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Le Figaro, le 01/07/2018
Par Delphine Minoui
De notre correspondante à Istanbul
La réélection de Recep Tayyip Erdogan, le 24 juin, a exacerbé les tensions entre deux clans qui se divisent autour d’un président n’ayant cessé, ces dernières années, de faire du clivage une carte électorale.
Les yeux rivés vers l’horizon, le regard triomphant de Recep Tayyip Erdogan domine la place Taksim. «Tesekkürler Istanbul»(«merci Istanbul») annonce le poster géant du président turc, réélu avec 52,5 % des voix. Impossible de le rater: couvrant intégralement la façade d’un immeuble de six étages, au cÅ“ur de cette place historique de la ville, il a fait son apparition dès le lendemain de sa victoire, dimanche 24 juin. «J’ai encore du mal à m’y faire», peste Utku, en passant sous l’affiche. Cet enseignant turc y voit la fin d’un rêve, celui d’une Turquie plurielle. «Je fais partie des 47,5 % de Turcs qui ont voté contre Erdogan, tranche-t-il quand on lui demande pour quel candidat il a voté. J’appartiens à l’autre moitié du pays qui ne se reconnaît ni dans le visage de cet autocrate ni dans le nouveau décor qu’il nous impose.»
Utku relève la tête, parcourant du regard les nouveaux «symboles» de Taksim: la grande dalle piétonne sans charme où les touristes du Golfe prennent la pause en mode selfie, la nouvelle mosquée sortie de terre en moins d’un an et ces imposantes bâches annonçant la construction d’un Opéra ultramoderne aux allures de centre commercial sur les ruines de l’ancien centre culturel Atatürk, le père fondateur de la République…«Partout, Erdogan impose sa marque islamo-capitaliste et nationaliste. Comme si une Turquie en chassait une autre», souffle Utku.
«La Turquie contemporaine a toujours été minée par les clivages et les tensions: religieux contre laïques, Turcs contre Kurdes, villes contre zones rurales… Mais aujourd’hui, après seize années de pouvoir, c’est autour de la personne même de Recep Tayyip Erdogan que s’exacerbe la polarisation», analyse Emre Erdogan, professeur de sciences politiques à l’université Bilgi. Pour ce fin observateur des évolutions du pays, le scrutin a mis en lumière deux clans opposés: d’un côté, les pro-Erdogan, adeptes du culte de la personnalité et en quête d’un «puissant leader» ; de l’autre, les anti, épris de démocratie et remontés contre «le règne d’un seul homme» (selon le nouveau système présidentiel dessiné par Erdogan).
Ce clivage s’est ressenti le jour du vote. «J’ai choisi Erdogan les yeux fermés, parce qu’il sait ce qu’il veut. Il est capable de déjouer les complots, de défier l’Occident», avance Ece, une étudiante de 20 ans. Chemise décolletée sur jean délavé, elle n’a rien du cliché de la partisane voilée, tel qu’il est souvent dépeint par l’opposition, mais confirme l’engouement d’une bonne moitié du pays en faveur du concept de l’«hyperprésident». Hacer, elle, porte un foulard. Cette médecin de 24 ans a naturellement voté pour Erdogan, «car il a offert une liberté exceptionnelle aux femmes de mon milieu», dit-elle en évoquant l’époque, pas si lointaine, où sa mère, une femme pieuse, n’avait pas le droit de se voiler à l’université. Aujourd’hui, elle admet avoir certaines réserves sur la «vision» de l’ancien maire d’Istanbul, élu une première fois président en 2014, après avoir occupé le poste de premier ministre. «Mais en l’absence de candidat capable de tenir un discours politique aussi solide que le sien, pas question de voter pour quelqu’un d’autre! Il n’y a pas photo: sa force, c’est sa personne!»
Une intolérance croissante au sein des familles
Dans l’autre camp, le discours est en retour fermement anti-Erdogan. «J’aspire avant tout à une vie normale. En seize ans, Erdogan a divisé la société en la politisant. Aujourd’hui, tout est politique: être féministe, homosexuel, défenseur de l’environnement, signataire d’une pétition pour la paix…», déplore Mustafa, un graphiste qui, à l’instar de 30 % des Turcs, a voté pour Muharrem Ince, le favori de l’opposition (élu devant le candidat kurde Selahattin Demirtas et la «dame de fer», Meral Aksener).
«Polariser, c’est mobiliser. Erdogan en a fait sa recette électorale», observe Emre Erdogan. Fini le temps de la main tendue vers les Kurdes et des efforts de rapprochement avec l’Europe du début des années 2000. «Lors des derniers scrutins, Erdogan a joué la carte de la division pour mieux régner», poursuit le politologue. Présidentielle de 2014, législatives de 2015, référendum sur la nouvelle Constitution de 2017… Au rythme des dernières élections, le fossé – renforcé par la fin du cessez-le-feu avec le PKK, en 2015 et la paranoaïa suscitée par le putsch raté de 2016 – n’a cessé de se creuser. En s’alliant le dimanche 24 juin avec le MHP, un parti d’extrême droite nationaliste, Erdogan a également confirmé que sa survie politique primait sur celle de son parti islamo-conservateur, l’AKP.
Autre tendance ainsi révélée par le dernier scrutin: la polarisation entre «blocs» politiques s’est accentuée. «La grande majorité des électeurs d’Erdogan ont voté soit pour l’AKP, soit pour le MHP au Parlement. Et, dans le camp adverse, on a vu par exemple des électeurs d’Ince, le candidat du parti social démocrate CHP, voter pour la faction de gauche prokurde HDP – une manÅ“uvre stratégique pour lui garantir de passer le seuil des 10 % au Parlement», constate Emre Erdogan. Son tout nouveau livre, Le Dialogue sous cloche (paru en turc), confirme ces orientations: l’absence de compromis (80 % des personnes interrogées jugeant les partisans du clan adverse «arrogants») ou encore l’intolérance croissante au sein des familles (79 % des sondés désapprouvant le mariage de leur fille avec un supporteur d’un «autre parti»).
«Maintenant que les élections sont passées, on peut s’attendre à ce qu’Erdogan fasse quelques gestes de pacification», prédit Jana Jabbour, spécialiste de la Turquie. L’annonce, cette semaine, d’une levée prochaine de l’état d’urgence et la remise en liberté conditionnelle du journaliste Mehmet Altan vont dans ce sens.
Mais Erdogan doit aussi composer avec ses alliés ultranationalistes, fermement anti-Kurdes et favorables à la poursuite d’opérations militaires au-delà des frontières du pays. La personnalisation du pouvoir, désormais actée avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, offre également peu de place au dialogue et à la critique: un tribunal d’Izmir vient d’ordonner le placement en détention provisoire de douze personnes accusées d’«insulte au chef de l’État».
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