mon époux.» La jeune femme, qui parle aussi anglais et espagnol, pourrait travailler en Europe ou en Afrique francophone. Ce n’est pas le cas de tous.

En 2018, 113.000 Turcs, dont énormément de diplômés, ont quitté le pays. La fuite des cerveaux, massive, inquiète le gouvernement. Le président turc et ses conseillers étaient encore réunis le 17 février dernier pour tenter d’endiguer le phénomène. À 24 ans, Aydan Karakaya fait partie de celles qui ont perdu espoir. «C’est simple, aucun de mes proches en Turquie n’exerce le métier pour lequel il a étudié», confie-t-elle. Elle nous accueille dans sa petite chambre d’une résidence étudiante du boulevard Diderot, dans le XIIe arrondissement de Paris. Elle y vit depuis son inscription, en septembre, en master de chimie. Son français n’est pas encore parfait, mais elle y travaille. Car elle n’a pas l’intention de repartir. Même si la situation turque s’améliore ? «Si j’ai le choix, je reste», répond-elle, les bras croisés. Comme en signe de défi.

 

 

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