Un diplomate affirme que la Turquie et la France sont «culturellement connectées»

jambonburst.com; le 08/12/2019
 
 
 
 

Hazal Özcan-ANKARA

Malgré des divergences politiques, la Turquie et la France ont de nombreuses relations, notamment dans le domaine culturel, selon l’ambassadeur de France à Ankara.

«Dans le passé, vous avez toujours eu des divergences politiques à l’époque de [l’ancien président français Nicolas] Sarkozy, à l’époque de [Jacques] Chirac. C’est la vie. Mais je pense que le message important ici est que ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui peut parfois nous diviser », a déclaré l’ambassadeur Charles Fries au Hürriyet Daily News le 4 décembre.

Les remarques de l’ambassadeur ont précédé un concert à l’ambassade de France à Ankara, où de jeunes musiciens talentueux, faisant partie des pianistes de renom Güher et du projet «Young Musicians on World Stage» de Süher Pekinel, ont captivé le public.

Le projet offre des bourses à de jeunes artistes pour leur formation dans les meilleures écoles de musique du monde.

«Ce concert est un peu mon idée si je puis dire. J’ai dit: «Ici, j’ai un endroit très agréable, vous pouvez venir avec de jeunes musiciens et je serais heureux en tant qu’ambassadeur de France d’accueillir ce concert», a-t-il déclaré.

«Parce qu’en général, quand on a des concerts, on a des artistes français célèbres. Mais [pour] la première fois, je voulais que des musiciens turcs jouent ici afin de montrer qu’il existe des liens, des ponts entre la France et la Turquie et bien sûr l’Europe », a-t-il ajouté.

Fries a déclaré que pour les jeunes artistes, qui sont des étudiants boursiers du projet, étudier à l’étranger dans les pays européens démontre les liens entre la Turquie et l’Europe.

«Je pense que ces liens entre la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Turquie dans le domaine de l’éducation musicale sont très intéressants. C’est pourquoi j’ai voulu promouvoir cela car il existe de nombreux liens entre la France et la Turquie notamment dans le domaine culturel. Je pense que les concerts aident à montrer qu’il existe des liens entre nos deux pays », a-t-il déclaré.

Non limité à la musique

Néanmoins, les liens culturels ne se limitent pas à la musique, a déclaré l’ambassadeur, en donnant l’exemple du commissaire et critique d’art Nicolas Bourriaud, qui a organisé la 16e Biennale d’Istanbul en 2019.

« Même s’il y a parfois des difficultés politiques entre la Turquie et les pays européens, nous essayons d’investir dans l’éducation, la culture, les arts », a déclaré Fries.

Il a également fait savoir que près de 4 000 étudiants turcs font leurs études en France et des étudiants français qui étudient en Turquie dans le cadre du programme Erasmus.

En ce qui concerne l’éducation, Fries a également déclaré qu’environ 13 000 jeunes en Turquie étudient en français dans des écoles telles que le lycée Galatasaray à Istanbul et le lycée Tevfik Fikret à Ankara et Ä°zmir.

« C’est bon de promouvoir cela. C’est pourquoi nous essayons de pousser cela en Turquie et aussi de le promouvoir. Nous aimerions avoir plus d’étudiants turcs en France pour leurs études », a-t-il déclaré.

« Donc, c’est une bonne illustration du fait que nos intérêts sont liés et que nous essayons d’échanger, en particulier entre les jeunes », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur a également souligné que la Turquie et la France ont des racines historiques profondes alors que la France a établi sa première ambassade à l’époque ottomane, au XVIe siècle. Il a ajouté que les pays ont également de nombreuses relations économiques car il y a plus de 450 entreprises françaises basées en Turquie.

«Mon travail consiste à connecter les sociétés, les gens, les gouvernements. Malgré certaines difficultés parfois, je pense que nous avons des intérêts très forts, et il y a cette amitié entre nos deux pays », a déclaré Fries.

« Je pense que c’est mon message principal pour montrer qu’il existe des interconnexions, en particulier dans le domaine de la musique », a-t-il ajouté.

Lorsqu’on lui a demandé comment la Turquie pouvait s’améliorer dans le domaine de l’éducation musicale, Fries a déclaré que l’éducation précoce serait la priorité.

«Parce que tout commence quand tu es jeune. Donc, si vous voulez résoudre un problème, vous devez le résoudre le plus tôt possible », a-t-il déclaré.

Il a également salué les projets des sœurs Pekinel, affirmant que ces initiatives contribuaient à promouvoir l’éducation.

« Ce dont nous avons besoin, et c’est le même problème en France, nous devons pousser l’enseignement scientifique, bien sûr, les sciences, la technologie mais aussi les arts et la culture », a-t-il déclaré.

Fries a également souligné qu’une génération sans connaissance commune est une génération «perdue».

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