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Le Monde, le 14/11/2018
Par Gilles Paris et Madjid Zerrouky
Un membre de l’équipe impliquée dans la disparition du journaliste aurait demandé à l’un de ses supérieurs de « dire à [son] patron » que la mission avait été accomplie.
Manifestation pour la vérité sur l’affaire Khashoggi, devant l’ambassade saoudienne à Washington, le 10 octobre. Jacquelyn Martin / AP
Les enregistrements sonores du meurtre du dissident saoudien Jamal Khashoggi, le 2 octobre dans l’enceinte du consulat de son pays à Istanbul, sont l’une des clés de l’enquête. Les autorités turques affirmaient détenir ces pièces depuis le départ, sous couvert de sources anonymes, sans élément de preuve tangible jusqu’à ces derniers jours.
Or, la transcription de ces enregistrements fait surface. Sur la base de sources sécuritaires américaines et turques, le New York Times a affirmé le 13 novembre qu’un membre de l’équipe impliquée dans la disparition de Jamal Khashoggi a demandé à l’un de ses supérieurs, par téléphone, de « dire à [son] patron » que la mission avait été accomplie. La personne en question, selon le quotidien new-yorkais, serait le prince héritier, Mohammed Ben Salman (« MBS »).
Irrité par la passivité occidentale et toujours déterminé à faire plier Riyad, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait confirmé le 10 novembre l’existence d’enregistrements. Il a aussi affirmé les avoir partagés avec les puissances occidentales. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a confirmé leur existence à son tour le 12 novembre.
« Goutte-à-goutte »
Depuis un mois, Ankara distille des éléments toujours plus précis qui mettent en lumière le caractère prémédité de l’assassinat de Jamal Khashoggi et une implication des plus hautes autorités saoudiennes. A Riyad, personne ne veut dire où est passé le corps et l’Arabie saoudite refuse d’extrader les dix-huit suspects saoudiens arrêtés dans le royaume. Cela ne manque pas d’excéder la présidence turque.
A travers ces fuites, « la Turquie applique une stratégie du goutte-à-goutte pour maintenir la pression sur les Saoudiens. Nous sommes désormais parvenus à un stade où des responsables turcs s’interrogent officiellement sur les motivations des dirigeants saoudiens et doutent de leurs intentions », explique le journaliste turc Ragıp Soylu, qui fut correspondant du quotidien Sabah à Washington jusqu’au 9 novembre. Depuis le début de l’affaire, ce journal progouvernemental est la principale courroie de transmission des enquêteurs et des autorités turcs.
Selon M. Soylu, de nouvelles révélations pourraient rapidement suivre : « La transcription de la ou des bandes audio pourrait être indirectement divulguée via des médias internationaux, voire éventuellement une partie des enregistrements si l’Arabie saoudite continue à nier les faits et à dégager les auteurs du meurtre de toute responsabilité. »
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Conscient que ses moyens de pression sur le royaume saoudien étaient dès le départ limités, Ankara agit donc désormais ouvertement par l’intermédiaire des Etats-Unis et de la presse américaine, ce qui contraint la Maison Blanche à se positionner.
Le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, a dû démentir mardi 13 novembre que des enregistrements liés à l’assassinat présumé de M. Khashoggi – qui était chroniqueur du Washington Post – puissent impliquer le prince héritier saoudien. « Ce n’est pas la conclusion, je pense, à laquelle les personnes qui [les] ont entendus sont parvenues, et ce n’est certainement pas la position du gouvernement saoudien », a estimé le conseiller de Donald Trump à Singapour, étape d’une tournée en Asie et au Moyen-Orient. Mais John Bolton a dû préciser qu’il n’avait pas écouté lui-même l’enregistrement concerné.
La directrice de la CIA, Gina Haspel, est officiellement la seule responsable américaine à avoir pris connaissance du contenu des enregistrements détenus par les autorités turques, à l’occasion d’un déplacement en Turquie. Elle n’a pas fait la moindre déclaration à ce sujet.
« Réajustement »
Gestionnaire de fait du royaume saoudien, Mohammed Ben Salman est très proche du gendre et conseiller du président des Etats-Unis, Jared Kushner. Depuis le début du scandale, la Maison Blanche s’est abstenue de le critiquer directement, à la différence du Congrès. « Donald Trump hésite à s’en prendre aux Saoudiens en raison des relations étroites entre son gendre et MBS, ainsi que du rôle central que l’Arabie saoudite joue dans la stratégie anti-iranienne déployée par la Maison Blanche », abonde Ragip Soylu.
« A Washington, on s’attend plutôt à un réajustement de la politique américaine vis-à-vis de la guerre au Yémen, et à ce que l’administration soit encline à appliquer des “sanctions Magnitsky” à l’encontre de certains responsables saoudiens officiellement écartés », estime M. Soylu.
Le 10 octobre, plus de vingt sénateurs, républicains comme démocrates, avaient demandé à la Maison Blanche d’ouvrir sa propre enquête en s’appuyant sur une loi autorisant l’imposition de sanctions aux responsables de violations flagrantes des droits de l’homme. Ce Global Magnitsky Human Rights Accountability Act avait été adopté après la mort suspecte d’un ressortissant russe en prison en 2009.
La guerre au Yémen, que l’intervention saoudienne en mars 2015 a aggravée, a provoqué la seule inflexion de l’administration de Donald Trump dans sa politique saoudienne jusqu’à présent. Le secrétaire d’Etat et le secrétaire à la défense, Mike Pompeo et James Mattis, ont appelé le 31 octobre à un cessez-le-feu et à la reprise de négociations. Le 10 novembre, Washington a symboliquement annoncé, conjointement avec l’Arabie saoudite, la fin des opérations américaines de ravitaillement des avions de combat du royaume opérant au-dessus du Yémen.
Il n’est pas dit que le président turc se contente de mesures « cosmétiques », alors que son objectif est d’amener Riyad à reconnaître son implication, ou de contraindre le royaume à lever ses sanctions contre le Qatar, ou à cesser de faire la guerre au Yémen. Et plus le temps passe, plus les éléments de l’enquête turque se rapprochent du prince héritier saoudien.
« Je ne pense pas que la Turquie ciblera directement MBS à moins que Riyad commette une autre erreur. Les responsables turcs sont bien conscients que MBS pourrait diriger l’Arabie saoudite ces cinquante prochaines années, tempère Ragıp Soylu. Mais il est évident qu’ils veulent qu’il paie le prix de ce crime. » Un prix – l’affaiblissement de son grand rival dans le monde musulman – qu’Ankara est bien décidé à monnayer à Washington.
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