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Le Monde, le 17/01/2020
Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Pour Recep Tayyip Erdogan, outre la survie du seul allié qu’il a en Méditerranée orientale (les Frères musulmans du gouvernement de Tripoli), l’objectif principal est la défense de l’accord bilatéral avec ce même gouvernement sur la délimitation des frontières maritimes en Méditerranée.
Analyse
Rompant avec la tradition de neutralité qui était celle de la République turque depuis 1923, Recep Tayyip Erdogan, le chef de l’Etat turc a ordonné l’envoi à Tripoli (Libye) d’instructeurs, de mercenaires et d’équipements militaires. L’objectif est de soutenir le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, reconnu par l’ONU, dont la survie est menacée par les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar.
Cet activisme militaire n’est pas sans risque. Lancer une campagne à plus de 2 000 kilomètres du pays pourrait aisément se retourner contre le président turc, notamment en cas de pertes dans les rangs de son armée. Voilà pourquoi il a jugé préférable d’envoyer des mercenaires syriens, notamment la division Sultan Mourad composée de Turkmènes, active en Syrie contre le régime de Bachar Al-Assad. De plus, l’idée d’une intervention militaire sur un théâtre d’opération aussi éloigné n’est guère populaire dans l’opinion turque. Selon un sondage réalisé par la société Istanbul Economics Research, 58 % des personnes interrogées y sont opposées. L’opposition parlementaire, notamment les Républicains du CHP, le vieux parti d’Atatürk, n’a de cesse de la critiquer.
D’où la nécessité pour M. Erdogan de convoquer le passé ottoman pour justifier sa démarche. « Nous sommes sur ces terres [en Libye], où nos ancêtres ont marqué l’histoire parce que nous y avons été invités pour mettre fin à l’injustice et à la persécution », a-t-il déclaré, le 9 janvier.
Les ambitions présidentielles ont finalement été revues à la baisse. Prévue au départ pour se dérouler « au sol, sur mer et dans les airs, si nécessaire », l’opération s’est finalement transformée en une mission diplomatique conjointe turco-russe visant à ouvrir la voie à un règlement politique.
Selon Selim Kuneralp, un ancien ambassadeur, « M. Erdogan semble avoir pris au sérieux les avertissements venus aussi bien du président américain Donald Trump que du président russe Vladimir Poutine. Il ne parle plus d’envoyer des forces combattantes en Libye, qui auraient d’ailleurs rencontré toutes sortes d’obstacles logistiques, vu l’échec essuyé par sa tentative d’obtenir le soutien de la Tunisie ».
Affinité avec les Frères musulmans de Tripoli
Pas question pour autant de renoncer à soutenir Faïez Sarraj, le chef du gouvernement de Tripoli. Ce soutien « répond à deux motivations complémentaires, estime l’ancien diplomate. La première est l’affinité de longue date que le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a envers les Frères musulmans qui dominent le gouvernement de Tripoli. La deuxième est le besoin d’assurer la survie du seul allié qu’il a en Méditerranée orientale ».
Avant tout, l’objectif principal d’Ankara est de défendre l’accord bilatéral conclu le 27 novembre 2019 avec le gouvernement de Tripoli sur la délimitation des frontières maritimes en Méditerranée. Voilà des décennies que la Turquie et la Grèce, Etats voisins, membres de l’OTAN, éternels frères ennemis, s’avèrent incapables de surmonter leurs contentieux sur le partage des ressources, des eaux, du plateau continental et de l’espace aérien. La découverte récente de gisements de gaz en Méditerranée n’a fait que raviver les tensions. Désormais, les explorations se font sous la protection de navires militaires, ce qui ne contribue pas à l’apaisement. Se sentant exclue des partenariats énergétiques entre Israël, la Grèce, Chypre et l’Egypte, la Turquie a lancé ses propres forages au large de Chypre.
« On l’oublie souvent mais l’accord militaire signé entre la Turquie et le GAN est une réaction à une autre initiative intervenue en Méditerranée, une sorte de “croisade anti-turque”, soit le projet de gazoduc EastMed conclu entre Israël, Chypre, la Grèce et l’Egypte pour acheminer le gaz méditerranéen vers l’Europe, lequel a reçu le soutien des Etats-Unis », explique le chercheur Bayram Balci, directeur de l’Institut français des études anatoliennes (IFEA) à Istanbul.
Le projet EastMed déplaît fortement à Moscou et à Ankara, qui ambitionnent, dans le cadre de leur partenariat énergétique, d’alimenter en gaz les foyers européens. EastMed pourrait faire de l’ombre au gazoduc TurkStream, une réalisation russo-turque en mer Noire dont la deuxième branche vient d’être inaugurée en grande pompe à Istanbul, le 8 janvier, en présence des présidents Poutine et Erdogan. Construit pour approvisionner l’Europe du Sud et les Balkans en évitant l’Ukraine, TurkStream renforcera la dépendance des consommateurs européens à Gazprom, le mastodonte du gaz russe.
Damer le pion au gazoduc EastMed
Aux yeux du président Erdogan, l’accord maritime signé avec son allié à Tripoli est la seule façon de damer le pion au gazoduc EastMed. Tout est bon pour contrer les velléités énergétiques de ses adversaires. Avec la Grèce, la Turquie est à couteaux tirés ; avec Israël et l’Egypte, les relations sont inexistantes, la Turquie n’ayant plus de représentation diplomatique dans ces pays.
L’accord signé avec Tripoli est le principal remède trouvé par M. Erdogan pour lutter contre l’isolement de son pays. Avec un gros bémol. « Il n’est pas conforme au droit international », rappelle Selim Kuneralp. N’ayant pas signé la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, contrairement aux autres Etats de la région, la Turquie se retrouve hors jeu en Méditerranée, seule face à un consortium de nations régionales alliées.
Les ambitions sont démesurées mais les capacités limitées. « La Turquie n’a pas les moyens techniques d’extraire à elle seule des hydrocarbures dans la zone qu’elle revendique, qui lui est contestée par d’autres pays de la région et dont on ignore d’ailleurs si elle est riche en ressources », affirme l’ancien diplomate. Ce bilan hasardeux signe l’échec de la politique régionale menée par M. Erdogan au détriment des intérêts à long terme de son pays.
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